Une amie française s’enquiert des nouvelles de mon pays. « Vos problèmes d’électricité, c’est à cause de ce qui se passe en Syrie ? » Euh… Comment lui expliquer…
« Non rien à voir ! » est le premier réflexe. C’est vrai que les murs libanais de Facebook sont autant occupés de lamentations sur les coupures de courant que sur les victimes des atrocités syriennes. Mais les comparer, même indirectement, a quelque chose d’indécent.
Puis, après réflexion : « En fait, c’est vrai qu’il y a un lien, mais c’est compliqué, il faut remonter à l’histoire. » L’histoire d’une classe politique libanaise sous tutelle ; l’histoire d’une classe politique qui prend prétexte de la tutelle à tout bout de champ pour justifier son incurie ; l’histoire d’une classe politique aujourd’hui débarrassée de la tutelle officielle, mais encore prisonnière de considérations complètement déconnectées de la réalité nationale et citoyenne.
À nouveau : « Malgré tout, on ne peut pas dire qu’il y ait une relation entre l’électricité libanaise et la guerre syrienne. » Ou alors par défaut. Des deux côtés, on assiste à l’épuisement d’une logique. Celle de l’État de barbarie d’une part ; celle de la désintégration de l’État de l’autre.
Finalement : « Avec un peu de chance ça finira de la même façon. » L’explosion du système politique libanais installé après-guerre ; la chute du tyran à Damas.
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