La crise syrienne continue d’altérer le modèle libanais de compensation des déséquilibres commerciaux par les surplus de remises. Pour la troisième année consécutive, la balance des paiements a enregistré en 2013 un important déficit (1,13 milliard de dollars). Une contre-performance qui dénote avec les soldes positifs enregistrés jusqu’en 2010. Mais le déficit est nettement inférieur à ceux enregistrés les deux années précédentes : il se situait respectivement aux alentours de 1,5 et 2 milliards en 2012 et 2011. Celui de la balance commerciale a continué de se creuser à près de 17,3 milliards de dollars en 2012, bien qu’à un rythme (+3 %) moins soutenu que l’année précédente (+5,7 %) et n’a pas été entièrement compensée par les flux financiers à l’entrée, qui ont progressé de près de 6 % sur l’année.
Cet essoufflement commercial traduit avant tout le retournement de la dynamique exportatrice du Liban en 2013. Les exportations se sont contractées d’environ 12 %, marquant la première baisse annuelle depuis six ans pour une valeur totale qui descend en dessous de la barre des 4 milliards de dollars atteinte en 2010. En cause, les piètres performances des échanges de métaux précieux et de joaillerie, générant traditionnellement le plus de valeur marchande : leur montant a diminué de plus de moitié pour ramener la part relative de cette activité à environ un cinquième de la valeur totale (40 % en 2012 et 2011). Une baisse imputable aussi bien à la chute historique du prix de l’or sur les marchés mondiaux qu’à un effet-quantité (-40 %) dû à l’essoufflement de la demande européenne et arabe. Cette chute n’a pas été amortie en valeur par les progressions respectives des exportations de produits industriels (+6 % annuels pour les objets métalliques et +12 % pour le matériel électrique et mécanique), des produits agroalimentaires (+16 %) et surtout des produits minéraux (+171 % à 357 millions de dollars). Pour ces derniers, il s’agit surtout d’un effet-prix : la hausse en volume liée à l’alimentation de la demande syrienne en dérivés pétroliers se limite officiellement à 9 %. Ces modifications dans la structure des produits exportés affectent naturellement la hiérarchie des clients du Liban en 2013. Après une année 2012 qui avait vu le solde de ses échanges bilatéraux se retourner en défaveur de la Syrie, cette dernière a augmenté ses achats de 78 % en 2013 pour détrôner l’Afrique du Sud
(-54 %), victime, comme la Suisse (-68 %), du déclin des exportations joaillières.
Le net recul des exportations n’a pas été compensé, en valeur, par la contraction des importations à 21,2 milliards de dollars
(-0,2 %). Ici encore, la nature des biens concernés confirme qu’une part importante des importations libanaises est en réalité destinée au marché syrien : les machines (+25 %), les armes et munitions (+15 %) et les équipements de transport (+15 %) ont connu une croissance sensible en valeur. Celles de la joaillerie (-28 %) et des produits minéraux (-15 %) ont en revanche marqué le pas, même si les dérivés pétroliers continuent de représenter près du quart des importations libanaises. Les importations de biens de première nécessité ont, quant à elles, été ultérieurement accélérées pour répondre aux besoins supplémentaires générés par la présence massive de réfugiés : celles des produits agroalimentaires ont augmenté de 11 % en volume, tandis que les valeurs respectives des produits végétaux et animaux importés ont toutes deux crû d’environ 7 %. S’agissant de leur provenance, c’est la Chine qui s’est accaparée la part du lion avec une hausse de 29 % en valeur qui lui permet de détrôner les États-Unis (-37 %), relégués au quatrième rang. Entre les deux, l’Italie et la France conservent à peu près leurs parts de marché tandis que la Russie fait une entrée fracassante, et pour la première fois depuis cinq ans, dans le top 10 grâce à une embellie de 118 % de ses exportations bilatérales.
Cet essoufflement commercial traduit avant tout le retournement de la dynamique exportatrice du Liban en 2013. Les exportations se sont contractées d’environ 12 %, marquant la première baisse annuelle depuis six ans pour une valeur totale qui descend en dessous de la barre des 4 milliards de dollars atteinte en 2010. En cause, les piètres performances des échanges de métaux précieux et de joaillerie, générant traditionnellement le plus de valeur marchande : leur montant a diminué de plus de moitié pour ramener la part relative de cette activité à environ un cinquième de la valeur totale (40 % en 2012 et 2011). Une baisse imputable aussi bien à la chute historique du prix de l’or sur les marchés mondiaux qu’à un effet-quantité (-40 %) dû à l’essoufflement de la demande européenne et arabe. Cette chute n’a pas été amortie en valeur par les progressions respectives des exportations de produits industriels (+6 % annuels pour les objets métalliques et +12 % pour le matériel électrique et mécanique), des produits agroalimentaires (+16 %) et surtout des produits minéraux (+171 % à 357 millions de dollars). Pour ces derniers, il s’agit surtout d’un effet-prix : la hausse en volume liée à l’alimentation de la demande syrienne en dérivés pétroliers se limite officiellement à 9 %. Ces modifications dans la structure des produits exportés affectent naturellement la hiérarchie des clients du Liban en 2013. Après une année 2012 qui avait vu le solde de ses échanges bilatéraux se retourner en défaveur de la Syrie, cette dernière a augmenté ses achats de 78 % en 2013 pour détrôner l’Afrique du Sud
(-54 %), victime, comme la Suisse (-68 %), du déclin des exportations joaillières.
Le net recul des exportations n’a pas été compensé, en valeur, par la contraction des importations à 21,2 milliards de dollars
(-0,2 %). Ici encore, la nature des biens concernés confirme qu’une part importante des importations libanaises est en réalité destinée au marché syrien : les machines (+25 %), les armes et munitions (+15 %) et les équipements de transport (+15 %) ont connu une croissance sensible en valeur. Celles de la joaillerie (-28 %) et des produits minéraux (-15 %) ont en revanche marqué le pas, même si les dérivés pétroliers continuent de représenter près du quart des importations libanaises. Les importations de biens de première nécessité ont, quant à elles, été ultérieurement accélérées pour répondre aux besoins supplémentaires générés par la présence massive de réfugiés : celles des produits agroalimentaires ont augmenté de 11 % en volume, tandis que les valeurs respectives des produits végétaux et animaux importés ont toutes deux crû d’environ 7 %. S’agissant de leur provenance, c’est la Chine qui s’est accaparée la part du lion avec une hausse de 29 % en valeur qui lui permet de détrôner les États-Unis (-37 %), relégués au quatrième rang. Entre les deux, l’Italie et la France conservent à peu près leurs parts de marché tandis que la Russie fait une entrée fracassante, et pour la première fois depuis cinq ans, dans le top 10 grâce à une embellie de 118 % de ses exportations bilatérales.