L’agence de notation financière Standard & Poor’s (S&P) a maintenu le Liban dans le groupe 8 en ce qui concerne la qualité de crédit de son industrie bancaire (Banking industry country risk assessment en anglais, Bicra), tandis qu’elle a classé le pays dans le groupe 9 en termes de risques économiques et dans le groupe 6 en termes de risques de l’industrie.
L’évaluation « Bicra » compare les différents systèmes bancaires mondiaux en notant les institutions financières des pays, que ces dernières soient cotées ou pas.
Bicra attribue ainsi des scores aux systèmes bancaires sur une échelle de 1 à 10, le groupe 1 comprenant les secteurs bancaires les moins risqués et le groupe 10 incluant les plus risqués. Le Liban fait ainsi partie du groupe 8, incluant également l’Argentine, le Kazakhstan, la Lettonie, le Nigeria, la Tunisie et l’Uruguay.
S&P a par ailleurs indiqué que le score attribué au Liban en termes de risques économiques reflétait la dégradation de sa résilience face aux chocs. Le Liban est ainsi passé de « risque très élevé » à risque « extrêmement élevé », tout en maintenant une évaluation à « haut risque » en termes de déséquilibre économique.
Toujours selon l’agence de notation, la performance du Liban en termes de risques économiques reflète une révision à la baisse des prévisions de croissance du pays à moyen terme d’ici à 2015.
L’agence de notation s’attend ainsi à ce que le PIB réel du Liban ne se redresse que progressivement d’un taux de 1,5% en 2011 à 5% en 2014 contre une moyenne annuelle de 8,2% sur la période 2007-2010.
Selon S&P, l’instabilité grandissante en Syrie, combinée à l’instabilité politique interne au Liban durant la première moitié de 2011, a eu un impact négatif sur les investisseurs et sur les secteurs moteurs de l’économie libanaise comme le tourisme et les services financiers. L’agence a estimé qu’il était peu probable que le Liban retrouve son niveau de croissance d’avant 2011 sur le moyen terme, ce dernier étant le fait d’une combinaison de facteurs incluant notamment la stabilité politique et économique dans un environnement à faibles taux d’intérêt, attirant ainsi les flux de capitaux.
Par ailleurs, S&P a mis en garde le Liban en ce qui concerne des déséquilibres potentiels provenant de la croissance rapide des crédits, principalement les prêts au secteur de la construction qui ont dépassé la croissance du PIB.
L’agence de notation financière a en outre souligné que le déficit des comptes courants du Liban constituait le point faible du système bancaire, les financements reposant sur une confiance continue de la part des investisseurs.
En parallèle, S&P a indiqué que le pays était confronté à des « risques élevés » en ce qui concerne son cadre institutionnel et sa dynamique concurrentielle et à des « risques intermédiaires » pour l’ensemble de son système de financement. L’agence a souligné que le Liban avait des antécédents « satisfaisants » en matière de réglementation et de surveillance, permettant ainsi aux banques d’attirer des flux réguliers de dépôts et de soutenir les besoins de financement du gouvernement.