Malgré le conflit syrien voisin qui s’installe dans la durée, le secteur des transports a connu un regain de vigueur en 2012, en raison d’une demande locale soutenue par les dépenses des expatriés et celles des réfugiés syriens. L’activité du port de Beyrouth et celle de l’aéroport ont augmenté, et se sont traduites par des gains financiers. Les ventes de voitures neuves sont quant à elles meilleures, surtout sur le segment des petits gabarits.

Port de Beyrouth : une croissance tirée par le marché local

L’activité du port de Beyrouth a augmenté en 2012, bien que le nombre de navires enregistrés ait diminué de 1,9 %, à 2 125 navires. Mais le nombre de conteneurs traités a, pour la deuxième année consécutive, dépassé la barre du million – 1 041 756 très exactement –, en progression de 0,7 % en rythme annuel.
Ce sont les conteneurs à destination du marché local qui tirent l’activité vers le haut, poussés par une activité commerciale en hausse de 2,88 % en 2012. Les conteneurs ont augmenté de 8,5 %, à 634 969 unités, et le volume de marchandises entrées sur le territoire libanais a augmenté de 9,8 % à 7,3 millions de tonnes.
Les recettes portuaires, directement liées aux importations, ont augmenté de 10 % à 174,7 millions de dollars, compensant une année 2011 en berne.
En raison de la congestion du port, les autorités portuaires ont volontairement limité l’activité de transbordement en attendant la mise en route cet été d’un nouveau terminal de conteneurs.
Les travaux d’agrandissement sont en cours d’achèvement, les nouvelles infrastructures seront mises en place au cours des prochains mois. L’activité de transbordement affiche ainsi une baisse de 9,4 % en rythme annuel, avec 406 787 conteneurs en transbordement.

Aéroport de Beyrouth : l’activité augmente

Après une année 2011 en demi-teinte, 2012 a été une année de croissance pour l’aéroport de Beyrouth : le fret aérien a augmenté de 13,8 % à 84 188 tonnes de marchandises transportées.
Le nombre de passagers est en hausse de 5,4 % par rapport à 2011, à près de 6 millions de personnes, et ce malgré la baisse du nombre de touristes. Ce sont en fait les passagers en partance qui sont les plus nombreux : leur nombre augmente de 8,6 %, à plus de 3 millions. Les passagers à l’arrivée augmentent quant à eux de 2,9 %, à 2,9 millions.
Le nombre de passagers en transit, après une année 2011 prometteuse, chute à nouveau, de 12,6 %, pour atteindre 50 964 voyageurs.

Voitures neuves : une croissance trompeuse

Après une année 2011 compliquée, les ventes de voitures neuves repartent à la hausse en 2012 : quelque 35 477 nouvelles voitures ont été vendues, en augmentation de 9,3 % par rapport aux 32 455 voitures vendues un an auparavant.
Cette augmentation est en partie due à la demande des agences de location, forcées par la loi de renouveler leur flotte tous les trois ans : en 2012, elles ont acheté environ 4 000 voitures, selon l’Association des importateurs d’automobiles (AIA), soit près du double de 2011 (2 180 voitures vendues), considérée il est vrai comme une mauvaise année. Les voitures pour particuliers augmentent quant à elles de 4 % environ.
Les consommateurs se détournent de plus en plus des voitures importées de seconde main, au profit des petites voitures neuves, vantées depuis des années par les concessionnaires comme moins chères, moins coûteuses en entretien et moins consommatrices d’essence : l’AIA affirme que le marché total de voitures (neuves et de seconde main) chute de 4 % en 2012, à 71 000 voitures environ.
Parmi les voitures neuves, ce sont les voitures les moins chères qui enregistrent le plus fort succès : l’AIA avance que 92 % des ventes de voitures neuves ont été réalisées sur le créneau des petits gabarits, ce qui entraîne une baisse du chiffre d’affaires des concessionnaires. Ce sont les voitures coréennes (Kia et Hyundai) et chinoises (Geely, reprise par Rymco en 2012), réputées pour leurs prix attractifs qui profitent le plus de cette croissance : en 2012, elles enregistrent des progressions annuelles respectives de 17,1 % et 85,7 %. Les coréennes, avec 15 993 voitures, accaparent maintenant 45,1 % de part de marché et les voitures chinoises, introduites au Liban en 2009, dépassent le 1 % des ventes totales (1,3 % très exactement). Les voitures américaines, après avoir été malmenées par la restructuration de General Motors et Chrysler en 2008, continuent de regagner leurs parts de marché perdues : leurs ventes progressent de 7,8 %, à 2 242 voitures et 6,3 % de part de marché. Les voitures européennes enregistrent une hausse pour la première fois depuis quelques années, de 4,9 %, à 7 212 voitures, et atteignent 20,3 % de part de marché. Elles sont portées par la demande pour Renault et Volkswagen, qui ont introduit sur le marché de nouvelles voitures moins coûteuses : « Nous avons baissé nos prix l’année dernière, suite aux encouragements du siège régional de Dubaï », explique Roger Khalbourgi, responsable marketing chez Kettaneh (Volkswagen). Les voitures japonaises en contrepartie continuent de pâtir de la force du yen : leurs ventes diminuent de 0,4 % pour s’établir à 9 560 véhicules vendus. Leur part de marché baisse à 26,9 %.