Le secteur du gaz et du pétrole en est encore à ses balbutiements, mais la relance du processus d’adjudication des blocs au large du Liban alimente les espoirs en termes de création d’emplois. Rami el-Mir, consultant pour le groupe British Petroleum (BP), analyse les opportunités que cela représente pour les jeunes.
La loi sur les ressources pétrolières oblige les compagnies à embaucher 80 % de Libanais. Sur quel calendrier peut-on tabler en terme d’emplois ?
Les embauches débuteront une fois que les compagnies pétrolières seront sûres d’avoir suffisamment d’hydrocarbures à exploiter au large des côtes libanaises, mais, le cas échéant, elles se feront à un rythme exponentiel. Entre la signature du contrat et le début de l’exploration, la première phase sera très lente. Une fois les forages effectués, les sociétés en sauront davantage sur la taille des gisements et donc sur leurs besoins. En cas de découverte commerciale avérée, et sauf incident politique ou sécuritaire, on peut estimer que la production pourrait débuter d’ici cinq à sept ans. C’est à ce moment que les entreprises seront soumises à la loi sur les ressources pétrolières et gazières qui les obligera à embaucher au minimum 80 % de Libanais.
Quels seront leurs besoins en ressources humaines ?
Les ingénieurs pétroliers sont bien sûr indispensables, tout comme les autres métiers de l’ingénierie (pétrochimie, mécanique, électrique, environnemental...). Mais ils ne représentent que 50 % des emplois. Un tel secteur repose sur une multitude d’autres qualifications comme des exploitants, des techniciens de la marine, des soudeurs, des plongeurs, des géologues, des gardes-côtes ou des personnes spécialisées dans la logistique. De plus, certaines des compagnies retenues vont certainement être amenées, en fonction de l’importance des opérations, à ouvrir un bureau à Beyrouth et à travailler avec des sous-traitants. Là aussi, il est très difficile de dire à ce stade combien de personnes seront concernées. On peut cependant estimer que chaque plate-forme (chaque bloc peut compter plusieurs plates-formes) peut aboutir à la création d’un millier d’emplois. Pour avoir une idée, BP a mené en Égypte un projet de bien moindre ampleur dont la première phase a permis d’embaucher 500 Égyptiens, ainsi que 500 à un millier d’employés et de sous-traitants.
Les écoles et universités libanaises proposent-elles les formations adéquates pour fournir la main-d’œuvre qualifiée dont aura besoin le secteur ?
Chaque discipline, voire chaque compagnie, a ses propres certifications et sessions de formation. Du côté de l’ingénierie, des formations existent. L’Université libanaise (UL) dispose d’un laboratoire très avancé pour ses étudiants en pétrochimie, tandis que l’Université américaine de Beyrouth (AUB) est très engagée dans la recherche. Une société libanaise comme Ideal International Services donne, elle, des formations et des certifications dans l’énergie électrique, le contrôle et l’automatisation. Cette entreprise dispense aussi des certifications générales liées à la sécurité, comme le Helicopter Underwater Escape Training (HUET). Ces certifications sont indispensables pour quiconque, qu’il s’agisse d’un cuisinier ou d’un ingénieur, désirerait travailler sur une plate-forme offshore.
Plus généralement, que peut-on faire de plus pour accompagner les étudiants intéressés par le secteur ?
Les écoles d’ingénieurs et les universités offrent des diplômes, organisent parfois des séminaires comme ceux que nous avons récemment animés avec mon équipe à l’AUB, l’UL et l’Université Notre-Dame de Louaizé pour familiariser les jeunes avec ce secteur. Ces universités sont impliquées sur le terrain, elles recrutent des professeurs et se projettent vers le futur. Cependant, les écoles doivent sortir de l’aspect théorique pour avoir une approche industrielle et innovante. Il leur faut des soutiens pour développer des centres de formations pratiques. Cela passe par des subventions publiques à destination des écoles d’ingénieurs et des universités, ou bien par le secteur privé qui peut miser sur l’avenir et investir.
Les embauches débuteront une fois que les compagnies pétrolières seront sûres d’avoir suffisamment d’hydrocarbures à exploiter au large des côtes libanaises, mais, le cas échéant, elles se feront à un rythme exponentiel. Entre la signature du contrat et le début de l’exploration, la première phase sera très lente. Une fois les forages effectués, les sociétés en sauront davantage sur la taille des gisements et donc sur leurs besoins. En cas de découverte commerciale avérée, et sauf incident politique ou sécuritaire, on peut estimer que la production pourrait débuter d’ici cinq à sept ans. C’est à ce moment que les entreprises seront soumises à la loi sur les ressources pétrolières et gazières qui les obligera à embaucher au minimum 80 % de Libanais.
Quels seront leurs besoins en ressources humaines ?
Les ingénieurs pétroliers sont bien sûr indispensables, tout comme les autres métiers de l’ingénierie (pétrochimie, mécanique, électrique, environnemental...). Mais ils ne représentent que 50 % des emplois. Un tel secteur repose sur une multitude d’autres qualifications comme des exploitants, des techniciens de la marine, des soudeurs, des plongeurs, des géologues, des gardes-côtes ou des personnes spécialisées dans la logistique. De plus, certaines des compagnies retenues vont certainement être amenées, en fonction de l’importance des opérations, à ouvrir un bureau à Beyrouth et à travailler avec des sous-traitants. Là aussi, il est très difficile de dire à ce stade combien de personnes seront concernées. On peut cependant estimer que chaque plate-forme (chaque bloc peut compter plusieurs plates-formes) peut aboutir à la création d’un millier d’emplois. Pour avoir une idée, BP a mené en Égypte un projet de bien moindre ampleur dont la première phase a permis d’embaucher 500 Égyptiens, ainsi que 500 à un millier d’employés et de sous-traitants.
Les écoles et universités libanaises proposent-elles les formations adéquates pour fournir la main-d’œuvre qualifiée dont aura besoin le secteur ?
Chaque discipline, voire chaque compagnie, a ses propres certifications et sessions de formation. Du côté de l’ingénierie, des formations existent. L’Université libanaise (UL) dispose d’un laboratoire très avancé pour ses étudiants en pétrochimie, tandis que l’Université américaine de Beyrouth (AUB) est très engagée dans la recherche. Une société libanaise comme Ideal International Services donne, elle, des formations et des certifications dans l’énergie électrique, le contrôle et l’automatisation. Cette entreprise dispense aussi des certifications générales liées à la sécurité, comme le Helicopter Underwater Escape Training (HUET). Ces certifications sont indispensables pour quiconque, qu’il s’agisse d’un cuisinier ou d’un ingénieur, désirerait travailler sur une plate-forme offshore.
Plus généralement, que peut-on faire de plus pour accompagner les étudiants intéressés par le secteur ?
Les écoles d’ingénieurs et les universités offrent des diplômes, organisent parfois des séminaires comme ceux que nous avons récemment animés avec mon équipe à l’AUB, l’UL et l’Université Notre-Dame de Louaizé pour familiariser les jeunes avec ce secteur. Ces universités sont impliquées sur le terrain, elles recrutent des professeurs et se projettent vers le futur. Cependant, les écoles doivent sortir de l’aspect théorique pour avoir une approche industrielle et innovante. Il leur faut des soutiens pour développer des centres de formations pratiques. Cela passe par des subventions publiques à destination des écoles d’ingénieurs et des universités, ou bien par le secteur privé qui peut miser sur l’avenir et investir.