Un article du Dossier
Les Libanais de Côte d’Ivoire tiennent 40 % de l’économie
PDG de Thunnus Overseas Group, Mohammad Ali Khachab se bat pour maintenir sa suprématie sur la région.
L’histoire de TOG débute en 2005 : Mohammad Khachab profite alors d’exonérations fiscales, qu’accorde le gouvernement ivoirien, pour démarrer une activité de transformation locale. Pour cela, il rachète au groupe français Saupiquet la Société des conserves de Côte d’Ivoire (Scodi). Puis, dans la foulée, il se porte acquéreur d’un autre site de production, Pêche et Froid Côte d’Ivoire. Cette conserverie, d’une capacité de 40 000 tonnes, fondée en 1978, appartenait alors à Optorg, une filiale du groupe marocain Ommium Nord-Africain, qui cherche à se désengager d’Afrique. Enfin, mi-2007, ce même groupe lui cède une seconde entité Pêche et Froid Madagascar où travaillent aujourd’hui 1 400 salariés. Cette série d’acquisitions scelle le périmètre de son groupe. Mais TOG a besoin de financements pour augmenter sa production. En 2009, deux fonds entrent donc dans son capital : l’américain Emerging Capital Partners (ECP) et le panafricain Kingdom Zephyr Africa Management. À eux deux, ils injectent 49 millions de dollars. Outre ses usines en Côte d’Ivoire et à Madagascar, le groupe compte un site de conditionnement, La Conserverie des Cinq Océans, basé à Courbevoie (France), qui produit la marque Pompon Rouge, ainsi qu’un entrepôt à Dunkerque, à partir duquel elle assure l’approvisionnement des grandes chaînes de supermarchés français, allemands ou belges. Malgré la montée en puissance d’une forte concurrence chinoise et européenne, TOG a réussi à maintenir son leadership sur la région. À terme, son objectif est de renforcer la distribution en Europe tout en s’ouvrant à l’Europe de l’Est, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, si l’on en croit un article de Jeune Afrique.