
L’Union européenne finance des projets dans le secteur des déchets depuis 2004. Avec ces deux nouveaux programmes, l’aide couvrira au total « 540 municipalités, soit 3,5 millions de bénéficiaires. Plus de 600 emplois seront créés et la capacité de traitement sera portée à 2 395 tonnes par jour, soit plus de 43 % des déchets solides générés dans le pays », souligne un communiqué de la Délégation de l’Union européenne au Liban. Selon sa chef, Christina Lassen, seuls 8 % des déchets sont aujourd’hui recyclés au Liban et 9 % compostés, contre 27 % et 15 % respectivement en Europe.
Les projets mentionnés n’englobent pas Beyrouth et le Mont-Liban, qui relèvent du périmètre des municipalités dont la gestion des déchets a été attribuée pendant des années à Sukleen. Les déchets s’y entassent dans des dépotoirs sauvages depuis la fermeture de la décharge sanitaire de Naamé le 17 juillet dernier. Dans ces régions, la crise reste entière. Le 21 décembre dernier, le Conseil des ministres a pris la décision d’exporter les déchets et chargé le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) de signer des contrats pour 18 mois avec la société néerlandaise Howa BV (qui se serait retirée depuis) et la société britannique Chinook Urban Mining International. Mais à l’heure de passer sous presse, rien n’avait encore été fait. Le coût total de l’opération avait été estimé par le gouvernement à 212 dollars la tonne, soit 530 000 dollars par jour et 193 millions de dollars sur un an. L’exportation à elle seule était censée coûter 125 dollars la tonne. Chinook Urban Mining devait par ailleurs gérer les centres de traitement de la Quarantaine et de Amroussié pour un coût additionnel de 25 dollars la tonne, tandis que Sukleen continuerait d’assurer la collecte et le balayage pour 62 dollars la tonne.