L’agriculture traditionnelle ne pourra pas répondre à la demande alimentaire : 80 % des surfaces arables du globe sont déjà en exploitation. Or, la population ne cesse d’augmenter. Heureusement, la ferme de demain se pense déjà, au cœur des villes, souvent à la verticale pour gagner de l’espace disponible ! Au Liban, cette nouvelle agriculture reste un épiphénomène. Mais des passionnés s’y mettent.
Parler d’agriculture au Liban, c’est évoquer le titre du roman de Gabriel Garcia Marquez : “Chronique d’une mort annoncée”. Car le secteur est à l’agonie : il représente moins de 5 % du PIB, contre 11 % entre 1960 et 1970 et 20 % dans les années 1950. Malgré ce bilan amer, il existe de l’espoir. Au Liban, comme ailleurs dans le monde, on voit poindre une “nouvelle” agriculture. Il s’agit encore d’un épiphénomène : une poignée d’agronomes fous ou de passionnés évoquent le principe de “cultures hors sol”, l’idée de “fermes verticales” et de “cultures hydroponiques”… Des termes qui désignent tous une nouvelle façon de produire : une agriculture high-tech, dans laquelle l’homme s’affranchit des contraintes liées à la terre et aux cycles de reproduction des végétaux (ou des animaux).
« Il faut bien comprendre que nos projets tiennent davantage de l’industrie, que de l’agriculture », assure Farid Mechaka, d’Éco Industries, la seule ferme verticale du Liban et de la région, fondée en 2011 sur les hauteurs de Jounié. Farid Mechaka reproche d’ailleurs aux pouvoirs publics ou aux investisseurs de mal comprendre cette nouvelle “révolution verte”. Elle a pourtant d’énormes avantages : l’agriculture hydroponique (ou hors sol) produit deux fois plus vite et requiert 20 % d’espace en moins que l’agriculture classique. Elle consomme aussi 90 % moins d’eau et 75 % moins d’engrais d’une manière générale.
Certes, ces végétaux sont vendus plus chers : il faut compter entre 10 à 20 % de plus pour une tomate hors sol ; 30 à 50 % de plus pour un concombre semblable. Mais ces produits sont pour la plupart exempts de toutes pollutions, et notamment de pesticides, nitrates et autres phosphores.
Un argument qui séduit les clients aussi bien que les agriculteurs, chez qui nombre de cancers sont aujourd’hui liés aux produits phytosanitaires employés dans les cultures. « Nous ne prônons pas une agriculture “bio”. Mais nous sommes “propres” : ne serait-ce que parce que nous contrôlons à 100 % l’environnement dans lequel sont cultivées les plantes », assure Nagi Kamar, qui a fondé la start-up agricole SmartFarm.
Une réponse aux enjeux du Liban
Les techniques prônées vont du simple “bidouillage” artisanal – un particulier plantant sur son toit sa jardinière de basilique ou de salades – jusqu’à la high-tech industrielle avec des fermes gratte-ciel à visée commerciale. Pour les promoteurs de cette nouvelle agriculture, l’objectif n’est pas seulement de “faire joli” comme cela peut être le cas avec les murs végétaux qu’on voit poindre de-ci de-là dans les villes ou de “recréer des jardins” là où le béton a gagné le combat. L’enjeu est bien plus important : ces techniques sont présentées comme l’avenir de l’agriculture libanaise. Car cette “nouvelle” agriculture répond à de multiples défis. D’abord, le manque d’espace : rongées par la pression foncière, les terres agricoles manquent cruellement au Liban. « De multiples freins bloquent le renouveau de l’agriculture libanaise. Parmi eux, le manque de terres arables disponibles, associé au prix du foncier en pleine explosion. Menées à grande échelle, ces techniques “verticales” et souvent “urbaines” pourraient être une solution parmi d’autres pour l’agriculture libanaise, qui ne trouve plus de terrains à cultiver », explique Nadine Maroun, ingénieure agronome, paysagiste et productrice de légumes anciens et de fleurs à croquer à ses heures perdues. Ces techniques offrent aussi une solution à la pollution des sols contaminés par les nitrates, l’un des fléaux de l’agriculture libanaise. Elles permettent également une meilleure gestion des ressources hydrauliques, alors que bon nombre d’exploitants irriguent encore aujourd’hui leurs champs en recourant à des eaux usées non recyclées, c’est-à-dire non potables.
La famine aux portes de l’humanité
L’enjeu ne vaut pas que pour le Liban. Il concerne le monde entier. Avec la croissance de la population (plus 3 milliards d’humains d’ici à 2050), l’agriculture traditionnelle ne pourra pas répondre à la demande alimentaire globale : 80 % des surfaces arables du globe sont déjà en exploitation et 15 % de ces sols dans le monde (et 45 % des sols européens) sont même épuisés du fait de l’agriculture intensive, des pollutions, ou de la désertification, selon l’Organisation des Nations unies (Onu) qui a même fait de 2015 « l’année internationale des sols »… Pour éviter une famine planétaire, il faudrait trouver un milliard d’hectares de terres arables supplémentaires, soit une surface 20 % plus étendue que celle du Brésil, selon le professeur de santé publique Dickson Despommier de l’Université Columbia à New York, auteur de l’ouvrage visionnaire “The Vertical Farm” (1999). « Si le climat est en train de changer et si la croissance démographique se poursuit dans les cinquante prochaines années, l’agriculture, telle que nous la connaissons, cessera d’exister. Cela signifie que la majorité de la population se retrouvera assez vite sans eau et nourriture suffisantes », écrit-il dans son essai.
Un monde vertical
Dans le monde, quelques villes ont pris la mesure du danger : Singapour, qui s’étend sur 18 km2 pour 5,5 millions d’habitants (plus forte densité au monde après Monaco), a construit sa première ferme verticale, à visée commerciale, en 2013. La cité-État ne produit que 7 % des aliments consommés par ses concitoyens, ce qui la laisse à la merci des importations étrangères, en priorité chinoises, ce voisin pas toujours amical à son égard. Cette ferme verticale, imaginée par la société Sky Green, a coûté 21 millions de dollars. Quelque 120 châssis, remplis de semis et de légumes verts, soit l’équivalent de 36,5 hectares de surface traditionnelle, montent vers la lumière puis redescendent puiser des nutriments dans des bacs remplis d’eau et de substrat grâce à un système rotatif. Selon le site de Sky Green, cette ferme produit une tonne de légumes verts par jour, vendus ensuite dans les supermarchés locaux. Le cas n’est pas isolé : des exemples similaires se retrouvent au Japon, en Israël, Corée du Sud, à Chicago, Londres, Milan ou New York…
Le Liban précurseur pour la région
Au Liban, on débusque depuis quelques années des producteurs qui ont choisi l’hydroponie – culture hors sol – pour produire les légumes et les herbes que nous mangeons… Le précurseur en la matière est le groupe Debbané, qui cultive ses roses à Zouk de cette manière depuis 1998. « Les tarifs douaniers entravent la commercialisation de ces fleurs importées, trop chères. Nous avons donc cherché le système le plus efficace pour les cultiver localement et abouti au hors sol », assure Marc Debbané, d’Exotica, une entreprise familiale de la Holding Debbané. Depuis 2012, ce groupe mène de surcroît un projet pilote dans le Sud : une “ferme école” où ses ingénieurs testent et adaptent les techniques hors sol qui conviennent le mieux au Liban afin de les proposer à la vente en une formule “clefs en main”. « Aujourd’hui, nous pouvons commercialiser ces solutions. » Selon les techniques choisies, passer au hors sol coûte ainsi de 50 à 100 dollars le m2. « Nous avons adapté les techniques aux spécificités libanaises : petites surfaces, absence de terrains plats, approvisionnement énergétique aléatoire... »
Miser sur des niches
Nagi Kamar est l’un de ceux qui ont récemment franchi le pas avec un investissement de 750 000 dollars amortissable dans les trois à quatre ans, lorsque la production atteindra sa vitesse de croisière. « Les marges sont de 30 à 35 %, en tenant compte du coût des terrains. Ce qui est raisonnable et supérieur en tout cas aux marges de l’agriculture conventionnelle libanaise », explique-t-il.
Si les cultures hors sol parviennent à dégager des marges intéressantes, c’est parce qu’elles se concentrent sur les végétaux les plus fragiles comme les herbes fraîches ou sur des niches à forte valeur ajoutée. « Il faut trouver des niches économiquement intéressantes : on peut par exemple proposer des raisins sous serre pour relayer ceux de la Békaa. Mais si tout le monde s’y met, cela n’aura plus aucun intérêt. D’où la nécessité d’un plan sur le long terme afin d’envisager l’ensemble de la filière de manière cohérente », assure Marc Debbané.
Rendre la ville autosuffisante ?
Ne nous leurrons pas toutefois : cette agriculture ne peut pas répondre à elle seule aux défis des prochains siècles en matière d’alimentation. Les vrais enjeux concernent les cultures céréalières, comme le blé, le maïs ou le riz, ainsi que l’élevage, gourmands en surface au sol, qu’il est impensable de vouloir “verticaliser”. Comme l’expliquait récemment l’agronome britannique Erik Murchie au quotidien britannique The Guardian : « Faire pousser du riz, du maïs ou du blé requiert une biomasse importante, de 5 à 12 tonnes par hectare de céréales, mais pour ce faire il faudrait accumuler près de 20 tonnes de matière sèche en altitude dans ces fermes verticales. » D’autant que cette forme nouvelle d’agriculture reste onéreuse, en particulier en matière de coûts énergétiques. L’un des points faibles du Liban.
« Il faut bien comprendre que nos projets tiennent davantage de l’industrie, que de l’agriculture », assure Farid Mechaka, d’Éco Industries, la seule ferme verticale du Liban et de la région, fondée en 2011 sur les hauteurs de Jounié. Farid Mechaka reproche d’ailleurs aux pouvoirs publics ou aux investisseurs de mal comprendre cette nouvelle “révolution verte”. Elle a pourtant d’énormes avantages : l’agriculture hydroponique (ou hors sol) produit deux fois plus vite et requiert 20 % d’espace en moins que l’agriculture classique. Elle consomme aussi 90 % moins d’eau et 75 % moins d’engrais d’une manière générale.
Certes, ces végétaux sont vendus plus chers : il faut compter entre 10 à 20 % de plus pour une tomate hors sol ; 30 à 50 % de plus pour un concombre semblable. Mais ces produits sont pour la plupart exempts de toutes pollutions, et notamment de pesticides, nitrates et autres phosphores.
Un argument qui séduit les clients aussi bien que les agriculteurs, chez qui nombre de cancers sont aujourd’hui liés aux produits phytosanitaires employés dans les cultures. « Nous ne prônons pas une agriculture “bio”. Mais nous sommes “propres” : ne serait-ce que parce que nous contrôlons à 100 % l’environnement dans lequel sont cultivées les plantes », assure Nagi Kamar, qui a fondé la start-up agricole SmartFarm.
Une réponse aux enjeux du Liban
Les techniques prônées vont du simple “bidouillage” artisanal – un particulier plantant sur son toit sa jardinière de basilique ou de salades – jusqu’à la high-tech industrielle avec des fermes gratte-ciel à visée commerciale. Pour les promoteurs de cette nouvelle agriculture, l’objectif n’est pas seulement de “faire joli” comme cela peut être le cas avec les murs végétaux qu’on voit poindre de-ci de-là dans les villes ou de “recréer des jardins” là où le béton a gagné le combat. L’enjeu est bien plus important : ces techniques sont présentées comme l’avenir de l’agriculture libanaise. Car cette “nouvelle” agriculture répond à de multiples défis. D’abord, le manque d’espace : rongées par la pression foncière, les terres agricoles manquent cruellement au Liban. « De multiples freins bloquent le renouveau de l’agriculture libanaise. Parmi eux, le manque de terres arables disponibles, associé au prix du foncier en pleine explosion. Menées à grande échelle, ces techniques “verticales” et souvent “urbaines” pourraient être une solution parmi d’autres pour l’agriculture libanaise, qui ne trouve plus de terrains à cultiver », explique Nadine Maroun, ingénieure agronome, paysagiste et productrice de légumes anciens et de fleurs à croquer à ses heures perdues. Ces techniques offrent aussi une solution à la pollution des sols contaminés par les nitrates, l’un des fléaux de l’agriculture libanaise. Elles permettent également une meilleure gestion des ressources hydrauliques, alors que bon nombre d’exploitants irriguent encore aujourd’hui leurs champs en recourant à des eaux usées non recyclées, c’est-à-dire non potables.
La famine aux portes de l’humanité
L’enjeu ne vaut pas que pour le Liban. Il concerne le monde entier. Avec la croissance de la population (plus 3 milliards d’humains d’ici à 2050), l’agriculture traditionnelle ne pourra pas répondre à la demande alimentaire globale : 80 % des surfaces arables du globe sont déjà en exploitation et 15 % de ces sols dans le monde (et 45 % des sols européens) sont même épuisés du fait de l’agriculture intensive, des pollutions, ou de la désertification, selon l’Organisation des Nations unies (Onu) qui a même fait de 2015 « l’année internationale des sols »… Pour éviter une famine planétaire, il faudrait trouver un milliard d’hectares de terres arables supplémentaires, soit une surface 20 % plus étendue que celle du Brésil, selon le professeur de santé publique Dickson Despommier de l’Université Columbia à New York, auteur de l’ouvrage visionnaire “The Vertical Farm” (1999). « Si le climat est en train de changer et si la croissance démographique se poursuit dans les cinquante prochaines années, l’agriculture, telle que nous la connaissons, cessera d’exister. Cela signifie que la majorité de la population se retrouvera assez vite sans eau et nourriture suffisantes », écrit-il dans son essai.
Un monde vertical
Dans le monde, quelques villes ont pris la mesure du danger : Singapour, qui s’étend sur 18 km2 pour 5,5 millions d’habitants (plus forte densité au monde après Monaco), a construit sa première ferme verticale, à visée commerciale, en 2013. La cité-État ne produit que 7 % des aliments consommés par ses concitoyens, ce qui la laisse à la merci des importations étrangères, en priorité chinoises, ce voisin pas toujours amical à son égard. Cette ferme verticale, imaginée par la société Sky Green, a coûté 21 millions de dollars. Quelque 120 châssis, remplis de semis et de légumes verts, soit l’équivalent de 36,5 hectares de surface traditionnelle, montent vers la lumière puis redescendent puiser des nutriments dans des bacs remplis d’eau et de substrat grâce à un système rotatif. Selon le site de Sky Green, cette ferme produit une tonne de légumes verts par jour, vendus ensuite dans les supermarchés locaux. Le cas n’est pas isolé : des exemples similaires se retrouvent au Japon, en Israël, Corée du Sud, à Chicago, Londres, Milan ou New York…
Le Liban précurseur pour la région
Au Liban, on débusque depuis quelques années des producteurs qui ont choisi l’hydroponie – culture hors sol – pour produire les légumes et les herbes que nous mangeons… Le précurseur en la matière est le groupe Debbané, qui cultive ses roses à Zouk de cette manière depuis 1998. « Les tarifs douaniers entravent la commercialisation de ces fleurs importées, trop chères. Nous avons donc cherché le système le plus efficace pour les cultiver localement et abouti au hors sol », assure Marc Debbané, d’Exotica, une entreprise familiale de la Holding Debbané. Depuis 2012, ce groupe mène de surcroît un projet pilote dans le Sud : une “ferme école” où ses ingénieurs testent et adaptent les techniques hors sol qui conviennent le mieux au Liban afin de les proposer à la vente en une formule “clefs en main”. « Aujourd’hui, nous pouvons commercialiser ces solutions. » Selon les techniques choisies, passer au hors sol coûte ainsi de 50 à 100 dollars le m2. « Nous avons adapté les techniques aux spécificités libanaises : petites surfaces, absence de terrains plats, approvisionnement énergétique aléatoire... »
Miser sur des niches
Nagi Kamar est l’un de ceux qui ont récemment franchi le pas avec un investissement de 750 000 dollars amortissable dans les trois à quatre ans, lorsque la production atteindra sa vitesse de croisière. « Les marges sont de 30 à 35 %, en tenant compte du coût des terrains. Ce qui est raisonnable et supérieur en tout cas aux marges de l’agriculture conventionnelle libanaise », explique-t-il.
Si les cultures hors sol parviennent à dégager des marges intéressantes, c’est parce qu’elles se concentrent sur les végétaux les plus fragiles comme les herbes fraîches ou sur des niches à forte valeur ajoutée. « Il faut trouver des niches économiquement intéressantes : on peut par exemple proposer des raisins sous serre pour relayer ceux de la Békaa. Mais si tout le monde s’y met, cela n’aura plus aucun intérêt. D’où la nécessité d’un plan sur le long terme afin d’envisager l’ensemble de la filière de manière cohérente », assure Marc Debbané.
Rendre la ville autosuffisante ?
Ne nous leurrons pas toutefois : cette agriculture ne peut pas répondre à elle seule aux défis des prochains siècles en matière d’alimentation. Les vrais enjeux concernent les cultures céréalières, comme le blé, le maïs ou le riz, ainsi que l’élevage, gourmands en surface au sol, qu’il est impensable de vouloir “verticaliser”. Comme l’expliquait récemment l’agronome britannique Erik Murchie au quotidien britannique The Guardian : « Faire pousser du riz, du maïs ou du blé requiert une biomasse importante, de 5 à 12 tonnes par hectare de céréales, mais pour ce faire il faudrait accumuler près de 20 tonnes de matière sèche en altitude dans ces fermes verticales. » D’autant que cette forme nouvelle d’agriculture reste onéreuse, en particulier en matière de coûts énergétiques. L’un des points faibles du Liban.
Un particulier valorise l’aquaponie L’installation de Raïf el-Chébab accueille à la fois un élevage aquacole (de poissons) et une petite serre où poussent salades et cucurbitacées en culture hors sol. Son initiative, qui reste encore au stade de l’expérimentation, entend promouvoir l’aquaponie, une technique d’agriculture biologique qui consiste à utiliser les déchets issus de la pisciculture comme nutriments et fertilisants pour nourrir les plantes en serre. « En aquaponie, on fonctionne en circuit fermé : les cultures végétales permettent d’assainir l’eau employée en prélevant l’azote produit lors de son utilisation dans les élevages aquatiques. Quant à la partie pisciculture, elle fournit les éléments fertilisants nécessaires à la croissance des plantes : on valorise ainsi les déchets d’élevage au lieu de les rejeter et de polluer l’environnement », explique Raïf el-Chébab, qui ajoute : « Le système propose un recyclage intégral de l’eau. Ce qui assure jusqu’à 90 % d’économie par rapport à une production agricole traditionnelle. Qui plus est, les légumes que je fais pousser ne reçoivent aucun adjuvant chimique. » Raïf el-Chébab a démarré en 2013 avec un budget de 10 000 dollars. « J’ai vécu au Canada où ces techniques sont monnaie courante, faute de terres arables. » Pour l’heure, sa production n’a d’autres débouchés que l’assiette familiale ou celle de ses proches. « Je tâtonne encore. » Toutefois, sur les sites dédiés à l’aquaponie, on lit que les systèmes à domicile permettent de produire jusqu’à cent kilogrammes de végétaux et cinquante kilogrammes de poissons en l’espace de six mois. |