Canal France International, l’organisme public en charge de la coopération internationale dans le secteur des médias, publie les résultats d’une étude menée entre juillet 2014 et janvier 2015 dans sept pays : l’Algérie, l’Égypte, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Palestine, la Syrie et la Tunisie. Dans cette vue d’ensemble du paysage des médias en ligne dans le monde arabe, le Liban arrive en tête en termes de taux de pénétration d’Internet à 71 %, contre 56 % au Maroc par exemple, 21 % pour la Syrie et 17 % pour l’Algérie, en queue de peloton. Cette analyse permet de remarquer un important écart entre les pays ayant depuis plus d’une décennie, ou plus, investi dans le développement des infrastructures Internet.
S’agissant de l’information en ligne, l’étude du CFI note, concernant le Liban, que le secteur des médias en ligne est très dynamique, avec de nombreux sites d’information populaires qui devancent des quotidiens papier majoritairement dépassés. D’autant que l’accès à ces sites est simplifié par une connexion mobile facilitée, en comparaison aux autres pays de l’étude. Le paysage médiatique libanais reste cependant très politisé, les investissements publicitaires en ligne ne suffisant pas à assurer l’indépendance des sites vis-à-vis du monde politique.
Plus globalement dans le monde arabe, CFI constate que la plupart des quotidiens papier traditionnels se sont peu penchés sur le développement d’un modèle économique viable s’appuyant sur leur présence en ligne, les revenus de l’organisation étant garantis par les recettes de la vente et de la publicité du journal papier. Néanmoins certains médias tels que L’Orient-Le Jour tentent d’imposer des formules payantes à leur audience en ligne, sans que leurs résultats permettent à ce jour de valider ce modèle. Comme dans le reste du monde, les médias en ligne dans le monde arabe souffrent de l’absence de modèles économiques leur permettant d’équilibrer les investissements nécessaires avec des revenus suffisamment importants et réguliers compte tenu de l’investissement publicitaire en ligne par internaute et par an assez faible allant de 7,8 dollars pour le Liban, contre 0,1 dollar pour la Palestine.
Enfin, le développement des réseaux sociaux est également analysé depuis 2011, date des premières révolutions arabes en Tunisie et en Égypte. L’étude relève un taux de pénétration de Facebook en progression constante, passant de 20 à
46 % au Liban en l’espace de quatre ans. Seule la Jordanie est au-dessus avec 48 % de pénétration en 2015.