La Banque mondiale (BM) a souligné l’urgence pour le Liban de mettre en place des réformes structurelles. Selon ses simulations, en incluant les réformes relatives au droit de la propriété intellectuelle, le PIB à long terme pourrait gagner 2,9 points de croissance par an, tandis que le PIB par habitant en 15 ans serait au moins de 50% plus important que l’indice de base moyen annuel de 4%.
L’institution mondiale a considéré comme déficientes les infrastructures élémentaires au Liban, telles que l’électricité, les routes et le réseau d’assainissement. La BM a ajouté que l’accès à une infrastructure fiable et rentable au Liban demeurait une entrave principale au développement économique.
La BM a en outre qualifié de « médiocre » l’efficacité des dépenses publiques dans le pays en insistant sur le caractère chronique des déficiences des infrastructures au Liban, leur mauvaise gouvernance et l’inefficacité des services publics.
Selon la BM, de telles lacunes sont susceptibles de nuire de manière significative aux investissements internes et étrangers au Liban sur le long terme. L’institution a ainsi averti que la non-mise en place de réformes structurelles entraînerait des coûts en termes de perspectives de croissance à long terme.
Selon des simulations de la BM, une augmentation de 50% des dépenses publiques entraînerait une hausse de 0,6 point à un taux de croissance de PIB réel de 4%, tandis qu’une amélioration d’environ 25% de l’efficacité des dépenses publiques en matière d’infrastructure et d’éducation générerait une hausse de 0,5 point sur la croissance.
Par ailleurs, l’institution a ajouté que la réduction des déséquilibres macroéconomiques, mesurée par une augmentation de 80% des IDE (Investissements directs à l’étranger), ajouterait 0,08 point au taux de croissance à long terme, tandis qu’un renforcement de l’application des lois en matière de protection des droits intellectuels générerait 0,8 point de croissance supplémentaire.
En parallèle, la BM a indiqué que les effets combinés d’une hausse des investissements publics à une amélioration de l’efficacité de ces dépenses et une baisse de déséquilibres macroéconomiques ajouteraient 1,3 point de croissance à la moyenne annuelle de la croissance du PIB sur 15 ans.
L’institution a ainsi indiqué que de tels chiffres conduiraient à un PIB réel par habitant qui serait de 21% supérieur à ce qu’il aurait été si le taux de croissance sur le long terme était resté à l’indice de référence annuel moyen de 4%.
Selon la BM, les effets positifs sur la croissance se feraient ressentir dès la première année de la mise en place des réformes, mais a ajouté que l’impact total sur la croissance verra le jour avec l’achèvement de l’ensemble des réformes, ce qui pourrait, toujours selon la BM, prendre jusqu’à cinq ans. L’institution a en outre indiqué qu’en incluant les réformes relatives au droit de la propriété intellectuelle, le PIB à long terme pourrait gagner 2,9 points de croissance par an, tandis que le PIB par habitant en 15 ans serait au moins de 50% plus important que l’indice de base de 4%.
Selon la BM, les réformes structurelles au Liban sont indispensables pour créer de l’emploi, accroître la richesse générée localement et améliorer le bien-être de la population en général. Les récents événements dans les pays arabes ont bien souligné l’urgence pour les dirigeants de bâtir une économie plus résiliente aux chocs et surtout qui promeut la création d’emplois. La Banque mondiale a enfin indiqué que le Liban n’avait pas la volonté politique de s’engager dans un processus de réformes qui permettrait de créer une économie plus diversifiée et capable de générer un nombre suffisant d’emplois par rapport à l’augmentation de la population active qualifiée.