L’opérateur de satellite saoudien a coupé début décembre la diffusion de la chaîne
libanaise. Après al-Mayadeen, en novembre, cette nouvelle décision pose le problème de la dépendance des chaînes vis-à-vis des bouquets satellitaires.
Après avoir coupé la diffusion de la chaîne d’information panarabe, al-Mayadeen, l’opérateur de communications par satellite Arabsat a également rompu le contrat qui le liait à la chaîne libanaise al-Manar, proche du Hezbollah.
Depuis le 4 décembre, celle-ci n’est plus disponible sur ce bouquet satellitaire, créé à l’initiative des pays de la Ligue arabe, mais contrôlé par l’Arabie saoudite. L’avenir de cette chaîne libanaise n’est cependant pas en cause : al-Manar continue d’être hébergée au sein du bouquet de l’opérateur égyptien NileSat.
Motif de l’affaire ? Un rare communiqué d’Arabsat en précise les contours : « Arabsat souhaite faire remarquer qu’il n’interfère pas avec le contenu diffusé via ses satellites. (…) » Toutefois, ajoute le communiqué, « al-Mayadeen et al-Manar ont violé les termes de leur contrat et manqué gravement à l’esprit de la charte d’honneur des médias arabes ». Le communiqué précise que ce code interdit normalement à ses membres de diffuser des programmes qui encouragent les conflits sectaires, la violence.
En filigrane, ce sont plusieurs interviews, menées par les plateaux d’al-Mayadeen comme sur ceux d’al-Manar, qui sont pointées du doigt pour avoir porté atteinte à la dignité de la famille royale saoudienne, en particulier du roi. « Comme le veut la loi, Arabsat a notifié les deux chaînes (de la fin de leur diffusion sur son bouquet, NDLR), de manière séparée et selon les dispositions prévues dans leur contrat respectif », ajoute l’opérateur de satellite.
Un déroulé que conteste al-Manar, explicitant, dans un article sur son site, n’avoir jamais reçu de notifications quant à l’arrêt de sa diffusion. Pour la chaîne, il s’agit « d’une rupture abusive du contrat », sous-tendue par des « enjeux politiques ». Dans la presse, l’un de ses présentateurs, Mohammad Shirri, affirme que le but est de « faire taire la voix de la résistance », ajoutant : « Cette décision va à l’encontre de la liberté et la souveraineté libanaises. »
Parmi les leaders politiques, plusieurs voix se sont élevées dont celle du ministre de l’Information, Ramzi Jreige, pour appeler Arabsat à revenir sur sa décision. Le ministre a même ajouté qu’il considérait l’affaire comme un casus belli vis-à-vis de l’État libanais et exigerait des compensations financières.
En 2010, une affaire similaire s’était déjà produite : elle opposait cette fois l’égyptien NileSat à la télévision libanaise NBN, proche du parti Amal, et dont l’opérateur de satellite empêchait la transmission en Libye. À l’époque, cette affaire avait relancé l’intérêt des autorités libanaises pour l’étude de faisabilité de la gestion d’un nouvel opérateur satellitaire à capitaux libanais. L’État songeant alors à exploiter une orbite particulièrement avantageuse qui lui avait été attribuée dans les années 1960, afin de permettre à deux satellites géostationnaires d’être lancés. Une piste jamais poursuivie depuis.
Depuis le 4 décembre, celle-ci n’est plus disponible sur ce bouquet satellitaire, créé à l’initiative des pays de la Ligue arabe, mais contrôlé par l’Arabie saoudite. L’avenir de cette chaîne libanaise n’est cependant pas en cause : al-Manar continue d’être hébergée au sein du bouquet de l’opérateur égyptien NileSat.
Motif de l’affaire ? Un rare communiqué d’Arabsat en précise les contours : « Arabsat souhaite faire remarquer qu’il n’interfère pas avec le contenu diffusé via ses satellites. (…) » Toutefois, ajoute le communiqué, « al-Mayadeen et al-Manar ont violé les termes de leur contrat et manqué gravement à l’esprit de la charte d’honneur des médias arabes ». Le communiqué précise que ce code interdit normalement à ses membres de diffuser des programmes qui encouragent les conflits sectaires, la violence.
En filigrane, ce sont plusieurs interviews, menées par les plateaux d’al-Mayadeen comme sur ceux d’al-Manar, qui sont pointées du doigt pour avoir porté atteinte à la dignité de la famille royale saoudienne, en particulier du roi. « Comme le veut la loi, Arabsat a notifié les deux chaînes (de la fin de leur diffusion sur son bouquet, NDLR), de manière séparée et selon les dispositions prévues dans leur contrat respectif », ajoute l’opérateur de satellite.
Un déroulé que conteste al-Manar, explicitant, dans un article sur son site, n’avoir jamais reçu de notifications quant à l’arrêt de sa diffusion. Pour la chaîne, il s’agit « d’une rupture abusive du contrat », sous-tendue par des « enjeux politiques ». Dans la presse, l’un de ses présentateurs, Mohammad Shirri, affirme que le but est de « faire taire la voix de la résistance », ajoutant : « Cette décision va à l’encontre de la liberté et la souveraineté libanaises. »
Parmi les leaders politiques, plusieurs voix se sont élevées dont celle du ministre de l’Information, Ramzi Jreige, pour appeler Arabsat à revenir sur sa décision. Le ministre a même ajouté qu’il considérait l’affaire comme un casus belli vis-à-vis de l’État libanais et exigerait des compensations financières.
En 2010, une affaire similaire s’était déjà produite : elle opposait cette fois l’égyptien NileSat à la télévision libanaise NBN, proche du parti Amal, et dont l’opérateur de satellite empêchait la transmission en Libye. À l’époque, cette affaire avait relancé l’intérêt des autorités libanaises pour l’étude de faisabilité de la gestion d’un nouvel opérateur satellitaire à capitaux libanais. L’État songeant alors à exploiter une orbite particulièrement avantageuse qui lui avait été attribuée dans les années 1960, afin de permettre à deux satellites géostationnaires d’être lancés. Une piste jamais poursuivie depuis.