Ce couple d’entrepreneurs a réussi en moins de deux décennies à faire des Délices d’Orient, l’épicerie orientale qu’ils ont ouverte dans la capitale française, une adresse incontournable pour les Libanais qui y résident.
Nichée au cœur d’un 15e arrondissement parisien baptisé “Little Beirut” pour son importante communauté levantine, Délices d’Orient propose à ses clients une variété de produits libanais uniques en France. On trouve de tout ou presque dans cette véritable caverne d’Ali Baba de plus de 250 m2 : des produits alimentaires d’abord – des conserves de baba ghanouj aux baklawas maisons, en passant par des fruits rares tels que les tomates baladi – mais aussi des narguilés ou une sélection de journaux arabes. Roméo et Claire el-Hawly, les maîtres des lieux, veillent à ce que l’orientaliste gourmet ou le Libanais désireux de combler son mal du pays puissent trouver de quoi les satisfaire. Un parti pris à l’origine de leur fulgurante réussite commerciale.
C’est en 1994, quatre ans après leurs arrivées respectives à Paris, que cette infirmière de “Médecins du monde”, originaire de Kobeyate, et ce négociant, né à Minié, se rencontrent. Dès lors, les choses vont aller très vite. Sitôt marié, le couple se met à son compte et ouvre une petite épicerie libanaise de 20 m2 dans ce quartier stratégique : « Je sentais qu’on répondrait à un vrai besoin. À l’époque, il y avait bien quelques restaurants libanais, mais la plupart des produits du quotidien étaient extrêmement rares et chers », se souvient Claire. Une intuition qui va rapidement se révéler exacte : après quelques mois d’activité, la clientèle se compte en centaines et l’enseigne clôture sa première année avec un chiffre d’affaires d’environ 200 000 francs (environ 40 000 dollars au cours actuel).
Les bénéfices sont rapidement réinvestis pour diversifier la gamme et répondre à la demande. En 12 ans, le couple rachète ainsi successivement cinq locaux adjacents à l’épicerie, multipliant par dix la surface du magasin et le nombre d’employés. Une croissance rapide qui a entraîné une nette diversification de la clientèle, de ses habitudes de consommation et, par conséquent, des produits commercialisés. Alors que les Libanais représentaient 80 % de la clientèle des débuts, six clients sur dix sont désormais des Français : « (Ils) viennent surtout pour le rayon traiteur (tandis que) les Libanais, plus réguliers, achètent davantage de fruits, de légumes et de produits en conserve. Enfin, on a une petite clientèle orientale de prestige à laquelle il faut pouvoir fournir de tout : du hommos bien sûr, mais aussi des nems ou du guacamole… » Du coup, si les produits commercialisés sont encore à 70 % d’origine libanaise, l’enseigne fait également appel à des fournisseurs japonais, chinois ou arméniens, et s’approvisionne régulièrement au grand marché de Rungis.
Résultat : dans une période difficile pour le secteur de la distribution, leur petite entreprise ne connaît pas la crise : le ticket de caisse moyen avoisine toujours les 100 euros et le chiffre d’affaires annuel de l’enseigne atteint désormais quatre millions d’euros. Fort de ce succès, le couple a également investi dans des activités périphériques : un restaurant libanais (revendu depuis), un laboratoire fabriquant les pâtisseries et des plats commercialisés au rayon traiteur, et enfin une boucherie halal vendant notamment des préparations carnées à la libanaise.
À ceux de ses compatriotes qui, inspirés par cette réussite, souhaiteraient investir en France, Claire el-Hawly, ambassadrice à sa manière du Made in Lebanon, conseille : « La clé du succès, c’est de comprendre les différences de mentalité (et l’importance du) respect des règles (...). Mais pas d’inquiétude : s’il y a un peuple qui sait s’adapter, c’est bien les Libanais ! »
C’est en 1994, quatre ans après leurs arrivées respectives à Paris, que cette infirmière de “Médecins du monde”, originaire de Kobeyate, et ce négociant, né à Minié, se rencontrent. Dès lors, les choses vont aller très vite. Sitôt marié, le couple se met à son compte et ouvre une petite épicerie libanaise de 20 m2 dans ce quartier stratégique : « Je sentais qu’on répondrait à un vrai besoin. À l’époque, il y avait bien quelques restaurants libanais, mais la plupart des produits du quotidien étaient extrêmement rares et chers », se souvient Claire. Une intuition qui va rapidement se révéler exacte : après quelques mois d’activité, la clientèle se compte en centaines et l’enseigne clôture sa première année avec un chiffre d’affaires d’environ 200 000 francs (environ 40 000 dollars au cours actuel).
Les bénéfices sont rapidement réinvestis pour diversifier la gamme et répondre à la demande. En 12 ans, le couple rachète ainsi successivement cinq locaux adjacents à l’épicerie, multipliant par dix la surface du magasin et le nombre d’employés. Une croissance rapide qui a entraîné une nette diversification de la clientèle, de ses habitudes de consommation et, par conséquent, des produits commercialisés. Alors que les Libanais représentaient 80 % de la clientèle des débuts, six clients sur dix sont désormais des Français : « (Ils) viennent surtout pour le rayon traiteur (tandis que) les Libanais, plus réguliers, achètent davantage de fruits, de légumes et de produits en conserve. Enfin, on a une petite clientèle orientale de prestige à laquelle il faut pouvoir fournir de tout : du hommos bien sûr, mais aussi des nems ou du guacamole… » Du coup, si les produits commercialisés sont encore à 70 % d’origine libanaise, l’enseigne fait également appel à des fournisseurs japonais, chinois ou arméniens, et s’approvisionne régulièrement au grand marché de Rungis.
Résultat : dans une période difficile pour le secteur de la distribution, leur petite entreprise ne connaît pas la crise : le ticket de caisse moyen avoisine toujours les 100 euros et le chiffre d’affaires annuel de l’enseigne atteint désormais quatre millions d’euros. Fort de ce succès, le couple a également investi dans des activités périphériques : un restaurant libanais (revendu depuis), un laboratoire fabriquant les pâtisseries et des plats commercialisés au rayon traiteur, et enfin une boucherie halal vendant notamment des préparations carnées à la libanaise.
À ceux de ses compatriotes qui, inspirés par cette réussite, souhaiteraient investir en France, Claire el-Hawly, ambassadrice à sa manière du Made in Lebanon, conseille : « La clé du succès, c’est de comprendre les différences de mentalité (et l’importance du) respect des règles (...). Mais pas d’inquiétude : s’il y a un peuple qui sait s’adapter, c’est bien les Libanais ! »