Les chiffres de l’enquête, présentée début mai par la Fondation Safadi, font froid dans le dos : dans la vieille ville de Tripoli, naguère cœur économique de la “capitale du Nord”, 60 % des habitants sont au chômage et 72 % des foyers ont un revenu mensuel inférieur au salaire minimum (l’équivalent de 450 dollars). Cette paupérisation alarmante des 30 000 habitants de l’ancien souk marchand signe le basculement de ce quartier vers la pauvreté extrême.
C’est d’ailleurs pour tirer la sonnette d’alarme et lancer un appel au financement de projets que la Fondation Safadi organisait une conférence le 9 mai à Beyrouth au Grand Sérail.
« Si la vieille ville était le cœur battant de Tripoli, a rappelé Mohammad Safadi, fondateur de la fondation éponyme en 2001, elle est depuis la fin de la guerre de 1975 laissée à l’abandon : la responsabilité en incombe aux pouvoirs publics qui n’ont pas assumé ici leur fonction. » Pour lui, l’État a en particulier laissé la jeunesse se radicaliser faute d’être en mesure d’assurer à la ville et à ce quartier les conditions d’une croissance inclusive. « Sans compter l’afflux massif de réfugiés syriens, venus s’installer dans l’ancien centre-ville, insuffisamment équipé pour accueillir cette nouvelle population et répondre en même temps aux besoins des habitants traditionnels », précise le ministre de la Santé, Ghassan Hasbani. « Globalement, 85 % des habitants de la vieille ville ont un accès désormais limité aux onze dispensaires du quartier, du fait des besoins grandissants des réfugiés. »
Pour les auteurs de l’enquête, le risque de pauvreté s’aggrave avec plusieurs indicateurs qui virent désormais au rouge intense. Et de pointer du doigt un revenu situé au-dessous du seuil de pauvreté (79 % des chefs de famille interrogés n’ont pas même de revenu fixe) ; une situation de privation matérielle (à peine 7 % des ménages prennent part aux activités communautaires) ; et un très faible taux d’activité (au-delà d’un taux de chômage global à 60 %, seules
11 % des femmes travaillent).
Pour enrayer le risque d’exclusion sociale, la Fondation Safadi appelle à la mise en œuvre d’un plan en trois volets (éducation et santé ; développement socio-économique ; développement social et urbain) dont elle estime le financement global à quelque 56,4 millions de dollars sur le long terme. Ses recommandations tablent en priorité sur une remise à niveau des infrastructures présentes dans la vieille ville : elle préconise ainsi la réhabilitation de 1 500 immeubles vétustes, l’amélioration de la qualité de services des dispensaires ou celle de l’enseignement public…
C’est d’ailleurs pour tirer la sonnette d’alarme et lancer un appel au financement de projets que la Fondation Safadi organisait une conférence le 9 mai à Beyrouth au Grand Sérail.
« Si la vieille ville était le cœur battant de Tripoli, a rappelé Mohammad Safadi, fondateur de la fondation éponyme en 2001, elle est depuis la fin de la guerre de 1975 laissée à l’abandon : la responsabilité en incombe aux pouvoirs publics qui n’ont pas assumé ici leur fonction. » Pour lui, l’État a en particulier laissé la jeunesse se radicaliser faute d’être en mesure d’assurer à la ville et à ce quartier les conditions d’une croissance inclusive. « Sans compter l’afflux massif de réfugiés syriens, venus s’installer dans l’ancien centre-ville, insuffisamment équipé pour accueillir cette nouvelle population et répondre en même temps aux besoins des habitants traditionnels », précise le ministre de la Santé, Ghassan Hasbani. « Globalement, 85 % des habitants de la vieille ville ont un accès désormais limité aux onze dispensaires du quartier, du fait des besoins grandissants des réfugiés. »
Pour les auteurs de l’enquête, le risque de pauvreté s’aggrave avec plusieurs indicateurs qui virent désormais au rouge intense. Et de pointer du doigt un revenu situé au-dessous du seuil de pauvreté (79 % des chefs de famille interrogés n’ont pas même de revenu fixe) ; une situation de privation matérielle (à peine 7 % des ménages prennent part aux activités communautaires) ; et un très faible taux d’activité (au-delà d’un taux de chômage global à 60 %, seules
11 % des femmes travaillent).
Pour enrayer le risque d’exclusion sociale, la Fondation Safadi appelle à la mise en œuvre d’un plan en trois volets (éducation et santé ; développement socio-économique ; développement social et urbain) dont elle estime le financement global à quelque 56,4 millions de dollars sur le long terme. Ses recommandations tablent en priorité sur une remise à niveau des infrastructures présentes dans la vieille ville : elle préconise ainsi la réhabilitation de 1 500 immeubles vétustes, l’amélioration de la qualité de services des dispensaires ou celle de l’enseignement public…