L'économie libanaise se trouve menacée par l'insurrection en Syrie, le climat politique incertain dans le pays même et la crise financière en Europe, a averti le Fonds monétaire international (FMI) dans sa revue annuelle.
Le ralentissement de la croissance du PIB, passée de 7% en 2010 à 1,5% en 2011, conjugué à un fort niveau d'endettement public et au déficit de la balance des paiements courants sont d'importants facteurs de risque, souligne l'institution monétaire.
Le FMI "note que les facteurs négatifs sont élevés en raison de l'insurrection en Syrie, des perspectives incertaines pour la région et la crise financière en Europe".
La croissance devrait reprendre légèrement cette année à 3,5%, mais sans atteindre le niveau des quatre années avant 2011. Elle ne pourra se maintenir qu'avec une forte discipline budgétaire et une forte réduction du ratio dette publique/PIB qui atteignait 134% en 2011, a estimé le FMI.
Le Fonds appelle à l'application de réformes urgentes dans les infrastructures et à l'amélioration du climat nécessaire aux investissements et du marché du travail. Le FMI demande également au gouvernement libanais de réduire sa dépendance vis à vis des financements de la Banque centrale pour privilégier le recours aux ressources financières du marché. Cela doit passer par des emprunts en devises plus importants à court terme.
L'institution note enfin que le lien unissant la devise libanaise au dollar est essentiel pour l'économie libanaise fortement dollarisée et doit être renforcé par une amélioration de la compétitivité. A ce titre, il met en garde contre des augmentations de salaire plus fortes que les gains de productivité.