Sous le coup de poursuites judiciaires, le groupe Averda – qui gère les déchets de Beyrouth et du Mont-Liban – multiplie les opérations de communication. Une “journée portes ouvertes” a été organisée le 16 juin pour la presse. À cette occasion, Le Commerce du Levant a rencontré Anthony Kurban, le directeur exécutif de l’une des entreprises du groupe, Sukomi.
Pourquoi décidez-vous aujourd’hui de prendre la parole dans les médias ?
Une des clauses de notre contrat précise qu’il nous faut l’approbation de notre client, le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), pour donner des informations à la presse. Elle ne nous a jamais été donnée. De toutes façons, nous ne souhaitions pas évoquer publiquement les détails de notre contrat ni nous immiscer dans ce que nous considérions comme des “questions politiques” relatives à la gestion des déchets. Mais, avec la crise, l’entreprise a été attaquée de toutes parts, sur son travail, les techniques employées, les montants facturés ou encore la part de recyclage… Ne pas répondre n’était plus tenable.
Le parquet financier accuse votre entreprise de fraude et de non-respect de ses engagements contractuels. Que répondez-vous à cela ?
Nous n’avons jamais établi de facture pour un travail fictif. Notre tarif s’élève à 99 dollars par tonne (hors TVA) pour la collecte, le traitement et la mise en décharge. À cela s’ajoutent 19 dollars pour le balayage et 22 dollars pour l’emballage (plastiques blancs), soit un total de 140 dollars la tonne. Quand les bennes arrivent dans nos centres, les déchets sont pesés en présence des employés du CDR. Nos factures sont envoyées en trois exemplaires au CDR, au ministère de l’Économie et à celui de l’Environnement. Nous faisons également l’objet d’un audit externe mené par PricewaterHouse (PwC).
On vous reproche aussi d’avoir négligé le recyclage et le compostage au bénéfice de l’enfouissement, plus lucratif.
Les objectifs en termes de recyclage et de compostage ont été définis lors du plan d’urgence du gouvernement en 1997 et n’ont jamais été actualisés, même si les volumes de déchets ont, eux, évolué, passant de 1 700 tonnes par jour (t/j) à un peu plus de 3 000 t/j aujourd’hui. Pour le compostage par exemple, nous sommes tenus par contrat de traiter 300 t/j. Ce volume représentait en 1997 un peu plus de 17 % du total des déchets, contre 10 % aujourd’hui.
Sommes-nous responsables de cette situation ? Absolument pas ! On ne peut pas nous reprocher un élément dont nous n’avons pas la maîtrise : c’est l’État qui définit ces volumes. Nous sommes des prestataires de services pour le compte de l’État à qui il revient de faire les choix ! Si l’État souhaite modifier nos obligations contractuelles, nous n’avons aucun problème. J’irai même plus loin : nous le souhaitons. Nous avons souvent demandé l’acquisition de technologies avancées, la mise à disposition de nouveaux sites pour améliorer nos résultats… Sans réponse de la part du gouvernement. Malgré cela, nous avons modernisé les centres sous gestion en investissant sur nos fonds propres dans de nouvelles lignes de tri ou de nouvelles technologies, alors que l’équipement est par contrat à la charge de l’État.
Allez-vous participer aux nouveaux appels d’offres prévus ?
Nous n’avons pas répondu aux appels d’offres pour les décharges de Bourj Hammoud ou de Costa Brava, car nous n’avons pas l’expérience et le savoir-faire nécessaires dans le domaine de la construction. Mais nous étudions les conditions des appels d’offres prévus pour la collecte et le traitement des déchets, et il n’est pas exclu que nous y postulions.
Une des clauses de notre contrat précise qu’il nous faut l’approbation de notre client, le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), pour donner des informations à la presse. Elle ne nous a jamais été donnée. De toutes façons, nous ne souhaitions pas évoquer publiquement les détails de notre contrat ni nous immiscer dans ce que nous considérions comme des “questions politiques” relatives à la gestion des déchets. Mais, avec la crise, l’entreprise a été attaquée de toutes parts, sur son travail, les techniques employées, les montants facturés ou encore la part de recyclage… Ne pas répondre n’était plus tenable.
Le parquet financier accuse votre entreprise de fraude et de non-respect de ses engagements contractuels. Que répondez-vous à cela ?
Nous n’avons jamais établi de facture pour un travail fictif. Notre tarif s’élève à 99 dollars par tonne (hors TVA) pour la collecte, le traitement et la mise en décharge. À cela s’ajoutent 19 dollars pour le balayage et 22 dollars pour l’emballage (plastiques blancs), soit un total de 140 dollars la tonne. Quand les bennes arrivent dans nos centres, les déchets sont pesés en présence des employés du CDR. Nos factures sont envoyées en trois exemplaires au CDR, au ministère de l’Économie et à celui de l’Environnement. Nous faisons également l’objet d’un audit externe mené par PricewaterHouse (PwC).
On vous reproche aussi d’avoir négligé le recyclage et le compostage au bénéfice de l’enfouissement, plus lucratif.
Les objectifs en termes de recyclage et de compostage ont été définis lors du plan d’urgence du gouvernement en 1997 et n’ont jamais été actualisés, même si les volumes de déchets ont, eux, évolué, passant de 1 700 tonnes par jour (t/j) à un peu plus de 3 000 t/j aujourd’hui. Pour le compostage par exemple, nous sommes tenus par contrat de traiter 300 t/j. Ce volume représentait en 1997 un peu plus de 17 % du total des déchets, contre 10 % aujourd’hui.
Sommes-nous responsables de cette situation ? Absolument pas ! On ne peut pas nous reprocher un élément dont nous n’avons pas la maîtrise : c’est l’État qui définit ces volumes. Nous sommes des prestataires de services pour le compte de l’État à qui il revient de faire les choix ! Si l’État souhaite modifier nos obligations contractuelles, nous n’avons aucun problème. J’irai même plus loin : nous le souhaitons. Nous avons souvent demandé l’acquisition de technologies avancées, la mise à disposition de nouveaux sites pour améliorer nos résultats… Sans réponse de la part du gouvernement. Malgré cela, nous avons modernisé les centres sous gestion en investissant sur nos fonds propres dans de nouvelles lignes de tri ou de nouvelles technologies, alors que l’équipement est par contrat à la charge de l’État.
Allez-vous participer aux nouveaux appels d’offres prévus ?
Nous n’avons pas répondu aux appels d’offres pour les décharges de Bourj Hammoud ou de Costa Brava, car nous n’avons pas l’expérience et le savoir-faire nécessaires dans le domaine de la construction. Mais nous étudions les conditions des appels d’offres prévus pour la collecte et le traitement des déchets, et il n’est pas exclu que nous y postulions.
De l’électricité produite à partir des déchets de Naamé Les montagnes de détritus qui se sont entassés dans la décharge de Naamé servent à produire de l’électricité. Pour l’heure, il s’agit encore d’un “projet pilote”, financé par Sukomi. Il consiste à récupérer le méthane (ou biogaz), issu de la fermentation des déchets enfouis, pour générer 0,5 mégawatt d’électricité, qui alimentent la décharge et 500 familles dans les villages des environs (Abey, Baawerta, Aïn Drafil). « Le courant est fourni gratuitement dans le cadre de la politique de responsabilité sociale de l’entreprise », indique Anthony Kurban, le directeur exécutif de Sukomi. Séduit par le projet, le CDR a lancé un appel d’offres pour la construction et la gestion d’une centrale d’une capacité de 7 MW, remporté par… Sukomi. Prévue pour fin 2016, la future centrale appartiendra à Électricité du Liban et sera gérée, pendant un an, par Sukomi. Elle fournira du courant à 6 000 familles, pendant 5 à 10 ans. Le montant de l’investissement n’a pas été communiqué. |