
Pour les inciter à sauter le pas, l’association propose trois pistes de réflexion. D’abord, simplifier les procédures d’enregistrement des entreprises et initier différentes incitations fiscales “spécial femmes”. L’association suggère ainsi de les exonérer des frais d’enregistrement auprès des Chambres de commerce (autour de 1 000 dollars selon le secteur d’activité), de l’impôt sur le revenu, ou encore des charges sociales les trois premières années suivant leur immatriculation. Dans le même registre d’idées, l’association préconise la création d’un site où l’ensemble des informations susceptibles d’aider une entrepreneuse à s’y retrouver dans le maquis des procédures, des structures d’aides ou des financements serait regroupé…

Renforcer l’accès au marché
Une première étape nécessaire avant de s’attaquer au cœur du problème : faciliter l’accès aux marchés. « Des formations en tout genre existent déjà. La priorité, c’est de mettre l’accent sur la commercialisation. On a besoin de trouver des débouchés au Liban comme à l’étranger, en s’appuyant notamment sur la diaspora », témoigne Antoine Haidar, de Fair Trade Lebanon, l’association de commerce équitable, qui distribue les produits de nombreuses coopératives rurales de femmes. Dernière recommandation de l’association : renforcer les relais en développant les liens entre femmes et grands acteurs de l’économie. « On pourrait imaginer une “unité spéciale” dédiée aux femmes entrepreneuses au sein du ministère de l’Économie ou des Chambres de commerce, qui assurerait le lien indispensable entre institutions, associations professionnelles, groupe de pression, gouvernement… », poursuit la consultante Nada Yared. Rien de révolutionnaire donc dans le plan présenté. Mais du simple et du concret. D’ailleurs, l’association met déjà en œuvre ses recommandations : quatre femmes soutenues par al-Majmoua s’apprêtent à partir à Milan pour une foire internationale afin « d’explorer les débouchés à l’export ».