Si on était dans un film américain, Mona Khoury serait sans doute dépeinte sous les traits d’une “bossy” qui a su gravir tous les échelons à la force du poignet pour mieux bousculer l’establishment masculin bancaire et in fine rejoindre la direction générale du groupe Fransabank. « Nous sommes six directeurs généraux adjoints ; je suis la seule femme. » La comédienne qui l’incarnerait alors – qui sait une Juliana Margulies désormais divorcée (libérée ?) de son politicard de mari dans “The Good Wife” − aurait ce volontarisme, qui fait fi de tous les obstacles, même et surtout des coups bas qui jalonnent la vie des hommes de pouvoir.
Mais la réalité est tout autre. Dans sa façon d’être, Mona Khoury cultive une certaine “force tranquille”. On ne sent guère chez elle cette ostentation musculaire dont se prévalent souvent ses alter ego masculins ! « Je n’ai jamais eu le sentiment que le fait d’être une femme soit un obstacle ou un élément en ma faveur. » Voilà pour le premier cliché. Reste celui de l’ambitieuse aux dents longues : « Bien sûr, je suis ambitieuse ! Je n’ai aucun problème à le reconnaître », s’amuse-elle.
Si Mona Khoury a fait carrière dans l’univers feutré de la banque, c’est presque malgré elle : « J’ai fait des études d’économie à l’AUB pendant la guerre civile. J’imaginais une carrière de chercheur. Mais les choix étaient alors limités. Je suis entrée dans le domaine bancaire, à la Fransabank, pour ne plus en changer. » “Simple agent”, chargée de mener des études statistiques, elle intègre vite la direction centrale. « Ce qui m’a permis d’arriver là où j’en suis aujourd’hui ? Mon implication. Il ne faut pas se leurrer : s’intégrer dans la banque, qui était alors davantage que maintenant un univers d’hommes, exige de vous un professionnalisme de tous les instants. » En filigrane, on sent les “petits bonheurs” auxquels elle a aussi renoncé : « Disons que ma vie professionnelle a été suffisamment captivante pour que j’accepte que d’autres aspects l’aient moins été. » Honnête, elle reconnaît également que son parcours s’est construit à l’ombre d’un homme, son “patron” qui l’a prise sous son aile. « On ne peut pas démarrer si quelqu’un ne croit pas en vous, ne vous pousse pas à donner plus. En même temps qu’il évoluait, j’évoluais moi-même. » Une leçon qu’elle applique à son tour : « Remarquer le potentiel de certains fait partie des fonctions d’un dirigeant. Aujourd’hui, je suis plusieurs collaborateurs, dont des femmes. »
Mona Khoury rejoint ensuite la division internationale dont elle prendra la tête quelques années plus tard. Elle développe les relations de la banque avec en particulier ses intermédiaires étrangers. « Un vrai défi quand on se remémore la situation du Liban à l’époque et nos problèmes géopolitiques. » Beaucoup de voyages, de rencontres entre banques américaines ou européennes pour convaincre et persuader ses intermédiaires de lui faire confiance… Puis, en 2014, elle est nommée à la tête du département de gestion des risques du groupe Fransabank. « Je me suis donné deux ans pour mettre ma vision de la gestion du risque en œuvre : pour moi, cela ne se résume pas à appliquer des normes réglementaires. Il s’agit aussi de s’assurer continuellement que la culture du risque est intégrée dans le quotidien de chaque agent. Et ainsi permettre à la Fransabank d’évoluer en fonction de la stratégie qu’elle se fixe. » Où se verrait-elle dans dix ans ? Sourire. Silence. Elle sait qu’au-dessus les places sont rares. Mais ce n’est sans doute pas une réalité qui l’effraie.
Mais la réalité est tout autre. Dans sa façon d’être, Mona Khoury cultive une certaine “force tranquille”. On ne sent guère chez elle cette ostentation musculaire dont se prévalent souvent ses alter ego masculins ! « Je n’ai jamais eu le sentiment que le fait d’être une femme soit un obstacle ou un élément en ma faveur. » Voilà pour le premier cliché. Reste celui de l’ambitieuse aux dents longues : « Bien sûr, je suis ambitieuse ! Je n’ai aucun problème à le reconnaître », s’amuse-elle.
Si Mona Khoury a fait carrière dans l’univers feutré de la banque, c’est presque malgré elle : « J’ai fait des études d’économie à l’AUB pendant la guerre civile. J’imaginais une carrière de chercheur. Mais les choix étaient alors limités. Je suis entrée dans le domaine bancaire, à la Fransabank, pour ne plus en changer. » “Simple agent”, chargée de mener des études statistiques, elle intègre vite la direction centrale. « Ce qui m’a permis d’arriver là où j’en suis aujourd’hui ? Mon implication. Il ne faut pas se leurrer : s’intégrer dans la banque, qui était alors davantage que maintenant un univers d’hommes, exige de vous un professionnalisme de tous les instants. » En filigrane, on sent les “petits bonheurs” auxquels elle a aussi renoncé : « Disons que ma vie professionnelle a été suffisamment captivante pour que j’accepte que d’autres aspects l’aient moins été. » Honnête, elle reconnaît également que son parcours s’est construit à l’ombre d’un homme, son “patron” qui l’a prise sous son aile. « On ne peut pas démarrer si quelqu’un ne croit pas en vous, ne vous pousse pas à donner plus. En même temps qu’il évoluait, j’évoluais moi-même. » Une leçon qu’elle applique à son tour : « Remarquer le potentiel de certains fait partie des fonctions d’un dirigeant. Aujourd’hui, je suis plusieurs collaborateurs, dont des femmes. »
Mona Khoury rejoint ensuite la division internationale dont elle prendra la tête quelques années plus tard. Elle développe les relations de la banque avec en particulier ses intermédiaires étrangers. « Un vrai défi quand on se remémore la situation du Liban à l’époque et nos problèmes géopolitiques. » Beaucoup de voyages, de rencontres entre banques américaines ou européennes pour convaincre et persuader ses intermédiaires de lui faire confiance… Puis, en 2014, elle est nommée à la tête du département de gestion des risques du groupe Fransabank. « Je me suis donné deux ans pour mettre ma vision de la gestion du risque en œuvre : pour moi, cela ne se résume pas à appliquer des normes réglementaires. Il s’agit aussi de s’assurer continuellement que la culture du risque est intégrée dans le quotidien de chaque agent. Et ainsi permettre à la Fransabank d’évoluer en fonction de la stratégie qu’elle se fixe. » Où se verrait-elle dans dix ans ? Sourire. Silence. Elle sait qu’au-dessus les places sont rares. Mais ce n’est sans doute pas une réalité qui l’effraie.