Les Libanais de Côte d’Ivoire tiennent 40 % de l’économie
Elham Osseirane a ouvert son propre restaurant de sushis, Kaiten. Aujourd’hui, sa table figure parmi les plus prisées d’Abidjan.
Elham Osseirane a ouvert en 2007 Kaiten (1), un restaurant de sushis devenu l’une des très bonnes tables d’Abidjan. « Le monde découvrait la cuisine japonaise, mais aucun sushi n’avait ouvert à Abidjan. J’y ai vu une opportunité », assure-t-elle. Elle investit 500 000 dollars pour assurer la décoration d’intérieur aussi bien que les premiers stages de son équipe et se lance. Aujourd’hui, Kaiten accueille jusqu’à 120 couverts par service pour un ticket moyen de 40 dollars par personne. « Ma fierté ? Environ 40 % de ma clientèle est ivoirienne. Mon restaurant est ouvert à tous. »
Rien ne prédestinait Elham Osseirane à devenir restauratrice. Originaire de Saïda, son grand-père, Adel Osseirane, figure parmi les signataires de la déclaration d’indépendance du Liban en 1943. « La guerre de 1975 a mis fin à une certaine vision du “vivre ensemble” au Liban. À 21 ans, j’ai préféré partir plutôt que de devoir choisir un camp, dans lequel je ne me reconnaissais pas. »
Direction Abidjan, où elle se marie avec Saadallah Osseirane. « J’ai toujours travaillé. Pendant 18 ans, j’ai dirigé la logistique à l’export du groupe Sotici, une usine de tubes en PVC et polyéthylène, fondée par Moustapha Khalil. Je n’en suis partie que pour ouvrir mon propre restaurant : je voulais être indépendante professionnellement de ma famille. »
Elham Osseirane a débauché l’ancien chef du Bouddha’s Bar de Beyrouth, qui fermait. Pour son approvisionnement, elle table sur un arrivage local de poissons frais, en particulier pour le thon ou le mérou ainsi que sur un fret aérien de France. « Pendant les événements de 2011, le restaurant a été saccagé. On a nettoyé et recommencé. » Depuis, elle a lancé en plus un service traiteur et livraison à domicile.
(1) Sans rapport avec la chaîne Kaiten présente à Beyrouth (Hamra).