Un article du Dossier

Les Libanais de Côte d’Ivoire tiennent 40 % de l’économie

Connu pour sa quincaillerie, spécialiste des matériaux de construction, le groupe Reda se lance dans la construction d’un lotissement et d’un hôtel.

Nabil Zorkot
En Côte d’Ivoire, ils sont nombreux, comme le groupe Reda, à se composer d’une multitude d’entités, dont les cœurs d’activités sont relativement éloignés les uns des autres. « C’est un groupe que j’ai constitué à partir de 1980 au fur et à mesure des opportunités. En tout, il regroupe sept sociétés. Mais c’est vrai : nous allons vers la consolidation pour lui donner davantage de cohérence », explique Moussa Abdul Reda, le fondateur du groupe éponyme.
Au sein de ce “consortium”, on trouve un peu de tout : une “quincaillerie”, la Soref (Société Reda & Frères), spécialiste de la vente de matériaux de construction ; une structure dédiée à l’importation d’électroménager (Sonedis) ; une société d’importation et de distribution de viandes et de poissons congelés (Sipaci) ou encore une usine de fabrication de peinture et d’enduits (Sociped)… En tout, le groupe emploie 400 salariés et réalise un chiffre d’affaires moyen de 60 millions de dollars (30 milliards de francs CFA).
Mais aujourd’hui, c’est surtout la Sociprim (société ivoirienne de promotion immobilière), une SCI, qui marque l’actualité du groupe Reda. Cette SCI développe deux gros projets immobiliers. Le premier est un lotissement complet dans la banlieue d’Abidjan, à proximité de la future autoroute Abidjan-Grand Bassam. Sur un terrain de 126 000 m2, la société s’attèle à la construction de 200 logements (105 maisons individuelles, 82 appartements) proposés à la vente et à la location. « Vendre des logements nous permet de financer en partie les travaux. » En tout, le groupe Reda a investi 10 millions de dollars (5 milliards de francs CFA) dans ce projet qui doit débuter d’ici à fin 2014. « Abidjan est saturé. Ces logements, moyens de gamme, s’adressent à des employés d’Abidjan, qui ne peuvent plus s’y loger. » Prix à la vente ? Entre 30 000 et 100 000 dollars. En parallèle, Moussa Abdul Reda projette de construire un hôtel (cinq étoiles) de 120 chambres, sur le boulevard de Marseille, au bord de la lagune d’Abidjan. Investissement : 12 millions de dollars (5,7 milliards de francs CFA). « L’hôtel sera dédié à une clientèle d’affaires. Le potentiel touristique est énorme en Côte d’Ivoire, mais il reste trop sous-exploité pour que l’on mise dessus aujourd’hui. »
Ce groupe, Moussa Abdul Reda l’a créé de ses propres mains. « Mes parents étaient originaires de Klailé et de Maaraké dans le sud du Liban. Ils sont arrivés en Côte d’Ivoire en 1937 et ont travaillé comme petits intermédiaires dans le négoce de café et du cacao. Mais rien ne nous est resté. » Lui-même a d’abord été un commerçant “à titre individuel” avant de structurer son activité au sein d’un groupe.
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