Alors que l’EDL évalue l’appel d’offres d’opération et d’entretien des centrales électriques pour les années 200 à 2002, le problème avec Ansaldo reste entier.

La société italienne Ansaldo présente au Liban depuis le début des années 80 a réalisé la construction de la centrale électrique de Zouk. Puis en 93, elle a réhabilité Hreiché, Jieh et Zouk sans oublier les centrales hydroélectriques (dont Litani est la plus importante).
En 96, elle remporte, pour environ 500 millions $, l’adjudication internationale lancée par le CDR pour la construction des centrales de Zahrani et de Beddawi. Ces dernières sont opérationnelles depuis 98, mais le réseau de distribution et de transformation électrique es encore inachevé et a été endommagé à plusieurs reprises par les bombardements israéliens. Or, le test final avant livraison ne peut être effectué, selon Ansaldo, qu’à puissance maximale, soit 450 MW. Cette puissance ne peut être atteinte sans un réseau suffisant. Et le Liban se refuse à payer le solde tant que le test n’a pas été fait et les centrales officiellement livrées. Ainsi, la boucle est bouclée…et le problème persiste.

Retards et indemnisations

Qu’adviendra-t-il alors des paiements dus depuis 98 et dont le montant s’élève à 20 millions $ ? Ceux ci représentent la dernière partie de la rémunération des travaux effectués. Mais Ansaldo réclame en plus des indemnisations de retard (60 millions $) pour couvrir les faux frais (attente de l’achèvement du réseau de distribution) et les travaux additionnels.
Guiseppe Zampini, directeur général d’Ansaldo, interrogé sur les intentions de sa compagnie au Liban au cours de sa visite en mars dernier, a répondu : « Au Liban nous n’avons pas encore compris qui sont les décideurs : est-ce le ministère des Ressources hydrauliques et électriques, l’EDL ou le CDR ?
Ansaldo a déjà compété avec succès plus de 1 700 projets électiques dans le monde et ici comme ailleurs notre stratégie est de nous implanter afin de continuer à offrir nos services dans tous les pays où nous avons construit des centrales de Zahrani et de Beddawi sont parmi les plus modernes au monde. Leur rendement peut pourvoir à la moitié des besoins du pays en électricité. Elles fonctionnent à cycle combiné, sont peu polluantes et sont aussi économiques du point de vue des frais opérationnels et des combustibles. L’allemand Siemens était d’ailleurs étroitement associé à l’installation et la fourniture d’équipements aux deux centrales.
M. Zampini est clair : « Les retards accusés dans l’exécution sont indépendants de notre volonté. Si L’edl n’a pas fini de réhabiliter le réseau de distribution, pourquoi sommes-nous obligés de paye les frais supplémentaires ? Nous avons engagé 65 millions $ (12,5 % du volume du contrat) en garantie bancaire. Nous resterons là pendant deux ans au moins. Les deux centrales sont opérationnelles depuis 18 mois déjà et nous garantissons tout défaut de fabrication jusqu ;à 2000. En plus, nous avons achevé de former le personnel chargé des opérations. »
le plus simple serait évidemment de négocier une sortie honorable et peu coûteuse pour le Trésor libanais, car une demande d’indemnité négociable. A la veille de son voyage, M.Zampini aurait reçu une lettre affirmant qu’Ansaldo n’obtiendrait aucun paiement avant que le comité formé de fonctionnaires de l’EDL, du hydrauliques et électriques et du ministère des Finances n’en prenne la décision.

Enel contre Ansaldo

En ce qui concerne l’entretien des centrales, après la réception des offres par l’Etat libanais, la décision semble prisse en faveur d’ENEL, entreprise italienne de l’électricité (équivalente de l’EDL). Elle sera chargée du « fonctionnement et entretien ». Ansaldo, elle, voulait absolument remporter ce contrat invoquant que ses machines sont installées dans les centrales. Mais L’EDL n’a pas retenu cette argumentation. Ansaldo avait jusqu’à présent la charge du fonctionnement et de l’entretien selon un contrat signé fin 98 début 99. d’ailleurs. La date exacte du début de ce contrat est également un objet de litige entre Ansaldo et l’Etat libanais.
Et la situation se complique car, pour régler les litiges, la partie libanaise a nommé un comité qui exclut Ansaldo. L’affaire finira-t-elle par se régler à l’amiable ou y aura-t-il recours à l’arbitrage ?