C’est une première : le film “The Last Stop” (“A Última Estação”) dont la sortie mondiale est prévue début 2014 est la première coproduction au cinéma entre le Liban et le Brésil.
C’est la société libanaise fondée en 2010 Day Two Pictures qui s’est lancée dans l’aventure sans communiquer toutefois le montant de sa participation au budget global de sept millions de dollars.
« C’est la première fois qu’une société de production libanaise participe au financement d’un film de cette ampleur. Il ne s’agit pas juste d’accueillir le tournage ici », explique le directeur exécutif Georges Karam. La société libanaise a essentiellement assumé le coût des 12 jours de tournage réalisés par une équipe de 20 personnes au Liban, 30 autres journées ayant été filmées au Brésil, un marché de 220 millions de personnes, dont plusieurs millions d’origine libanaise. Le film a remporté trois prix et participé à 12 festivals.
« Tous les ingrédients sont réunis pour que ce film soit un succès », déclare Georges Karam pour qui le développement de projets de ce type est l’avenir de la production libanaise. « Notre objectif est de nous ouvrir au monde extérieur. Nous étudions actuellement 20 projets de coproduction. Car les films purement libanais ne sont pas porteurs pour une société de production en raison de l’étroitesse du marché. Sauf à se contenter de comédies à petit budget coûtant entre 300 et 400 000 dollars. »
Avec ce nouveau film, Day Two Pictures estime en tout cas avoir effectué un saut qualitatif et franchi une étape décisive pour la viabilisation de son modèle économique. « Il suffit d’un succès international pour amortir l’investissement en équipements que nous avons réalisé. »
La société a été fondée par un groupe d’investisseurs libanais opérant dans le bâtiment, l’immobilier, les télécoms, entre le Liban, l’Afrique et le Golfe. « Il s’agit d’un investissement à long terme et nous préférons garder leur anonymat à ce stade, l’important ce ne sont pas les personnes, mais la réputation de professionnalisme qu’est en train de se bâtir Day Two Pictures. »
C’est avec l’idée de se faire reconnaître dans le milieu du cinéma et de « relever le niveau des productions libanaises » que la société a lancé son premier film sorti en 2012. “Cash Flow” a coûté 800 000 dollars, hors budget de promotion évalué quant à lui à 150 000 dollars supplémentaires. « Toute la gestion du projet s’est faite dans les règles : nous avons payé tous les prestataires, alors que l’habitude du marché libanais est de mutualiser les apports. »
Le film a fait 80 000 entrées en salles au Liban, un véritable succès. Même score dans le Golfe (Koweït, Oman, Émirats arabes unis). Et 120 000 entrées en Amérique latine, dont 52 000 au Brésil. La diffusion en salles est aussi prévue en Europe, en Turquie, etc. Et tous les autres canaux de commercialisation sont exploités, à l’instar de la VOD (vidéo à la demande) ou encore de la diffusion à bord des compagnies aériennes. Alors que le DVD est une source intéressante de revenus sur d’autres marchés, au Liban, le piratage à grande échelle est un vrai handicap. D’où l’idée des producteurs de “Cash Flow” d’organiser un événement spécial pour son lancement : une fête médiatisée dont le coût avoisinant les 100 000 dollars a été couvert par des sponsors. L’accès était réservé aux détenteurs d’un billet à 12 dollars permettant d’acheter le DVD et de participer à une loterie. « Plusieurs milliers de DVD ont été achetés ainsi au lieu d’une copie piratée à 2 000 livres (moins de deux dollars). »
Malgré le succès commercial de “Cash Flow” à l’échelle d’un film libanais, les producteurs considèrent l’expérience « trop risquée ». « Ce film nous a surtout servi de carte de visite. Nous avons certes couvert plus de la moitié de nos frais, mais on est loin des bénéfices. C’est très bien qu’un film libanais puisse désormais viser d’une centaine de milliers de spectateurs, contre un plafond de 15 000 personnes il y a quelques années, mais cela correspond à 300-400 000 dollars de recettes, ce qui n’est pas assez pour financer des films ambitieux. »
C’est la société libanaise fondée en 2010 Day Two Pictures qui s’est lancée dans l’aventure sans communiquer toutefois le montant de sa participation au budget global de sept millions de dollars.
« C’est la première fois qu’une société de production libanaise participe au financement d’un film de cette ampleur. Il ne s’agit pas juste d’accueillir le tournage ici », explique le directeur exécutif Georges Karam. La société libanaise a essentiellement assumé le coût des 12 jours de tournage réalisés par une équipe de 20 personnes au Liban, 30 autres journées ayant été filmées au Brésil, un marché de 220 millions de personnes, dont plusieurs millions d’origine libanaise. Le film a remporté trois prix et participé à 12 festivals.
« Tous les ingrédients sont réunis pour que ce film soit un succès », déclare Georges Karam pour qui le développement de projets de ce type est l’avenir de la production libanaise. « Notre objectif est de nous ouvrir au monde extérieur. Nous étudions actuellement 20 projets de coproduction. Car les films purement libanais ne sont pas porteurs pour une société de production en raison de l’étroitesse du marché. Sauf à se contenter de comédies à petit budget coûtant entre 300 et 400 000 dollars. »
Avec ce nouveau film, Day Two Pictures estime en tout cas avoir effectué un saut qualitatif et franchi une étape décisive pour la viabilisation de son modèle économique. « Il suffit d’un succès international pour amortir l’investissement en équipements que nous avons réalisé. »
La société a été fondée par un groupe d’investisseurs libanais opérant dans le bâtiment, l’immobilier, les télécoms, entre le Liban, l’Afrique et le Golfe. « Il s’agit d’un investissement à long terme et nous préférons garder leur anonymat à ce stade, l’important ce ne sont pas les personnes, mais la réputation de professionnalisme qu’est en train de se bâtir Day Two Pictures. »
C’est avec l’idée de se faire reconnaître dans le milieu du cinéma et de « relever le niveau des productions libanaises » que la société a lancé son premier film sorti en 2012. “Cash Flow” a coûté 800 000 dollars, hors budget de promotion évalué quant à lui à 150 000 dollars supplémentaires. « Toute la gestion du projet s’est faite dans les règles : nous avons payé tous les prestataires, alors que l’habitude du marché libanais est de mutualiser les apports. »
Le film a fait 80 000 entrées en salles au Liban, un véritable succès. Même score dans le Golfe (Koweït, Oman, Émirats arabes unis). Et 120 000 entrées en Amérique latine, dont 52 000 au Brésil. La diffusion en salles est aussi prévue en Europe, en Turquie, etc. Et tous les autres canaux de commercialisation sont exploités, à l’instar de la VOD (vidéo à la demande) ou encore de la diffusion à bord des compagnies aériennes. Alors que le DVD est une source intéressante de revenus sur d’autres marchés, au Liban, le piratage à grande échelle est un vrai handicap. D’où l’idée des producteurs de “Cash Flow” d’organiser un événement spécial pour son lancement : une fête médiatisée dont le coût avoisinant les 100 000 dollars a été couvert par des sponsors. L’accès était réservé aux détenteurs d’un billet à 12 dollars permettant d’acheter le DVD et de participer à une loterie. « Plusieurs milliers de DVD ont été achetés ainsi au lieu d’une copie piratée à 2 000 livres (moins de deux dollars). »
Malgré le succès commercial de “Cash Flow” à l’échelle d’un film libanais, les producteurs considèrent l’expérience « trop risquée ». « Ce film nous a surtout servi de carte de visite. Nous avons certes couvert plus de la moitié de nos frais, mais on est loin des bénéfices. C’est très bien qu’un film libanais puisse désormais viser d’une centaine de milliers de spectateurs, contre un plafond de 15 000 personnes il y a quelques années, mais cela correspond à 300-400 000 dollars de recettes, ce qui n’est pas assez pour financer des films ambitieux. »
Le marché libanais est trop étroit pour rentabiliser un film La bonne nouvelle pour le cinéma libanais, c’est que le public national a tendance à ne plus bouder la production du pays du Cèdre. Alors qu’il y a quelques années dépasser les 10 000 entrées apparaissait comme un exploit, aujourd’hui, la barre des 100 000 est considérée comme un objectif possible pour un film libanais qui s’en donne les moyens commerciaux. Malgré cela, le marché reste étroit pour qu’un producteur espère rentabiliser son long-métrage dans les 70 salles du pays. Plus de trois millions de billets ont été vendus sur l’ensemble de l’année 2013, ce qui représente un chiffre d’affaires global d’environ 21 millions de dollars (pour un billet d’environ 7 dollars). Quand on sait que 90 % des films distribués sont américains, cela réduit la part du marché libanais à 2,1 millions de dollars, à partager entre producteurs et distributeurs. « En moyenne sur la durée d’exploitation d’un film en salles, la répartition se fait à parts égales. Toutefois, les parts respectives varient parfois en faveur du distributeur lorsqu’un film réalise de très bons scores la première semaine », explique Isaac Fahed, directeur marketing de Grand Cinemas au Liban. Un calcul approximatif montre ainsi que “Et maintenant on va où ?” le film de Nadine Labaki qui a fait le plus d’entrées au Liban ces dernières années (321 851 billets vendus) n’a réalisé que 2,3 millions de dollars de recettes brutes au Liban, soit un peu plus d’un million de dollars dans la poche des producteurs, pour un budget de 3 millions d’euros. C’est donc la diffusion dans le reste du monde qui a permis de rentabiliser le film, avec près de 794 000 entrées au total dont 401 000 en France. Un succès qui a aussi ouvert la voie aux autres types de recettes. Le montant total des recettes n’a toutefois pas été communiqué par Les Films des Tournelles. |