Saria Hanna et Maria Lati ont respectivement gagné les prix “start-up” et “idée” de l’édition 2016 du concours “Femme francophone entrepreneure”, organisé par l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) et l’incubateur Berytech, en partenariat avec L’Orient-Le Jour et Le Commerce du Levant. Avec à la clé, pour chacune, 10 000 euros de l’AUF et six mois de mentorat dans l’incubateur Berytech.
Saria Hanna, Wonder Full
Saria Hanna a remporté le prix Femme francophone entrepreneure (FFE) dans la catégorie “start-up” avec Wonder Full (voir Le Commerce du Levant de janvier 2016). Son concept : offrir des cadeaux immatériels, d’une séance de massage à un dîner gastronomique, en passant par une séance de kayak. « L’idée est de permettre à nos clients de choisir un des six thèmes de coffrets cadeaux proposés : gourmet, glamour, aventure... pour des budgets allant de 75 à 260 dollars. À l’intérieur de chaque coffret se trouve une sélection de dix expériences », détaille la jeune femme. « La personne qui reçoit, par exemple, un coffret aventure n’aura plus qu’à réserver l’activité qui lui convient le mieux (une randonnée, une journée vélo ou de kitesurf) en contactant le prestataire », poursuit-elle.
Avant de lancer son projet, cette diplômée de l’Université Concordia de Montréal et de l’EM Lyon a d’abord fait ses preuves au sein du groupe L’Oréal, en tant que chargée du marketing numérique de la gamme Lancôme. En 2013, elle décide de rentrer au Liban. « Je l’ai fait pour des raisons émotionnelles. Je voulais construire quelque chose ici », confie Saria. « À mon retour, j’ai senti le besoin de me réapproprier mon pays. Je faisais des randonnées dans tout le Liban, je me baladais dans Beyrouth à la recherche de bons plans. Et à chaque fois, je me disais que telle expérience plairait à une amie et telle autre à un parent. J’ai donc décidé de créer un concept autour de ça », se souvient-elle.
Pour convaincre la cinquantaine de prestataires – « sélectionnés avec beaucoup de soin » –, la jeune femme a misé sur une identité marketing de luxe. « Les bénéfices viennent des commissions que nous négocions avec ces partenaires, en échange de leur visibilité sur nos catalogues », explique Saria.
« Notre investissement initial était de 50 000 dollars, issus de fonds personnels et familiaux. Ce montant a également servi à couvrir les charges des premiers mois de fonctionnement », précise la jeune femme. « Nous considérons que nous sommes encore en période de test de produits, mais d’ici à la fin de l’année, nous aurons vendu environ 700 coffrets (à 140 dollars, en moyenne) à des individus mais aussi à des entreprises. Nous visons un chiffre d’affaires d’environ
100 000 dollars », prévoit-elle. « L’avantage est que notre modèle ne nécessite pas de grands investissements pour continuer à croître. Car, l’essentiel, comme le site Internet et l’identité marketing, a déjà été créé », déclare Saria. Cette dernière est ravie de son prix. « Lorsqu’on est entrepreneur, il est difficile d’être seul. Les six mois de mentorat à Berytech me seront très utiles. » Quant aux 10 000 euros en numéraire, elle compte les investir dans le marketing numérique. Saria espère à terme exporter son activité dans les pays du Golfe.
Maria Lati, Jasmine & Rose
Habiller les immeubles beyrouthins d’espaces verts, c’est l’idée ambitieuse que le jury du prix Femme francophone entrepreneure (FFE) a choisi de récompenser cette année. « Avec Jasmine & Rose, je veux proposer des solutions simples et accessibles à tous, même à ceux qui n’y connaissent rien, pour l’installation d’espaces verts sur les balcons », explique Maria Lati, entrepreneure en herbe de 29 ans.
« Jasmine & Rose est un site Internet accompagné d’une application mobile, sur lesquels les clients peuvent choisir les plantes, leur terreau et les bacs qui leur conviennent, en fonction de la superficie disponible sur leur balcon », détaille Maria. « Et il y en a pour tous les goûts : jardin parfumé, fleuri, ou encore potager », poursuit-elle.
Avant de développer son idée, cette ancienne coordinatrice de projets au sein de la maison de haute couture Balenciaga à Paris a d’abord « fait des études en finance aux États-Unis et suivi une formation en marketing de mode en Italie », avant de tout plaquer « pour aller apprendre le chinois à Taïwan ».
Son aventure entrepreneuriale, Maria Lati la débute il y a plus d’un an, lorsqu’elle décide de rentrer au bercail après 10 années passées à l’étranger. La jeune femme arpente alors les rues de la capitale pour alimenter son blog de mode “A Muse in Beirut”. « Je faisais le tour des quartiers pour dénicher des boutiques sympas (...) et j’ai très vite remarqué que la capitale était devenue grise avec les façades de ces gratte-ciel qui poussent comme des champignons. J’ai donc voulu contribuer à mettre plus de vert dans ma ville », se souvient Maria.
En avril, « j’ai pris le temps de développer sérieusement cette idée en vue de participer au concours du prix FFE 2016, et grâce à l’accompagnement et aux formations suivies à Berytech, je suis parvenue à monter un véritable business plan », se réjouit la jeune femme. Pour ce faire, la jeune entrepreneure a fait en sorte de bien s’entourer. « J’ai sollicité l’expertise de deux consultantes externes, une architecte d’intérieur, Diane Chaoui, pour la conception des modules, et une ingénieure agronome, Nadine Maroun, pour le choix des plantes. Cela nous permet d’une part de sélectionner des produits de qualité et d’autre part d’adopter des solutions design pour maximiser l’espace des balcons, les embellir et les transformer en de véritables espaces de détente. »
En plus de servir de plate-forme pour la vente de ses produits, Maria Lati souhaite inclure d’autres fonctionnalités dans son application pour assurer la rentabilité et la pérennité de son projet. « Des services d’entretien réguliers (trimestriel, biannuel...) ou occasionnels (période de vacances...), ainsi que des services d’accompagnement permanent pour rappeler aux clients quand arroser leurs plantes, seront par exemple proposés. »
« Je n’en suis encore qu’au stade de développement du prototype de mon produit qui sera prêt dans quatre mois et sera commercialisé à partir de juin », rappelle tout de même Maria, qui envisage, à terme, de solliciter des fonds auprès d’investisseurs libanais. Les 10 000 euros offerts par l’AUF serviront à affiner la conception du produit. Tandis que les six mois de mentorat à Berytech l’aideront à gérer l’aspect légal du projet et à développer l’application mobile.
Saria Hanna a remporté le prix Femme francophone entrepreneure (FFE) dans la catégorie “start-up” avec Wonder Full (voir Le Commerce du Levant de janvier 2016). Son concept : offrir des cadeaux immatériels, d’une séance de massage à un dîner gastronomique, en passant par une séance de kayak. « L’idée est de permettre à nos clients de choisir un des six thèmes de coffrets cadeaux proposés : gourmet, glamour, aventure... pour des budgets allant de 75 à 260 dollars. À l’intérieur de chaque coffret se trouve une sélection de dix expériences », détaille la jeune femme. « La personne qui reçoit, par exemple, un coffret aventure n’aura plus qu’à réserver l’activité qui lui convient le mieux (une randonnée, une journée vélo ou de kitesurf) en contactant le prestataire », poursuit-elle.
Avant de lancer son projet, cette diplômée de l’Université Concordia de Montréal et de l’EM Lyon a d’abord fait ses preuves au sein du groupe L’Oréal, en tant que chargée du marketing numérique de la gamme Lancôme. En 2013, elle décide de rentrer au Liban. « Je l’ai fait pour des raisons émotionnelles. Je voulais construire quelque chose ici », confie Saria. « À mon retour, j’ai senti le besoin de me réapproprier mon pays. Je faisais des randonnées dans tout le Liban, je me baladais dans Beyrouth à la recherche de bons plans. Et à chaque fois, je me disais que telle expérience plairait à une amie et telle autre à un parent. J’ai donc décidé de créer un concept autour de ça », se souvient-elle.
Pour convaincre la cinquantaine de prestataires – « sélectionnés avec beaucoup de soin » –, la jeune femme a misé sur une identité marketing de luxe. « Les bénéfices viennent des commissions que nous négocions avec ces partenaires, en échange de leur visibilité sur nos catalogues », explique Saria.
« Notre investissement initial était de 50 000 dollars, issus de fonds personnels et familiaux. Ce montant a également servi à couvrir les charges des premiers mois de fonctionnement », précise la jeune femme. « Nous considérons que nous sommes encore en période de test de produits, mais d’ici à la fin de l’année, nous aurons vendu environ 700 coffrets (à 140 dollars, en moyenne) à des individus mais aussi à des entreprises. Nous visons un chiffre d’affaires d’environ
100 000 dollars », prévoit-elle. « L’avantage est que notre modèle ne nécessite pas de grands investissements pour continuer à croître. Car, l’essentiel, comme le site Internet et l’identité marketing, a déjà été créé », déclare Saria. Cette dernière est ravie de son prix. « Lorsqu’on est entrepreneur, il est difficile d’être seul. Les six mois de mentorat à Berytech me seront très utiles. » Quant aux 10 000 euros en numéraire, elle compte les investir dans le marketing numérique. Saria espère à terme exporter son activité dans les pays du Golfe.
Maria Lati, Jasmine & Rose
Habiller les immeubles beyrouthins d’espaces verts, c’est l’idée ambitieuse que le jury du prix Femme francophone entrepreneure (FFE) a choisi de récompenser cette année. « Avec Jasmine & Rose, je veux proposer des solutions simples et accessibles à tous, même à ceux qui n’y connaissent rien, pour l’installation d’espaces verts sur les balcons », explique Maria Lati, entrepreneure en herbe de 29 ans.
« Jasmine & Rose est un site Internet accompagné d’une application mobile, sur lesquels les clients peuvent choisir les plantes, leur terreau et les bacs qui leur conviennent, en fonction de la superficie disponible sur leur balcon », détaille Maria. « Et il y en a pour tous les goûts : jardin parfumé, fleuri, ou encore potager », poursuit-elle.
Avant de développer son idée, cette ancienne coordinatrice de projets au sein de la maison de haute couture Balenciaga à Paris a d’abord « fait des études en finance aux États-Unis et suivi une formation en marketing de mode en Italie », avant de tout plaquer « pour aller apprendre le chinois à Taïwan ».
Son aventure entrepreneuriale, Maria Lati la débute il y a plus d’un an, lorsqu’elle décide de rentrer au bercail après 10 années passées à l’étranger. La jeune femme arpente alors les rues de la capitale pour alimenter son blog de mode “A Muse in Beirut”. « Je faisais le tour des quartiers pour dénicher des boutiques sympas (...) et j’ai très vite remarqué que la capitale était devenue grise avec les façades de ces gratte-ciel qui poussent comme des champignons. J’ai donc voulu contribuer à mettre plus de vert dans ma ville », se souvient Maria.
En avril, « j’ai pris le temps de développer sérieusement cette idée en vue de participer au concours du prix FFE 2016, et grâce à l’accompagnement et aux formations suivies à Berytech, je suis parvenue à monter un véritable business plan », se réjouit la jeune femme. Pour ce faire, la jeune entrepreneure a fait en sorte de bien s’entourer. « J’ai sollicité l’expertise de deux consultantes externes, une architecte d’intérieur, Diane Chaoui, pour la conception des modules, et une ingénieure agronome, Nadine Maroun, pour le choix des plantes. Cela nous permet d’une part de sélectionner des produits de qualité et d’autre part d’adopter des solutions design pour maximiser l’espace des balcons, les embellir et les transformer en de véritables espaces de détente. »
En plus de servir de plate-forme pour la vente de ses produits, Maria Lati souhaite inclure d’autres fonctionnalités dans son application pour assurer la rentabilité et la pérennité de son projet. « Des services d’entretien réguliers (trimestriel, biannuel...) ou occasionnels (période de vacances...), ainsi que des services d’accompagnement permanent pour rappeler aux clients quand arroser leurs plantes, seront par exemple proposés. »
« Je n’en suis encore qu’au stade de développement du prototype de mon produit qui sera prêt dans quatre mois et sera commercialisé à partir de juin », rappelle tout de même Maria, qui envisage, à terme, de solliciter des fonds auprès d’investisseurs libanais. Les 10 000 euros offerts par l’AUF serviront à affiner la conception du produit. Tandis que les six mois de mentorat à Berytech l’aideront à gérer l’aspect légal du projet et à développer l’application mobile.