Business Monitor International (BMI) a revu ses prévisions de croissance pour le Liban à la baisse, estimant la croissance réelle du PIB à 1,6% pour 2012 contre une prévision initiale de 2,8%.
BMI a attribué ce changement à la faiblesse de l’environnement sécuritaire au Liban combinée à une « paralysie politique », la crise syrienne et l’envolée mondiale des prix du pétrole. Autant de facteurs qui ont contribué à saper les prévisions de croissance pour le Liban, selon l’institution.
BMI a indiqué que l’indicateur synthétique de la Banque du Liban (BDL), lequel constitue un instrument de mesure de la conjoncture locale, continuait de refléter la faiblesse de l’activité économique. Par ailleurs, BMI s’attend à un nouveau ralentissement de l’industrie touristique au Liban durant le reste de l’année, en raison de la détérioration de l’environnement sécuritaire.
BMI a précisé que les récents appels des cinq monarchies du Golfe (Arabie saoudite, Qatar, Koweït, Bahreïn et Emirats arabes unis) à leurs ressortissants à éviter le Liban allaient peser lourd sur le secteur. Toujours selon les mêmes sources, les visiteurs saoudiens au Liban représentent pour près de 20% des dépenses touristiques, tandis que ceux des EAU, du Koweït, du Qatar et de Bahreïn constituaient 25% de ces dépenses.
BMI a en outre souligné l’impact négatif de l’instabilité politique et sécuritaire sur la consommation et l’investissement. Il a indiqué que la confiance du consommateur ne s’était pas encore remise de sa chute brutale affichée au début de l’année 2011.
Selon BMI, le nombre de transactions en points de vente, lequel est un indicateur mesurant la vente au détail, a augmenté de moins de 1% durant huit mois consécutif en mai 2012. Les consommateurs continueraient à repousser leurs achats dans l’attente de jours meilleurs étant donné la situation politique et économique incertaine.
En parallèle, BMI a souligné que les prévisions de croissance économique pour le Liban demeureraient intimement liées à l’évolution de la crise syrienne, étant donné que les risques de contagion empêcheraient toute reprise robuste de l’activité.