Un rapport du Centre libanais d’études des politiques publiques (LCPS) met en avant la faible demande en main-d’œuvre qualifiée du secteur privé. Un état de fait qui plombe l’emploi des jeunes et trouve ses origines dès l’école primaire.
Si 24 % des jeunes Libanais sont au chômage, c’est parce que le secteur privé libanais n’emploie pas assez de main-d’œuvre qualifiée, selon un rapport du Centre libanais d’études des politiques publiques (LCPS). Pour les auteurs de cette étude, les déficiences du système éducatif affectent la structure de la main-d’œuvre, d’une part, et les politiques économiques ont des conséquences sur la demande en travail qualifié, d’autre part.
Système éducatif à deux vitesses
Le nombre important de travailleurs non qualifiés ou peu qualifiés au Liban trouve ses origines très tôt dans le système éducatif.
L’étude met en avant l’impact des inégalités socioéconomiques sur l’accès à l’éducation. Seuls 5 % des élèves issus de familles défavorisées intègrent des écoles primaires privées, contre 66 % des enfants de classes socioéconomiques plus privilégiées. Or, en moyenne, sur 1 000 élèves entrant en première année d’école primaire, 75 obtiendront le bac sans redoubler. Ce chiffre grimpe à 225 pour les élèves d’écoles privées et atteint seulement les neuf élèves pour les écoles publiques. Les disparités sont aussi géographiques : 161 élèves sur 1 000 ont leur bac sans redoubler à Beyrouth, 40 dans le Nord et 24 dans la Békaa.
Les auteurs du rapport pointent par ailleurs la faiblesse des dépenses publiques dans l’éducation. Seul 1,8 % du PIB est consacré au système éducatif, ce qui représente la moitié de ce que dépensent les autres pays arabes. En parallèle, les dépenses en éducation des familles libanaises aisées sont importantes, ce qui creuse encore les inégalités.
L’étude souligne que les inégalités socioéconomiques culminent au niveau universitaire. À part l’Université libanaise, tous les établissements secondaires du pays sont privés. Avec 100 000 étudiants inscrits à l’université, le Liban présente le plus fort taux de diplôme de troisième cycle du Moyen-Orient. Un Libanais sur deux possède un diplôme postsecondaire, soit le double de la moyenne des pays arabes. Pour autant, les étudiants issus de classes privilégiées sont deux fois plus nombreux à l’université que ceux venant de familles modestes.
Une économie fondée sur une main-d’œuvre non qualifiée
Ces inégalités au niveau de l’éducation ont des répercussions sur la structure de la main-d’œuvre et donc sur le visage de l’économie nationale.
D’abord, l’ensemble des facteurs précédemment évoqués conduit à la formation d’une abondante main-d’œuvre peu qualifiée qui encourage les employeurs à se concentrer sur des activités à faible valeur ajoutée. Cet écart entre les classes socioéconomiques a aussi pour conséquence une dualité de la force de travail libanaise : d’un côté, des demandeurs d’emploi éduqués qui émigrent dans la plupart des cas et, de l’autre, des travailleurs peu qualifiés qui demeurent souvent au Liban où ils sont faiblement rémunérés.
Selon l’étude du LCPS, la taille et la structure de l’économie libanaise posent problème. Le marché est relativement petit et la majeure partie de l’économie repose sur des activités à faible valeur ajoutée peu rémunérées et dont la productivité est faible. L’instabilité macroéconomique, la corruption, les problèmes de gouvernance ou encore la faiblesse des infrastructures publiques réduisent l’échelle de production et conduisent à une faible demande en main-d’œuvre qualifiée.
Les auteurs de l’étude remarquent que si les employeurs libanais se plaignent régulièrement d’une pénurie de qualifications, ils ne sont pas pour autant prêts à payer davantage les salariés qualifiés. Comme le montrent des sondages réalisés auprès d’entreprises en 2005 et 2010, le manque de qualification n’arrive qu’après la corruption, les taxes, les problèmes d’électricité et l’instabilité politique dans la liste des contraintes ressenties par les entreprises. Il apparaît en effet que le Liban ne manque pas de jeunes éduqués : un homme libanais sur cinq détient un diplôme universitaire. Ce chiffre atteint les 40 % des femmes qui travaillent. Mais cette main-d’œuvre qualifiée est le plus durement touchée par le chômage : 11,1 % des diplômés universitaires n’ont pas d’emploi, contre 4,2 % des travailleurs non qualifiés.
Pour réduire le chômage, en particulier celui des jeunes, le rapport préconise des politiques en faveur de la réduction des inégalités face à l’éducation. Des allocations destinées aux plus pauvres et une augmentation générale des dépenses publiques en éducation permettraient de pallier selon eux à un système scolaire à deux vitesses. Afin d’encourager les activités à forte valeur ajoutée, les auteurs concluent à la nécessité de meilleures infrastructures publiques de lutter contre la corruption et de mieux encadrer l’immigration des travailleurs sans-papiers peu qualifiés.
Système éducatif à deux vitesses
Le nombre important de travailleurs non qualifiés ou peu qualifiés au Liban trouve ses origines très tôt dans le système éducatif.
L’étude met en avant l’impact des inégalités socioéconomiques sur l’accès à l’éducation. Seuls 5 % des élèves issus de familles défavorisées intègrent des écoles primaires privées, contre 66 % des enfants de classes socioéconomiques plus privilégiées. Or, en moyenne, sur 1 000 élèves entrant en première année d’école primaire, 75 obtiendront le bac sans redoubler. Ce chiffre grimpe à 225 pour les élèves d’écoles privées et atteint seulement les neuf élèves pour les écoles publiques. Les disparités sont aussi géographiques : 161 élèves sur 1 000 ont leur bac sans redoubler à Beyrouth, 40 dans le Nord et 24 dans la Békaa.
Les auteurs du rapport pointent par ailleurs la faiblesse des dépenses publiques dans l’éducation. Seul 1,8 % du PIB est consacré au système éducatif, ce qui représente la moitié de ce que dépensent les autres pays arabes. En parallèle, les dépenses en éducation des familles libanaises aisées sont importantes, ce qui creuse encore les inégalités.
L’étude souligne que les inégalités socioéconomiques culminent au niveau universitaire. À part l’Université libanaise, tous les établissements secondaires du pays sont privés. Avec 100 000 étudiants inscrits à l’université, le Liban présente le plus fort taux de diplôme de troisième cycle du Moyen-Orient. Un Libanais sur deux possède un diplôme postsecondaire, soit le double de la moyenne des pays arabes. Pour autant, les étudiants issus de classes privilégiées sont deux fois plus nombreux à l’université que ceux venant de familles modestes.
Une économie fondée sur une main-d’œuvre non qualifiée
Ces inégalités au niveau de l’éducation ont des répercussions sur la structure de la main-d’œuvre et donc sur le visage de l’économie nationale.
D’abord, l’ensemble des facteurs précédemment évoqués conduit à la formation d’une abondante main-d’œuvre peu qualifiée qui encourage les employeurs à se concentrer sur des activités à faible valeur ajoutée. Cet écart entre les classes socioéconomiques a aussi pour conséquence une dualité de la force de travail libanaise : d’un côté, des demandeurs d’emploi éduqués qui émigrent dans la plupart des cas et, de l’autre, des travailleurs peu qualifiés qui demeurent souvent au Liban où ils sont faiblement rémunérés.
Selon l’étude du LCPS, la taille et la structure de l’économie libanaise posent problème. Le marché est relativement petit et la majeure partie de l’économie repose sur des activités à faible valeur ajoutée peu rémunérées et dont la productivité est faible. L’instabilité macroéconomique, la corruption, les problèmes de gouvernance ou encore la faiblesse des infrastructures publiques réduisent l’échelle de production et conduisent à une faible demande en main-d’œuvre qualifiée.
Les auteurs de l’étude remarquent que si les employeurs libanais se plaignent régulièrement d’une pénurie de qualifications, ils ne sont pas pour autant prêts à payer davantage les salariés qualifiés. Comme le montrent des sondages réalisés auprès d’entreprises en 2005 et 2010, le manque de qualification n’arrive qu’après la corruption, les taxes, les problèmes d’électricité et l’instabilité politique dans la liste des contraintes ressenties par les entreprises. Il apparaît en effet que le Liban ne manque pas de jeunes éduqués : un homme libanais sur cinq détient un diplôme universitaire. Ce chiffre atteint les 40 % des femmes qui travaillent. Mais cette main-d’œuvre qualifiée est le plus durement touchée par le chômage : 11,1 % des diplômés universitaires n’ont pas d’emploi, contre 4,2 % des travailleurs non qualifiés.
Pour réduire le chômage, en particulier celui des jeunes, le rapport préconise des politiques en faveur de la réduction des inégalités face à l’éducation. Des allocations destinées aux plus pauvres et une augmentation générale des dépenses publiques en éducation permettraient de pallier selon eux à un système scolaire à deux vitesses. Afin d’encourager les activités à forte valeur ajoutée, les auteurs concluent à la nécessité de meilleures infrastructures publiques de lutter contre la corruption et de mieux encadrer l’immigration des travailleurs sans-papiers peu qualifiés.