La banque britannique d’investissement Standard Chartered a indiqué dans son dernier rapport sur la région MENA que le Liban retrouvera peu à peu son niveau de croissance en passant d’un PIB réel de 1,5% en 2011 à un taux estimé à 3,5% en 2012.

La reprise de l’activité économique a été principalement soutenue par les secteurs du tourisme, de la construction et par la consommation interne, a indiqué le rapport, dans un contexte de réajustement de la confiance face aux nouvelles incertitudes, le pays étant habitué à l’instabilité et ayant de par son histoire maintes fois montré sa résilience à de tels chocs.

Selon le rapport de Standard Chartered, de plus importantes dépenses gouvernementales, principalement en matière d’électricité, permettraient de soutenir davantage le PIB, bien que cela dépende encore de l’adoption du projet de budget 2012, projet qui financerait de tels investissements dans les domaines de l’énergie.

Selon la banque d’investissement britannique, « il y a des chances pour que le cabinet approuve le budget, bien que le Liban n’ait pas voté de budget depuis plus de cinq ans ». Par ailleurs, d’après le rapport, la récente décision gouvernementale portant sur la hausse des salaires renforcera la consommation, soutenant ainsi davantage la croissance économique.

En parallèle, Standard Chartered estime que la réforme fiscale devrait être une priorité pour réduire le déficit. Le rapport a ainsi ajouté que le Liban pouvait se permettre une hausse des impôts, comme cela a été envisagé par le gouvernement. La banque britannique considère à titre d’exemple le niveau de la TVA comme « très bas », cette dernière étant pourtant un outil efficace de recouvrement fiscal et constituant déjà un quart des recettes publiques.

Le rapport a par ailleurs souligné qu’une des raisons pouvant expliquer que le Liban ait pu maintenir la confiance des investisseurs malgré un des plus hauts ratios dette/PIB (133%) est que le pays ait enregistré un excédent primaire pendant une décennie.

En ce qui concerne l’endettement public, le ratio de la dette au PIB est passé d’une tendance de 180% à 146% durant la période 2006-2009 à 134% en 2011, toujours selon les mêmes sources. L’essentiel de ces améliorations a été attribué par la banque d’investissement à la croissance rapide du PIB nominal (+60% au cours de 2006-2009). En 2011, le Liban a enregistré la plus lente croissance annuelle de la dette publique brute en deux décennies. En fait, 98% de la dette en devise locale et 80% de celle en devises étrangères sont détenus par des investisseurs locaux.

Toujours selon l’institution financière, le secteur bancaire libanais s’est avéré assez isolé des chocs externes. En conséquence, les banques ont intérêt à continuer d’acheter de la dette au gouvernement. Une telle interdépendance offre ainsi aujourd’hui un élément de stabilité au système, une bonne rentabilité pour les banques et soutient le ratio d’endettement souverain élevé. Enfin, les banques s’appuient sur une base de dépôts stable comme source de financement. Même les dépôts des non-résidents et ceux de la diaspora libanaise se sont avérés extrêmement stables et résilients durant les périodes de crises, a conclu la banque britannique.