La Banque centrale (BDL) a émis le 23 mai une circulaire (n° 462) visant à encourager l'octroi de crédits bancaires aux industries exportatrices. Celle-ci autorise les banques commerciales, accordant des « prêts en livres libanaises destinés aux fonds de roulement des entreprises industrielles », à déduire l'intégralité du montant de ce prêt de leurs réserves obligatoires. En échange, le total des intérêts et des commissions exigés par la banque ne doit pas dépasser 3 % par an.
« Cette décision est le résultat de plusieurs mois de coopération entre la BDL et l'Association des industriels. (C'est une) première mesure pour relancer les exportations industrielles et récupérer les pertes accumulées ces dernières années », s'est réjoui le président de l'Association des industriels libanais (AIL), Fadi Gemayel, dans un communiqué. Selon le ministère de l'Industrie, les exportations industrielles ont baissé de 29 % entre 2012 et 2016, à 2,53 milliards de dollars.
Cette mesure ne s'applique qu'aux entreprises qui ont exporté au moins 50 % de leur production pendant un an sur les trois dernières années, ou à celles qui sont « capables de prouver leur capacité à exporter dans ces proportions », indique la circulaire. Certains domaines d'activités sont exclus, comme la cimenterie ou l'extraction de minéraux ou d'hydrocarbures (terrestre ou offshore). Sont également exclus les bénéficiaires de prêts similaires accordés par le programme de financement commercial arabe (ATFP).
La circulaire introduit en outre plusieurs limitations et plafonnements : la durée des prêts ne peut excéder trois ans et leur montant est plafonné à 3 milliards de livres libanaises (1,9 million de dollars). Le prêt ne peut dépasser 60 % de la valeur des exportations réalisée pendant l'année la plus performante sur les trois dernières années. Si l'entreprise n'a pas encore exporté au moins 50 % de sa production, le prêt est plafonné à 30 % de la valeur des exportations anticipées. Seuls les produits libanais sont concernés, ce qui écarte de fait les produits importés pour être réexportés.