La décharge de Naamé, qui devait fermer définitivement le 17 janvier 2015, reste opérationnelle au moins jusqu’en juillet, voire jusqu’en 2016.
La fermeture de la décharge de Naamé est devenue une Arlésienne. On l’annonce régulièrement, les habitants la réclament depuis plus de quinze ans, mais, au lieu d’être fermée, la décharge ne cesse de s’agrandir. Située à une vingtaine de kilomètres de Beyrouth, proche du village de Aïn Drafil, elle a commencé à fonctionner en 1998, après la fermeture du dépotoir sauvage de Bourj Hammoud, conformément au plan d’urgence de traitement des déchets adopté en 1997. Située sur une ancienne carrière et des terres waqf appartenant au couvent maronite Saint-Georges, elle s’étendait à l’origine sur 120 000 m², et devait accueillir deux millions de tonnes de déchets. Mais en février 2001, une première décision du Conseil des ministres accroît sa capacité à 3,3 millions de tonnes et prévoit la construction d’une troisième cellule d’enfouissement des déchets sur 62 000 m², qui, au fil des années, est divisée en cellules 3A, 3B et 3C. En 2008, sont construites les cellules 3D1 et 3D2. Trois ans plus tard, la décharge s’étend sur 200 000 m², selon un rapport du CDR. Impossible en revanche d’avoir une réponse du groupe Averda et du CDR pour connaître l’étendue de la décharge en 2015. D’une capacité initiale de 1 240 tonnes/jour, la décharge absorbe aujourd’hui 2 500 tonnes de déchets. L’extension de la décharge, qui se rapproche de plus en plus des habitations et nécessite des expropriations, suscite la colère des habitants. « Elle émet 10 000 m3 de gaz méthane par jour, et cause des maladies graves comme le cancer. Nous n’utilisons même pas l’eau pour l’irrigation de peur des infiltrations de lixiviat (un liquide qui se dégage des déchets organiques) », explique l’activiste Ajwad Ayyache, l’un des principaux acteurs du Rassemblement pour la fermeture de la décharge lancée début 2013.
Selon le ministère de l’Environnement, le consultant libanais Laceco réalise des études régulières sur la qualité des eaux souterraines, mais le gouvernement retarde depuis des années une étude d’impact sur les risques sanitaires de la décharge. Cette étude viendrait d’être lancée en avril, alors qu’une décision du 30 octobre 2014 prévoyait qu’elle s’achève à cette date. La même décision prévoyait d’indemniser une demi-douzaine de localités autour de la décharge, à hauteur de 24 millions de dollars. « Nous n’avons toujours pas reçu une livre libanaise », explique pourtant Charbel Mattar, le vice-président de la municipalité de Naamé. Seul point positif depuis quelques mois pour les habitants vivant autour de la décharge : le gaz méthane émanant de Naamé est converti en électricité qui permet de fournir « cinq ampères d’éléctricité par jour aux habitants de Aïn Drafil, Bawarta et Ebey », selon Ajwad Ayyache.
Selon le ministère de l’Environnement, le consultant libanais Laceco réalise des études régulières sur la qualité des eaux souterraines, mais le gouvernement retarde depuis des années une étude d’impact sur les risques sanitaires de la décharge. Cette étude viendrait d’être lancée en avril, alors qu’une décision du 30 octobre 2014 prévoyait qu’elle s’achève à cette date. La même décision prévoyait d’indemniser une demi-douzaine de localités autour de la décharge, à hauteur de 24 millions de dollars. « Nous n’avons toujours pas reçu une livre libanaise », explique pourtant Charbel Mattar, le vice-président de la municipalité de Naamé. Seul point positif depuis quelques mois pour les habitants vivant autour de la décharge : le gaz méthane émanant de Naamé est converti en électricité qui permet de fournir « cinq ampères d’éléctricité par jour aux habitants de Aïn Drafil, Bawarta et Ebey », selon Ajwad Ayyache.