Le ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, a décidé d’interdire les importations de fruits et légumes en provenance de Syrie, sans préciser la durée de cette mesure. L’objectif est « de protéger les agriculteurs libanais et leurs productions face à l'afflux de produits syriens sur les marchés locaux (...) surtout pendant le mois du ramadan », a-t-il expliqué dans une interview au quotidien as-Safir.
L'annonce ministériel a reçu un accueil plutôt critique chez les agriculteurs : le syndicat professionnel affirmant, par exemple, dans une déclaration publiée vendredi 10 juin, ne pas croire que bannir la production syrienne aiderait à résoudre leur problème.
Le président de l'Association des agriculteurs, Antoine Hoyek a lui aussi mis en doute la mesure : « Une interdiction pure et simple des importations de fruits et légumes ne relève pas des prérogatives du ministère de l'Agriculture, et va à l'encontre des accords commerciaux signés par le Liban. Il s'agit là d'une décision purement politique et non durable », a-t-il déclaré.
Quant à l'ambassadeur syrien au Liban, Ali Abdel Karim Ali, il a appelé le ministre de l'Agriculture à « revoir cette mesure rapidement » : « Cette décision n'est ni dans l'intérêt de la Syrie ni dans celui du Liban et risque d'affecter les relations bilatérales » a-t-il réagi.
Selon les chiffres des douanes, les importations officielles de fruits et légumes en provenance de Syrie se sont élevées à 99 914 tonnes en 2015, pour une valeur de 44 millions de dollars, tandis que les exportations vers la Syrie se sont élevées à 53 013 tonnes pour une valeur de 21 millions de dollars.