Les 397 salariés de la PAC (Production and Acquisition Company), la société de production audiovisuelle, qui fournissait certains des principaux programmes des chaînes du groupe LBC (LBCI, LBC SAT et LBC+) savent enfin à quelle sauce ils vont être mangés. Ils ont été officiellement licenciés début mai, mais devraient bénéficier d’un “plan social” négocié par leur avocat, maître Georges Kadige, et les représentants légaux de la direction, pour un montant global estimé entre 7 et 10 millions de dollars.
« Pour le Liban, la fermeture de la PAC représente l’un des cas de licenciements collectifs les plus importants de l’histoire sociale récente du Liban », explique Georges Kadige
Fin mars-début avril, la PAC, qui appartient à la holding LMH (Lebanese Media Holding), dirigée par le Libanais Pierre el-Daher, et dont le prince saoudien al-Walid ben Talal détient 85 % du capital, cesse soudainement de verser les salaires aux membres de son personnel. Dans la foulée, un avis, publié dans la presse, daté du 12 avril 2012, apprend aux employés de la PAC la mise en « liquidation volontaire » de leur entreprise, suite à la décision de son unique actionnaire, al-Walid ben Talal. Les 397 salariés sont cependant laissés dans le flou en ce qui concerne les indemnités qui pourraient leur être offertes. « Des rumeurs circulaient à cette époque, mais aucune proposition officielle ne leur avait été faite », précise Georges Kadige.
Les négociations menées sous la tutelle du ministère du Travail vont vite aboutir : direction et salariés parviennent à un accord début mai. « Nous sommes parvenus à un vrai compromis, qui respecte les droits des salariés licenciés aussi bien que les actionnaires. Chacun y trouve son compte et s’en sort honorablement », estime encore Georges Kadige.
« C’est un accord positif : chacune des parties a fait un effort pour parvenir à une solution satisfaisante. Les salariés auraient peut-être pu obtenir davantage. Mais cela aurait été au terme d’une très longue procédure judiciaire. Pour l’actionnaire majoritaire de la PAC, cet accord préserve l’image de marque de son groupe. » Aucun délai n’a été imposé au versement de ces indemnités, mais Georges Kadige a bon espoir qu’elles soient perçues « dans un délai raisonnable ».
La dissolution de la PAC intervient dans le cadre de la restructuration du groupe Rotana-LBC et du divorce des deux anciens associés, le Libanais Pierre el-Daher et le Saoudien al-Walid ben Talal.
La LBC SAT demeure ainsi sous le contrôle d’al-Walid ben Talal. Le prince saoudien a d’ailleurs rapatrié les équipes de la LBC SAT au Caire, qui émet désormais sur Nile SAT. L’avenir de l’ancien président des chaînes TV du groupe Rotana-LBC, Pierre el-Daher, reste plus incertain : il pourrait redéployer la LBC Europe, un des canaux satellitaires de la LBC+, qui émet sur l’Afrique du Nord et les pays arabes. Ou revitaliser la LBC, le canal historique, fondée en 1985 par les Forces libanaises, une structure cependant toujours sous le coup de procédures judiciaires (voir article du Commerce du Levant novembre 2010).
Les ex-salariés de la PAC pourraient cependant assez vite retrouver un emploi. Le quotidien as-Safir affirme dans son édition du 15 mai que Pierre el-Daher, aujourd’hui PDG de la LBCI et de la LBC Europe, s’est engagé à reprendre certains des anciens salariés de la PAC « vraisemblablement autour de 200. Et à ne laisser personne sur le carreau, en aidant tout le monde à retrouver un emploi au Liban, voire hors du Liban ».
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