Une œuvre de l’artiste libanaise Saloua Choucair (1916-2017), intitulée
« Interform », a été adjugée quelques 350 000 dollars (275 000 pounds) le 26 avril dernier, lors d’une vente organisée par la maison de ventes aux enchères britannique Bonhams, un record pour l’artiste.
Cette sculpture en bois, datée de 1960, faisait partie de la collection de Georges el-Zeenny, aujourd’hui décédé, qui possédait pendant la guerre une galerie d’art rue Bliss. L’œuvre de 60 cm de haut a été achetée par Sultan Sooud al-Qassemi, instigateur de la fondation Barjeel pour l’art de Sharjah.
Dépassant plus de dix fois ses estimations initiales, comprises entre 32 000 et 45 000 dollars environ (25 000-35 000 pounds), « la vente doit son succès au caractère unique de l’œuvre présentée ainsi qu’à la rareté des pièces de cette artiste en général », explique Abraham Karabajakian, homme d’affaires arméno-libanais, qui partage avec Roger Akoury une collection de plus de 600 œuvres d’art libanaises, arméniennes et régionales. Pionnière de l’abstraction au Moyen-Orient, Saloua Choucair était en effet restée hors des radars du monde de l’art contemporain international jusqu’à ce qu’une exposition lui soit consacrée à la Tate Modern de Londres en 2013.
« Les artistes hommes libanais ont déjà eu leur moment de gloire. Au tour des femmes. Du moins pour celles dont la peinture est exceptionnelle et les prix abordables. De nombreuses expositions les portent désormais sur le devant de la scène », continue-t-il, pour justifier l’intérêt grandissant des collectionneurs pour les artistes libanaises, comme Saloua Choucair, Huguette Caland ou encore Helene Khal par exemple.
Saloua Chouciar est décédée en 2017, à l’âge de 100 ans à Beyrouth.