GS inaugure un grand magasin au centre-ville de Beyrouth

Comment va se structurer votre nouvel espace de vente ?
Ce grand magasin sera étalé sur quatre étages. Il se trouve rue Patriarche Hoyek en bordure des Souks de Beyrouth. Trois niveaux seront consacrés à nos multimarques de prêt-à-porter, chaussures et accessoires, femme, homme et enfant. Le deuxième étage sera dédié à notre nouveau concept, GS Storey. Il s’agit d’une superficie de 550 m2 répartie en deux, un espace de vente pour accessoires et articles de décoration pour la maison, et un espace d’expositions d’une superficie de 150 m2 où seront présentées les œuvres d’artistes locaux dans les domaines variés tels que la sculpture, la peinture ou la mode.

Pourquoi ouvrir GS Storey dans un grand magasin ?
Nous souhaitons offrir une nouvelle expérience de shopping à nos clients. Notre objectif est de transformer l’enseigne GS pour passer d’un espace multimarques à un grand magasin avec l’introduction de nouvelles lignes de produits.
C’est aussi une manière de créer un espace destiné à la maison dans l’esprit de GS avec des produits tendance, de qualité et à des prix auxquels les clients GS s’attendent. Cet étage comprendra également un stand où nos clients pourront personnaliser leurs achats, visiter les expositions en cours et découvrir des nouveautés.
Ce nouveau magasin se trouve dans un espace qui a été construit il y a plus de dix ans. Pourquoi l’exploiter maintenant ?
Effectivement, les locaux ont été inoccupés pendant plusieurs années. Des enseignes prestigieuses nous ont même sollicités pour les louer. Finalement, nous pensons que le moment est adéquat pour y ouvrir notre plus grand point de vente au Liban. Le site est proche des Souks de Beyrouth qui sont devenus une importante destination de divertissement et de shopping. Ils attirent du monde et gagnent en notoriété. De plus, la rue Patriarche Hoyek compte plusieurs restaurants et va accueillir d’ici à deux ans le nouveau grand magasin Aïshti.

L’ouverture de votre grand magasin survient dans un contexte économique difficile. Était-ce le bon moment de le faire ?
Notre stratégie de développement est affectée par le climat économique et politique. Néanmoins, nous sommes des commerçants et nous continuons à travailler en espérant des jours meilleurs. Ouvrir ce nouvel espace de vente est un événement important dans l’histoire de notre groupe. Cela va nous donner un nouveau souffle, une nouvelle image et nous projeter dix à quinze ans en avant. Nous travaillons sur ce projet depuis quatorze mois. Il s’agit du plus grand investissement dans un emplacement que notre société ait entamé jusqu’à ce jour.

Comment vous adaptez-vous à la situation économique locale ?
Pour maintenir nos objectifs en termes de chiffre d’affaires et notre part de marché au Liban, nous avons dû réduire nos marges d’environ 5 %. D’autre part, afin de réduire nos dépenses, nous avons demandé aux propriétaires des locaux, que nous louons, de réajuster les loyers.

L’enseigne GS existe depuis 42 ans. Où était votre première boutique ?
Mon père a ouvert le premier magasin en 1974 le long de la rue Hamra à côté de Red Shoe et en face du café Modca. C’était dans le temps un large espace de 300 m2 d’où le nom GS (Grand Store). Aujourd’hui, notre enseigne a gardé uniquement les deux premières lettres GS. Actuellement, nous avons 35 points de vente au Liban, 10 sous l’enseigne GS, GS Junior et GS Shoes, ainsi que 22 magasins en franchises sous les enseignes Bossini, Geox, Pepe Jeans, Springfield et Timberland, et trois Outlet Stores sous l’enseigne Exss. Notre objectif est de pouvoir ouvrir de nouveaux points de vente chaque année.

Hormis ce grand magasin au centre-ville, quelles ont été vos dernières ouvertures ?
Nous avons ouvert quatre boutiques en 2015 dont la franchise Pepe Jeans. Cette année, nous allons ouvrir les franchises Geox et Timberland à Aishti by the Sea à Jal el-Dib. C’est un projet impressionnant qui améliore les standards du shopping au Liban. Être associé à ce projet ne peut qu’être bénéfique à nos marques.

Vous arrive-t-il de fermer des points de vente ?
Oui, l’an dernier, nous avons dû fermer un local à Achrafié, puisque le propriétaire du local l’avait vendu. Nous avions aussi fermé la boutique GS Marine à Zaituna Bay.

Comment choisissez-vous les emplacements de vos enseignes ?
Nous sommes à la fois présents dans des rues marchandes comme à Hamra, Kaslik ou Mar Élias et dans les principaux centres commerciaux de Beyrouth. Nous accompagnons les tendances du marché et étudions les opportunités qui se présentent à nous. Nous sommes heureux d’être sollicités et d’être considérés comme une enseigne qui peut apporter un plus dans de nouveaux projets commerciaux. Notre décision dépend aussi de la mixité des enseignes présentes autour de nous.

Le nouvel ABC Verdun se construit en face du centre Dunes où vous comptez plusieurs enseignes. Quelle va être votre stratégie une fois que l’ABC sera ouvert ?
Nous pouvons très bien être présents dans les deux. ABC à Verdun va dynamiser le quartier comme il l’a fait à Achrafié.
Votre compagnie HST détient cinq franchises en monomarque : quelle est votre stratégie en la matière ?
Nous suivons la mode et les tendances. Nos équipes commerciales voyagent et sont à l’affût de nouvelles marques. Il est évident que le succès international d’une marque se reflète au Liban.

L’un de vos plus beaux coups a été d’obtenir la franchise Geox qui connaît un succès international. Comment cela s’est-il passé ?
J’ai découvert par hasard l’enseigne Geox aux Galeries Lafayette à Paris. J’ai remarqué quelques chaussures sur une étagère. La marque était encore toute jeune et n’avait pas une grande célébrité. Le produit m’a attiré. Par coïncidence un ou deux jours après, mon père a remarqué une publicité Geox dans le magazine économique français Capital. Le style lui a plu également. Nous avons pris la décision rapidement. Quelques jours plus tard, j’étais en Italie pour prendre notre première commande.

En plus de marques internationales, GS vend-il des produits qui portent sa propre marque ?
Nous avons quatre marques propres baptisées : Med, Med Athletic, Noah et River Boat. Nous choisissons les tissus et les coupes, puis la fabrication est exécutée par nos fournisseurs au Liban, en Turquie, en Bulgarie ou en Asie.

La vente de ses produits représente-t-elle un gros pourcentage de vos ventes ?
Notre stratégie est d’offrir un produit que les autres marques internationales ne proposent pas. Mais cela représente encore une petite part de notre chiffre d’affaires. D’ici à la fin 2016, nous envisageons de regrouper ces marques pour lancer un label unique, afin de communiquer plus efficacement.

Quelle est la place de la communication dans votre stratégie d’expansion ?
C’est un département important de notre société. Malgré l’état actuel de l’économie locale, nous n’avons pas réduit notre budget de communication qui représente environ 3 à 4 % de notre chiffre d’affaires. Entre autres, nous publions un magazine deux fois par an à 28 000 exemplaires, dont 18 000 sont livrés à nos clients. Ce magazine est notre meilleure carte de visite. Il a un impact très positif. Nous avons aussi un blog (GS Blog) dédié à la mode et nous misons beaucoup sur les réseaux sociaux.

Êtes-vous intéressé par le e-commerce ?
Cela fait partie de nos projets pour 2016. Nous sommes en train de finaliser une plate-forme d’achat en ligne. Notre objectif est d’apporter un plus et d’être différents de ce qui se fait déjà.

Le groupe est également présent hors du Liban. Dans quels pays êtes-vous implantés ?
En Jordanie depuis 2004, dans trois centres commerciaux à Amman, et depuis 2011 en Irak dans deux centres commerciaux, l’un à Bagdad et l’autre à Erbil. Cette présence hors du Liban nous aide à devenir un acteur régional. En 2016, nous allons ouvrir un nouveau magasin GS à Amman dans le centre commercial Abdali.