Al-Majmoua, en collaboration avec la Fondation Chérie Blair, a présenté mi-septembre à la presse un plan d’action pour favoriser la création d’entreprise au féminin. Cet axe de travail est l’une des priorités de cette association de micro-crédit dont 56 % des clients actifs (52 000 en 2015) sont des femmes. « Une femme qui gagne son indépendance financière est aussi une femme qui ensuite revendiquera ses autres droits », assurait l’un des intervenants lors de la conférence, rappelant que le taux d’activité des Libanaises, autour de 22-23 %, figure parmi les plus bas du monde, malgré un accès réel à l’éducation. « Ne croyez pas pour autant que les Libanaises se cantonnent au rôle de “femmes au foyer” : la plupart travaillent chez elles à des petits jobs – couture, coiffure, artisanat… Mais elles ne parviennent pas à vendre leur production à d’autres clients que leur propre famille ou leur voisinage », explique Émilie Abdallah, responsable du projet au sein d’al-Majmoua. Les chiffres sont éloquents : au Liban, les femmes représentent seulement 18 % des créations d’entreprise enregistrées contre 30 % en France, par exemple. Si elles sont mal placées dans les chiffres officiels, elles sont en revanche surreprésentées dans le secteur informel où leurs microentreprises composent 57 % du tissu économique, selon l’Organisation internationale du travail. Al-Majmoua considère même que le ratio réel est plus élevé encore, plus proche des 80 %. « Par manque d’information, par peur des taxes, ces femmes craignent de légaliser leur structure. Or, c’est impératif si elles veulent toucher de nouveaux marchés et se développer », assure Nada Yared, chercheuse au cabinet ECE Consultant, en charge du rapport. « Pour dynamiser la croissance libanaise, il est impératif de combler l’écart existant entre hommes et femmes entrepreneurs », ajoute-t-elle.
Pour les inciter à sauter le pas, l’association propose trois pistes de réflexion. D’abord, simplifier les procédures d’enregistrement des entreprises et initier différentes incitations fiscales “spécial femmes”. L’association suggère ainsi de les exonérer des frais d’enregistrement auprès des Chambres de commerce (autour de 1 000 dollars selon le secteur d’activité), de l’impôt sur le revenu, ou encore des charges sociales les trois premières années suivant leur immatriculation. Dans le même registre d’idées, l’association préconise la création d’un site où l’ensemble des informations susceptibles d’aider une entrepreneuse à s’y retrouver dans le maquis des procédures, des structures d’aides ou des financements serait regroupé…
Renforcer l’accès au marché
Une première étape nécessaire avant de s’attaquer au cœur du problème : faciliter l’accès aux marchés. « Des formations en tout genre existent déjà. La priorité, c’est de mettre l’accent sur la commercialisation. On a besoin de trouver des débouchés au Liban comme à l’étranger, en s’appuyant notamment sur la diaspora », témoigne Antoine Haidar, de Fair Trade Lebanon, l’association de commerce équitable, qui distribue les produits de nombreuses coopératives rurales de femmes. Dernière recommandation de l’association : renforcer les relais en développant les liens entre femmes et grands acteurs de l’économie. « On pourrait imaginer une “unité spéciale” dédiée aux femmes entrepreneuses au sein du ministère de l’Économie ou des Chambres de commerce, qui assurerait le lien indispensable entre institutions, associations professionnelles, groupe de pression, gouvernement… », poursuit la consultante Nada Yared. Rien de révolutionnaire donc dans le plan présenté. Mais du simple et du concret. D’ailleurs, l’association met déjà en œuvre ses recommandations : quatre femmes soutenues par al-Majmoua s’apprêtent à partir à Milan pour une foire internationale afin « d’explorer les débouchés à l’export ».
Pour les inciter à sauter le pas, l’association propose trois pistes de réflexion. D’abord, simplifier les procédures d’enregistrement des entreprises et initier différentes incitations fiscales “spécial femmes”. L’association suggère ainsi de les exonérer des frais d’enregistrement auprès des Chambres de commerce (autour de 1 000 dollars selon le secteur d’activité), de l’impôt sur le revenu, ou encore des charges sociales les trois premières années suivant leur immatriculation. Dans le même registre d’idées, l’association préconise la création d’un site où l’ensemble des informations susceptibles d’aider une entrepreneuse à s’y retrouver dans le maquis des procédures, des structures d’aides ou des financements serait regroupé…
Renforcer l’accès au marché
Une première étape nécessaire avant de s’attaquer au cœur du problème : faciliter l’accès aux marchés. « Des formations en tout genre existent déjà. La priorité, c’est de mettre l’accent sur la commercialisation. On a besoin de trouver des débouchés au Liban comme à l’étranger, en s’appuyant notamment sur la diaspora », témoigne Antoine Haidar, de Fair Trade Lebanon, l’association de commerce équitable, qui distribue les produits de nombreuses coopératives rurales de femmes. Dernière recommandation de l’association : renforcer les relais en développant les liens entre femmes et grands acteurs de l’économie. « On pourrait imaginer une “unité spéciale” dédiée aux femmes entrepreneuses au sein du ministère de l’Économie ou des Chambres de commerce, qui assurerait le lien indispensable entre institutions, associations professionnelles, groupe de pression, gouvernement… », poursuit la consultante Nada Yared. Rien de révolutionnaire donc dans le plan présenté. Mais du simple et du concret. D’ailleurs, l’association met déjà en œuvre ses recommandations : quatre femmes soutenues par al-Majmoua s’apprêtent à partir à Milan pour une foire internationale afin « d’explorer les débouchés à l’export ».