Après les fleurs, les plantes, la décoration et les accessoires, Exotica se lance maintenant
dans les meubles de jardin.
Fleuron du groupe Debbané, la société Exotica, créée en 1978 et dirigée par Étienne Debbané, continue d’être une entreprise florissante, et le numéro un de son secteur. Extension naturelle de son activité, elle se prépare à inaugurer, dans sa pépinière de Louaïzé, un espace consacré à des meubles de jardin importés de Hollande.
Avec ses 170 employés, la société compte aujourd’hui de nombreux points de vente. Quatre “garden centers” à Zalka, Verdun, Jounieh et Tripoli, dont les superficies vont de 800 à 1 000 m2 chacun, offrent une large gamme de produits et de services comprenant les plantes d’intérieur et d’extérieur, les décorations florales pour les mariages et les autres occasions, l’exécution de jardins, l’irrigation et l’entretien. Quatre boutiques de dimensions plus modestes (70 à 120 m2) à Sassine, Tabaris, Hazmieh et Hamra présentent fleurs, plantes et cadeaux. Enfin, la pépinière de Louaïzé, qui s’étend sur 70 000 m2, regroupe tous les services, en plus de la production de plantes d’intérieur et d’extérieur, de fleurs (des roses) et le stockage des fleurs importées.
Échec des “express”
Les ventes se font au détail, mais aussi en gros aux magasins de plantes et aux ingénieurs agronomes. De nombreux accessoires importés sont également proposés : engrais, pesticides, pots, paniers, céramiques, verreries, arrosoirs et fleurs artificielles.
Quant à l’expérience des “Exotica express”, menée depuis deux ans, elle s’est révélée peu concluante. Ces points de vente, qui étaient situés à l’intérieur de plusieurs supermarchés, de façon à être plus proches des consommateurs, proposaient un choix de fleurs et plantes à faible prix pour encourager chacun à avoir le “réflexe fleurs” pour sa maison. Mais la conjoncture s’est révélée inadéquate, coïncidant avec le début de la crise, et le dernier “Exotica express” a été fermé il y a quelques mois.
Par contre, le site Internet d’Exotica, lancé en juillet dernier, connaît un franc succès. Pour les occasions comme Noël, la Saint-Valentin ou la fête des mères, les Libanais de l’étranger font livrer les fleurs et les arrangements de leur choix, en réglant leurs achats en ligne par carte de crédit. Cette activité tend à se développer à l’étranger aussi bien qu’au Liban.
Quant au marché de l’exportation, il se réduit à de rares projets de décoration dans certains pays arabes.
Un million de roses
Depuis deux ans environ, Exotica s’est lancée dans la production de roses, dont 17 variétés différentes ont vu le jour. Des installations de serres modernes et sophistiquées, au système de toit ouvrant de façon automatique pour réguler la température intérieure, ont permis d’atteindre une production au standard de qualité élevé. Le processus est entièrement automatisé, sauf la cueillette qui se fait à la main.
La production se chiffre à un million de roses par an, entièrement absorbées par le marché local. Un certain niveau d’autosuffisance a pu ainsi être atteint pour les roses, sauf pour quelques périodes où la demande excède l’offre et où l’importation s’avère nécessaire.
Quant aux plantes, surtout les plantes d’extérieur, elles sont importées à 80 %, principalement de Hollande, de France, d’Italie et d’Espagne.
Adaptations
démocratiques
Chez Exotica, on observe aujourd’hui une mutation de la demande. En cette période de crise, la demande est inférieure à celle qui prévalait depuis deux ans, mais la société a su s’y adapter. «Auparavant, le client voulait toujours ce qu’il y avait de meilleur, indique Samar Dani, responsable du marketing. Aujourd’hui, il hésite avant d’acheter, que ce soit pour lui-même ou pour offrir». Les cadeaux se réduisent au nécessaire et la tendance va vers les produits qui sont les plus durables et les moins chers.
Pour faire face à cette situation, Exotica mise davantage sur le rapport qualité/prix et le service après-vente. En proposant des bouquets de fleurs à 15 000 et 20 000 LL et en présentant des articles à partir de 2 000 LL, elle est parvenue à élargir sa base de clientèle.
Cette démocratisation de la “culture du vert”, Exotica cherche à la promouvoir à plus d’un niveau. À travers des initiatives pour créer des événements, tels que “la fête des balcons” lancée l’année dernière. À travers l’accueil de groupes scolaires qui viennent apprendre dans sa pépinière comment planter et faire germer des graines. Et aussi à travers ses campagnes publicitaires qui visent à intégrer les cadeaux fleuris dans les coutumes libanaises.