En décembre 2015, le fonds Berytech a investi deux millions
de dollars dans Ounousa, un magazine en ligne qui  revendique 3,3 millions de visiteurs uniques par mois.

L’aventure commence en 2007. À l’époque, Elsa Aoun et Wassim Kari sont encore étudiants à HEC, en France. En parallèle des cours, ils lancent Ounousa avec l’idée de répliquer le succès de certains sites Web français destinés au public féminin. « Nous avons voulu développer une offre pour les femmes arabes. » Moyennant un investissement initial de 30 000 dollars financé sur fonds propres, les fondateurs montent une plate-forme en arabe et des comptes associés sur les réseaux sociaux. Ils y publient des articles sur la beauté, la mode, la santé ou encore la déco qui prennent en compte les spécificités et les contraintes sociales du marché oriental. Le modèle économique du site est simple : 100 % des revenus viennent de la publicité.
Début 2009, Ounousa enregistre un premier succès. Le site passe de 6 000 à 75 000 visiteurs en seulement un mois. Le duo comprend alors qu’il a entre les mains un projet viable. Diplôme en poche, Elsa et Wassim rentrent au Liban. Ils décrochent tous deux un premier job dans le secteur du conseil, mais la popularité grandissante de leur site impose de faire un choix. « Pour continuer de croître et pour faire face à l’émergence de nouveaux compétiteurs, il n’était plus possible de continuer à gérer les opérations à temps partiel », dit Elsa Aoun, qui se consacre depuis pleinement à son entreprise.
En 2011, Ounousa signe un contrat de partenariat avec DMS-Choueiri Group pour la vente d’espaces publicitaires sur le site. « Nous avons ainsi pu stabiliser nos revenus et investir dans le développement de la plate-forme. » Le e-commerce est pressenti comme une deuxième source potentielle de revenus, mais les créateurs du site se rendent rapidement compte que le marché n’est pas mûr. « L’écrasante majorité des achats en ligne au Moyen-Orient se fait via des transactions Cash On Delivery, car très peu de personnes disposent de cartes de paiement », explique Elsa Aoun. Le système suppose que le client peut payer en liquide ou en chèque à la livraison de son produit, ce qui nécessite un réseau de distribution et de collecte très important. Parmi ses compétiteurs, on trouve Nawa3em inauguré en 2011 ou encore Hayatouki lancé par le groupe CCM Benchmark en 2012.
Aujourd’hui le média est le quatrième site le plus populaire au monde dans cette catégorie, avec 3,3 millions de visiteurs uniques par mois, selon les chiffres de Effective Measure, un réseau international qui comptabilise l’audience numérique.