Le bureau libanais du FMI a publié un rapport analysant la croissance libanaise entre 1997 et 2010. Basée sur les comptes nationaux, l’étude met en avant le rôle de la construction et des services, la faiblesse des investissements publics et la volatilité d’une croissance malgré tout soutenue.

Selon une étude du bureau local du FMI à Beyrouth, portant sur la croissance réelle du Liban entre 1997 et 2010, le PIB net pour 2010 s’élève à 55 965 milliards de livres, soit 37,31 milliards de dollars. L’étude du FMI souligne un rythme de croissance soutenu, le PIB croissant à un taux de 7 % en 2010 pour la quatrième année consécutive. Basée sur les comptes nationaux officiels, récemment publiés pour la période 1997-2010, l’étude du bureau libanais du FMI constitue une actualisation de sa précédente note d’analyse de la croissance libanaise jusqu’à l’année 2009 incluse.

La construction et les services en tête

Si la croissance est concentrée dans un petit nombre de secteurs, le rapport note que l’économie libanaise reste relativement diversifiée. Le secteur de la construction est celui qui contribue le plus à la croissance du pays en 2010 (2,5 points du pourcentage de croissance du PIB), suivi des services financiers (1,2 point) et de celui de la santé (1 point). Selon le FMI, ces chiffres reflètent bien le boom de l’immobilier résidentiel et commercial, la croissance record du secteur bancaire et l’importance grandissante du Liban comme hub régional de la santé. En 2010, les ventes en gros et le détail contribuent en revanche négativement au PIB pour la première fois depuis 2006, représentant -0,2 % du PIB.

Large contribution du privé

Du côté de la demande, la croissance est surtout venue de la consommation et des investissements privés. Selon le FMI, la consommation d’alcool, de tabac, de produits chimiques et pharmaceutiques, ainsi que les dépenses en loisirs et dans l’éducation ont augmenté significativement en 2010. La demande publique n’a que faiblement contribué à la croissance du PIB. Le rapport note une baisse significative des investissements publics en 2010, qui s’explique par la hausse sans précédent des investissements intervenue en 2009 en raison d’achats d’avions.
L’étude du FMI note par ailleurs que la contribution des exportations nettes en 2010 a été positive pour la première fois en quatre ans, tirée par les exportations agricoles, les boissons, les métaux et l’exportation de machines et d’équipements.

Une croissance volatile

Comme pour l’année 2009, le revenu net disponible excède de beaucoup le PIB. Il s’élève à 135 % du PIB en 2010, ce qui s’explique par les transferts de capitaux en provenance de la diaspora libanaise. Néanmoins, le rapport du FMI met en avant une baisse de celui-ci en 2010. Le revenu national disponible représentait en effet près de 150 % du PIB en 2009.
Selon le FMI, durant les treize dernières années, la croissance libanaise a été en moyenne de 4,2 %. Cette croissance a été caractérisée par sa volatilité, avec des baisses causées majoritairement par l’instabilité politique et les conflits régionaux, suivie de périodes de rattrapage rapide.
La croissance du Liban « ne soutient pas la comparaison avec la croissance moyenne de pays comparables », conclut le rapport du FMI. Le PIB des pays émergents et en développement s’établit en moyenne à 5,8 %, entre 1998 et 2010.