Le secteur bancaire libanais a connu une « croissance modérée » en 2011, malgré un environnement difficile marqué par des tensions politiques internes, en particulier durant le premier semestre de l’année, combinées aux événements régionaux liés au printemps arabe.
Ainsi, selon les chiffres de la Bank Audi, les dépôts bancaires ont augmenté de 7,9% en 2011, en progression par rapport aux 107,2 milliards de dollars enregistrés à la fin du mois de décembre 2010, à 115,7 milliards de dollars fin 2011. Les 8,5 milliards de dollars supplémentaire de dépôts bancaires enregistrés l’année dernière ont ainsi démontré une croissance inférieure de ces derniers de 26% en comparaison avec la période correspondante de 2009-2010.
Malgré ce ralentissement de leur croissance, la hausse des dépôts bancaires en 2011 a encore suffi à couvrir les besoins en financements tant au niveau du secteur privé que public. En fait, les prêts bancaires au secteur privé étaient même en bonne santé l’année passée, boostés par une forte flexibilité bancaire et d’importantes liquidités.
Mis à part le faible ratio prêts/dépôts (environ 34%), les ratios de liquidité primaires demeurent toujours bien au-dessus des standards régionaux et internationaux, représentant environ la moitié des dépôts de la clientèle.
Dans un environnement de taux d’intérêt historiquement bas et de report négatif sur les liquidités primaires, les banques libanaises ont accordé de nouveaux prêts au secteur privé à un niveau considérable de 4,4 milliards de dollars. Bien que ces chiffres demeurent de 32% en dessous de la croissance de 6,6 milliards de dollars réalisée l’année précédente, elle peut néanmoins toujours être considérée de bonne qualité au regard des difficultés connues par le système bancaire en 2011 dans un environnement instable tant d’un point de vue interne que régional.
L’augmentation des prêts bancaires au secteur privé demeure en outre de 15% supérieure à la croissance moyenne des crédits octroyés ces cinq dernières années.
Sur l’ensemble de l’année 2011, la croissance des prêts a été le fait du secteur résident avec une augmentation de 3,9 milliards de dollars, soit une contribution de 88% des nouveaux prêts octroyés par les banques libanaises. Les prêts aux non-résidents ont, quant à eux, enregistré aussi une variation positive (de 537 millions de dollars) en 2011, malgré un retrait durant le dernier trimestre de l’année suite à la détérioration politique des pays voisins combinée à une prudence généralisée de la part des banques en matière de prêts.