Le ministre de l’Information, Melhem Riachi, a annoncé plancher sur la mise en place d’aides publiques à destination de la presse écrite et des médias audiovisuels libanais. Pour la presse écrite, une des principales pistes évoquées est l’instauration d’une aide financière directe, calculée en fonction de la diffusion des différents titres.
Cette contribution, qui reprend le système mis en place en France depuis 1972 sous Georges Pompidou, serait de 500 livres libanaises (33 cents) par numéro vendu. Soit une augmentation de recette de la presse écrite quotidienne de 25 % (sur la base d’un prix de vente moyen par exemplaire de 2 000 livres libanaises).
Le ministère envisage également toute une série d’exonérations fiscales et douanières. Les médias pourraient en outre aussi bénéficier d’une baisse de leurs cotisations sociales.
En plus de la crise mondiale que connaît la presse écrite alors que son modèle transite vers le numérique, les quotidiens libanais souffrent à la fois de la désaffection de leurs lecteurs, qui lui préfèrent de nouveaux médias, d’une chute drastique des budgets publicitaires et de la forte baisse des fonds en provenance de pays “amis”, dont le soft power vacille depuis le printemps arabe.
Fin décembre, le quotidien as-Safir a mis la clef sous la porte quarante-deux ans après son lancement. Dans le même temps, an-Nahar a annoncé le licenciement du tiers de sa rédaction et n’a pas payé les salaires de manière régulière depuis au moins quinze mois. Le site d’information Now Lebanon a également fermé.
Le ministre de l’Information a affirmé qu’il présenterait un plan plus complet au début du mois de février et qu’il pourrait également réformer les lois qui régissent le secteur des médias.