Le journal pour enfants Kel Yom est la déclinaison en langue arabe du Petit Quotidien lancé à la fin des années 1990 en France. Après le Qatar, cet outil pédagogique lance sa version libanaise.
Journal d’actualité français à destination des enfants, le Petit Quotidien a été adapté au monde arabe par les Libanaises Hala Bejjani et Lamia Rassi. Baptisé Kel Yom, il est distribué en mars dans certaines écoles libanaises en phase de test avant un lancement plus large à la rentrée prochaine. Le principe fondateur du projet est de promouvoir l’arabe comme une langue moderne grâce à laquelle il est possible de parler de tous les sujets. « L’arabe reste une langue plus compliquée à lire que le français. D’où la nécessité de proposer des outils pédagogiques adaptés pour soutenir l’apprentissage », explique Hala Bejjani. Du fait de cette difficulté intrinsèque de la langue, l’âge des lecteurs a été révisé par rapport à celui du Petit Quotidien en France qui s’adresse aux 6-10 ans. Le public de Kel Yom est composé d’enfants de 8 ans, « pour les enfants avec de bonnes bases », jusqu’à 12 ans.
Un contrat lie Planet News Business, la société d’édition de Kel Yom, à Playbac, éditrice du titre lancé en 1998. Il implique le versement de droits d’auteur forfaitaires pour chaque pays d’exploitation de la marque déposée en échange de l’utilisation du concept, de la maquette et de l’accès à la base de données du journal, notamment les infographies qui sont parfois retravaillées pour les adapter plus précisément au monde arabe. Les deux associées ont acheté un droit d’édition exclusif territorial sur le monde arabe pour l’édition du journal dans toutes les langues et elles ont une exclusivité mondiale pour les éditions en langue arabe. « Nous avons établi de bonnes relations avec le Petit Quotidien. L’équipe rêvait de décliner son concept à l’étranger, nous sommes les premières à le faire. »
Kel Yom fait ses gammes au Qatar depuis trois ans déjà où Hala Bejjani et Lamia Rassi étaient installées pour des raisons familiales et professionnelles. L’une avait une compétence dans les médias, l’autre dans l’éducation. Et Qatar offrait de réelles opportunités : « C’est un petit pays, avec des ressources financières importantes, pour qui l’éducation représente l’un de ses quatre piliers de développement », explique Hala Bejjani. La diffusion dans les écoles a été facilitée par une réforme qui a éliminé tous les supports rigides en classe et chargé les enseignants de trouver les ressources sur Internet. « Or elles sont très rares en arabe », explique Lamia Rassi. Distribué gratuitement, Kel Yom s’est engouffré dans la brèche. Le développement commercial a pris du temps. Le modèle économique de la société éditrice est basé sur la publicité et les sponsors. « Les entreprises ciblées avaient du mal à nous positionner entre médias ou outils d’éducation », précise Lamia Rassi.
Déontologiquement, les deux associées refusent également de diffuser les annonces de certaines entreprises, notamment dans l’agroalimentaire comme les chips et les sodas. « Ces sociétés étaient les plus intéressées par notre public, mais nous refusons de servir de support pour attirer les jeunes enfants vers ces produits », explique Hala Bejjani.
Kel Yom a désormais atteint l’équilibre à Qatar et les deux associées comptent sur la vente de produits dérivés pour la profitabilité, sachant qu’elles reversent 5 % de leur chiffre d’affaires ou 20 000 euros par an à Playbac. La notoriété acquise par le quotidien pour enfants leur a permis d’éditer des livres spécialisés sur des thèmes spécifiques et sponsorisés par une entreprise. Elles ont par exemple publié un ouvrage sur l’argent expliqué aux enfants avec la Banque du Qatar, et préparent un livre sur le football et l’histoire de la Coupe du monde dans le cadre de la compétition qui aura lieu en 2022 dans l’Émirat.
Levée de fonds
Au Liban, où les deux entrepreneuses sont désormais établies et où elles ont délocalisé leur rédaction, le modèle évolue. Kel Yom sera financé par la publicité mais aussi par les abonnements des écoles. Deux numéros par mois sont distribués dans un premier temps grâce au financement d’un sponsor afin d’affiner le contenu et d’établir le dialogue avec les enseignants. Le défi éditorial est également différent. « Ici nous n’avons pas à convaincre les parents de faire lire leurs enfants, mais nous devons reconstruire la relation des enfants avec la langue arabe », explique Lamia Rassi. Les deux associées veulent atteindre un nombre d’abonnements assez important dans les établissements privés pour pouvoir distribuer gratuitement le journal dans les écoles publiques libanaises. L’objectif fixé à la rentrée prochaine est de trente écoles, « idéalement 15 privées, 15 publiques ». Un investisseur privé a injecté
100 000 dollars dans l’entreprise. Pour le moment, les entités qatarienne et libanaise sont indépendantes. À terme, une holding sera créée pour gérer les cessions de droits d’auteur dans les différents pays. Une nouvelle levée de fonds est prévue dans les prochains mois pour soutenir le développement de l’entreprise dans les pays du Golfe.
Au total, le coût unitaire de production d’un numéro est de 2 700 dollars incluant les droits d’auteur à Playbac, les salaires et honoraires de l’équipe de production (journalistes, designers, illustrateurs, enseignants, correcteurs), les coûts directs (voiture de distribution, coût de distribution et packaging) et les coûts indirects (locaux, amortissement, électricité, téléphone et frais divers). « Bien entendu ce coût diminuera si nous augmentons le nombre de numéros distribués », explique Hala Bejjani, même si elle admet avoir été étonnée par les coûts d’impression au Liban qui sont deux fois plus élevés qu’à Doha à quantité égale. Quelque 12 000 copies circulent à Qatar, et le lancement se fera au Liban sur la base d’un minimum de 6 000 numéros au départ, même si Hala Bejjani table sur un potentiel nettement plus élevé au Liban que dans l’Émirat.
Un contrat lie Planet News Business, la société d’édition de Kel Yom, à Playbac, éditrice du titre lancé en 1998. Il implique le versement de droits d’auteur forfaitaires pour chaque pays d’exploitation de la marque déposée en échange de l’utilisation du concept, de la maquette et de l’accès à la base de données du journal, notamment les infographies qui sont parfois retravaillées pour les adapter plus précisément au monde arabe. Les deux associées ont acheté un droit d’édition exclusif territorial sur le monde arabe pour l’édition du journal dans toutes les langues et elles ont une exclusivité mondiale pour les éditions en langue arabe. « Nous avons établi de bonnes relations avec le Petit Quotidien. L’équipe rêvait de décliner son concept à l’étranger, nous sommes les premières à le faire. »
Kel Yom fait ses gammes au Qatar depuis trois ans déjà où Hala Bejjani et Lamia Rassi étaient installées pour des raisons familiales et professionnelles. L’une avait une compétence dans les médias, l’autre dans l’éducation. Et Qatar offrait de réelles opportunités : « C’est un petit pays, avec des ressources financières importantes, pour qui l’éducation représente l’un de ses quatre piliers de développement », explique Hala Bejjani. La diffusion dans les écoles a été facilitée par une réforme qui a éliminé tous les supports rigides en classe et chargé les enseignants de trouver les ressources sur Internet. « Or elles sont très rares en arabe », explique Lamia Rassi. Distribué gratuitement, Kel Yom s’est engouffré dans la brèche. Le développement commercial a pris du temps. Le modèle économique de la société éditrice est basé sur la publicité et les sponsors. « Les entreprises ciblées avaient du mal à nous positionner entre médias ou outils d’éducation », précise Lamia Rassi.
Déontologiquement, les deux associées refusent également de diffuser les annonces de certaines entreprises, notamment dans l’agroalimentaire comme les chips et les sodas. « Ces sociétés étaient les plus intéressées par notre public, mais nous refusons de servir de support pour attirer les jeunes enfants vers ces produits », explique Hala Bejjani.
Kel Yom a désormais atteint l’équilibre à Qatar et les deux associées comptent sur la vente de produits dérivés pour la profitabilité, sachant qu’elles reversent 5 % de leur chiffre d’affaires ou 20 000 euros par an à Playbac. La notoriété acquise par le quotidien pour enfants leur a permis d’éditer des livres spécialisés sur des thèmes spécifiques et sponsorisés par une entreprise. Elles ont par exemple publié un ouvrage sur l’argent expliqué aux enfants avec la Banque du Qatar, et préparent un livre sur le football et l’histoire de la Coupe du monde dans le cadre de la compétition qui aura lieu en 2022 dans l’Émirat.
Levée de fonds
Au Liban, où les deux entrepreneuses sont désormais établies et où elles ont délocalisé leur rédaction, le modèle évolue. Kel Yom sera financé par la publicité mais aussi par les abonnements des écoles. Deux numéros par mois sont distribués dans un premier temps grâce au financement d’un sponsor afin d’affiner le contenu et d’établir le dialogue avec les enseignants. Le défi éditorial est également différent. « Ici nous n’avons pas à convaincre les parents de faire lire leurs enfants, mais nous devons reconstruire la relation des enfants avec la langue arabe », explique Lamia Rassi. Les deux associées veulent atteindre un nombre d’abonnements assez important dans les établissements privés pour pouvoir distribuer gratuitement le journal dans les écoles publiques libanaises. L’objectif fixé à la rentrée prochaine est de trente écoles, « idéalement 15 privées, 15 publiques ». Un investisseur privé a injecté
100 000 dollars dans l’entreprise. Pour le moment, les entités qatarienne et libanaise sont indépendantes. À terme, une holding sera créée pour gérer les cessions de droits d’auteur dans les différents pays. Une nouvelle levée de fonds est prévue dans les prochains mois pour soutenir le développement de l’entreprise dans les pays du Golfe.
Au total, le coût unitaire de production d’un numéro est de 2 700 dollars incluant les droits d’auteur à Playbac, les salaires et honoraires de l’équipe de production (journalistes, designers, illustrateurs, enseignants, correcteurs), les coûts directs (voiture de distribution, coût de distribution et packaging) et les coûts indirects (locaux, amortissement, électricité, téléphone et frais divers). « Bien entendu ce coût diminuera si nous augmentons le nombre de numéros distribués », explique Hala Bejjani, même si elle admet avoir été étonnée par les coûts d’impression au Liban qui sont deux fois plus élevés qu’à Doha à quantité égale. Quelque 12 000 copies circulent à Qatar, et le lancement se fera au Liban sur la base d’un minimum de 6 000 numéros au départ, même si Hala Bejjani table sur un potentiel nettement plus élevé au Liban que dans l’Émirat.