Qu’est-ce qui a poussé la BLC Bank à se préoccuper du sort des femmes ? La réponse tient en un nom : Tania Moussalem. En 2012, lorsque la “We Initiative” prend corps, cette banquière est déjà chargée de la stratégie et du management financier du groupe. « J’assistais à une conférence internationale sur l’accès des femmes aux services bancaires dans le monde. Et tandis que j’écoutais l’orateur évoquer combien la population féminine était peu prise en compte dans le monde, je pensais : “Mais au Liban, nous n’avons jamais tenté de savoir ce qu’il en était précisément… Nous n’avons aucun chiffre… Or, il était peu probable que nous fassions exception…” »
À son retour à Beyrouth, son intuition se confirme et devient même une stratégie que l’ensemble des services de la BLC entérine. Bien sûr, il s’agit pour cette banque d’une opportunité commerciale : identifier un segment mal servi lui permet aussi de fidéliser une nouvelle clientèle.
Pour Tania Moussalem toutefois, aider les femmes à accéder aux marchés financiers et favoriser leur emploi permet en plus de booster l’économie du pays. « Et qui sait de changer les mentalités. » Dans une présentation, qu’elle réalise pour le compte de la BLC Bank, elle rappelle ainsi que davantage de femmes dans le monde du travail – elles représentent seulement 25 % de la population active au Liban, selon différentes institutions internationales − permettraient une nette croissance du PIB national. « La richesse d’un pays est fortement corrélée à la participation des femmes au monde du travail. Leur sous-représentation dans la population active libanaise constitue une occasion manquée pour le pays », martèle-t-elle.
Tania Moussalem n’a pourtant pas l’âme d’une révolutionnaire. Simple, cultivant même une forme de discrétion, elle se situe aux antipodes d’un “féminisme revendicatif”. Pourtant, l’air de rien, son implication au sein de la BLC Bank − elle a rejoint la banque en 2008 − fait évoluer les lignes de force. Car la “We Initiative” n’est pas seulement un programme qui aide les femmes à accéder aux crédits bancaires. Au-delà, cette plate-forme leur offre des formations ou des exemples de success stories à suivre pour favoriser leurs engagements dans le monde de l’entreprise ou des affaires.
« Il faut sans doute que les femmes apprennent à ne plus douter de leur potentiel, mais leur position dans les entreprises reflète aussi un problème de société plus large. L’ambition porte encore des connotations différentes pour les femmes et les hommes : la lutte pour le pouvoir est ainsi perçue comme quelque chose de “masculin”, et les femmes abordent cette conquête avec une certaine difficulté. » Pourtant, dit-elle, lorsque vous dépassez les stéréotypes, certaines femmes se révèlent de très grands stratèges, au leadership incontestable. « C’est une question de personnalité : certaines ne se reconnaissent pas dans ces valeurs, quand d’autres n’ont aucun problème à entrer dans la bataille. »
Et elle dans tout cela ? Tania Moussalem dit n’avoir jamais souffert de sa condition de femme tout au long de ses 20 ans de carrière dans le secteur bancaire, mais, ajoute-t-elle aussitôt, « sans l’environnement qui nous entoure au Liban – nos familles, le personnel de maison… −, il n’est pas certain que j’aurais pu m’astreindre au même emploi du temps ». Pour elle, c’est là le véritable défi : changer suffisamment les mentalités pour que hommes et femmes se sentent impliqués dans leur vie de famille afin que ces dernières n’aient pas seules à tout gérer dans leur foyer.
À son retour à Beyrouth, son intuition se confirme et devient même une stratégie que l’ensemble des services de la BLC entérine. Bien sûr, il s’agit pour cette banque d’une opportunité commerciale : identifier un segment mal servi lui permet aussi de fidéliser une nouvelle clientèle.
Pour Tania Moussalem toutefois, aider les femmes à accéder aux marchés financiers et favoriser leur emploi permet en plus de booster l’économie du pays. « Et qui sait de changer les mentalités. » Dans une présentation, qu’elle réalise pour le compte de la BLC Bank, elle rappelle ainsi que davantage de femmes dans le monde du travail – elles représentent seulement 25 % de la population active au Liban, selon différentes institutions internationales − permettraient une nette croissance du PIB national. « La richesse d’un pays est fortement corrélée à la participation des femmes au monde du travail. Leur sous-représentation dans la population active libanaise constitue une occasion manquée pour le pays », martèle-t-elle.
Tania Moussalem n’a pourtant pas l’âme d’une révolutionnaire. Simple, cultivant même une forme de discrétion, elle se situe aux antipodes d’un “féminisme revendicatif”. Pourtant, l’air de rien, son implication au sein de la BLC Bank − elle a rejoint la banque en 2008 − fait évoluer les lignes de force. Car la “We Initiative” n’est pas seulement un programme qui aide les femmes à accéder aux crédits bancaires. Au-delà, cette plate-forme leur offre des formations ou des exemples de success stories à suivre pour favoriser leurs engagements dans le monde de l’entreprise ou des affaires.
« Il faut sans doute que les femmes apprennent à ne plus douter de leur potentiel, mais leur position dans les entreprises reflète aussi un problème de société plus large. L’ambition porte encore des connotations différentes pour les femmes et les hommes : la lutte pour le pouvoir est ainsi perçue comme quelque chose de “masculin”, et les femmes abordent cette conquête avec une certaine difficulté. » Pourtant, dit-elle, lorsque vous dépassez les stéréotypes, certaines femmes se révèlent de très grands stratèges, au leadership incontestable. « C’est une question de personnalité : certaines ne se reconnaissent pas dans ces valeurs, quand d’autres n’ont aucun problème à entrer dans la bataille. »
Et elle dans tout cela ? Tania Moussalem dit n’avoir jamais souffert de sa condition de femme tout au long de ses 20 ans de carrière dans le secteur bancaire, mais, ajoute-t-elle aussitôt, « sans l’environnement qui nous entoure au Liban – nos familles, le personnel de maison… −, il n’est pas certain que j’aurais pu m’astreindre au même emploi du temps ». Pour elle, c’est là le véritable défi : changer suffisamment les mentalités pour que hommes et femmes se sentent impliqués dans leur vie de famille afin que ces dernières n’aient pas seules à tout gérer dans leur foyer.