Refusant de rester « figé dans le carcan d’une seule langue », le quotidien as-Safir a lancé en avril un supplément mensuel en langue française. S’appuyant sur les contenus produits par les journalistes de la rédaction arabophone, les membres de l’équipe, une dizaine de personnes en free-lance, sélectionnent les articles et les traduisent avec quelques contributions supplémentaires : « En plus des articles traduits, des écrivains rédigent directement en langue française », explique Leila Barakat, directrice de la publication du supplément. C’est le cas par exemple dans les six premiers numéros parus de Fadia Kiwan, Charif Majdalani, Hyam Mallat ou Zahida Darwiche. L’ambition du supplément est double : faire du Safir francophone un outil visuel s’appuyant sur le graphisme mais également une publication intellectuelle diffusant « la pensée arabe dans la langue de Molière ». La maquette originale a été offerte par la graphiste française Catherine Cattaruzza.
Le projet du Safir francophone a débuté sans sponsor, il est financé par les éditions [liR] pour un budget non communiqué. Le supplément est distribué avec le quotidien le premier lundi du mois : « Depuis les événements de Gaza, as-Safir circule à une moyenne de 18 000 copies », précise Leila Barakat.
As-Safir a été fondé en 1958 par Élias al-Hoayeck en tant qu’hebdomadaire. Talal Selmane en a racheté la licence pour le relancer en 1974, sous la forme d’un quotidien. En 2011, Jamal Daniel, un businessman syro-américain, a racheté 20 % du quotidien libanais.