Comment est née votre initiative ?
Elle a été instiguée par le directeur général de la banque alimentaire égyptienne, Moez el-Shohdi, qui dirige l’une des plus grandes structures dans la région, avec 230 employés et 750 millions de dollars de nourriture récupérée et redistribuée chaque année. Fort de ce succès, ce dernier a voulu reproduire l’expérience dans d’autres pays arabes. Des contacts ont eu lieu d’abord avec Kamal Sinno, l’actuel président de la Lebanese Food Bank, avant que le cercle des fondateurs ne s’élargisse. L’ONG, officiellement fondée en mai 2013, a pour objectif d’enrayer la faim d’ici à 2025. Désormais, 29 % de la population, soit 1,3 million d’habitants, vit avec moins de 4 dollars par jour et par personne, dont 400 000 Libanais vivant sous le seuil de 2,4 dollars, selon une étude du Programme des Nations unies pour le développement datant de 2008. Le nombre de personnes confrontées à une situation d’extrême indigence a augmenté de 66 % entre 2011 et 2015, selon l’ONG Oxfam.
Quelles sont vos principales réalisations ?
En 2015, la banque a distribué, grâce à neuf employés et cinq vannettes, dont trois frigorifiées, 177 000 plats à travers le pays, dont 64 000 provenant de soirées de mariages. Avec un budget de 167 000 dollars l’an dernier seulement, dont 120 000 dollars sous forme de dons, la Lebanese Food Bank a également ravitaillé l’hôpital gouvernemental de la Quarantaine ainsi que le ministère des Affaires sociales.
Quel est votre modus operandi ?
Nous récupérons les plats n’ayant pas été servis durant les grandes réceptions, les mariages et les buffets d’hôtels (nous traitons avec 80 % des grandes sociétés de catering du pays), ainsi que du pain et de la farine auprès de boulangers, et des fruits et légumes auprès d’agriculteurs dont les marchandises n’ont pas été écoulées. Ces produits sont ensuite distribués à 70 ONG partenaires qui s’occupent de les livrer aux ménages les plus défavorisés dans différentes régions, sans aucune distinction communautaire. Pour donner une idée de l’ampleur du gaspillage, un mariage de 300 personnes au Liban permet en moyenne de nourrir 300 personnes supplémentaires !
Par ailleurs, nous travaillons beaucoup sur la sensibilisation des nouvelles générations aux questions de pauvreté et de misère. Des visites régulières ont lieu dans une trentaine d’universités et d’établissements scolaires, où nous dispensons un cours intensif à des lycéens âgés entre 16 et 17 ans, qui, à leur tour, sont chargés de transmettre le même savoir aux plus jeunes.
En quoi votre initiative se distingue-t-elle des autres ?
Il y a toujours eu de petites initiatives au Liban, menées par des écoles, des mosquées, des dames dans certains quartiers. Mais elles sont fragmentées et souvent à motivation religieuse ou sectaire. Personne n’a vraiment réfléchi à l’échelle du pays.
Quels sont les principaux obstacles auxquels vous faites face ?
Outre l’absence d’appui ou d’incitation de la part de l’État, les régimes légal et fiscal auxquels nous sommes soumis sont assez contraignants. Par exemple, une ONG au Liban n’a le droit qu’à une seule voiture, alors que notre activité et son expansion sont largement tributaires du nombre de vannettes dont nous disposons. Quant à la TVA, elle n’est pas récupérable, selon la loi, sur une marchandise en voie d’expiration offerte à une ONG, alors que le montant est remboursé si cette dernière est détruite. Nous travaillons donc sur un projet de loi qui va dans le sens d’une exonération appliquée à ce cas spécifique.
Autre obstacle : l’association ne dispose toujours pas, faute de moyens, d’un dépôt permettant de conserver certains plats récupérables ou d’une usine de recyclage de certains aliments – deux éléments-clés pour élargir notre activité.
Elle a été instiguée par le directeur général de la banque alimentaire égyptienne, Moez el-Shohdi, qui dirige l’une des plus grandes structures dans la région, avec 230 employés et 750 millions de dollars de nourriture récupérée et redistribuée chaque année. Fort de ce succès, ce dernier a voulu reproduire l’expérience dans d’autres pays arabes. Des contacts ont eu lieu d’abord avec Kamal Sinno, l’actuel président de la Lebanese Food Bank, avant que le cercle des fondateurs ne s’élargisse. L’ONG, officiellement fondée en mai 2013, a pour objectif d’enrayer la faim d’ici à 2025. Désormais, 29 % de la population, soit 1,3 million d’habitants, vit avec moins de 4 dollars par jour et par personne, dont 400 000 Libanais vivant sous le seuil de 2,4 dollars, selon une étude du Programme des Nations unies pour le développement datant de 2008. Le nombre de personnes confrontées à une situation d’extrême indigence a augmenté de 66 % entre 2011 et 2015, selon l’ONG Oxfam.
Quelles sont vos principales réalisations ?
En 2015, la banque a distribué, grâce à neuf employés et cinq vannettes, dont trois frigorifiées, 177 000 plats à travers le pays, dont 64 000 provenant de soirées de mariages. Avec un budget de 167 000 dollars l’an dernier seulement, dont 120 000 dollars sous forme de dons, la Lebanese Food Bank a également ravitaillé l’hôpital gouvernemental de la Quarantaine ainsi que le ministère des Affaires sociales.
Quel est votre modus operandi ?
Nous récupérons les plats n’ayant pas été servis durant les grandes réceptions, les mariages et les buffets d’hôtels (nous traitons avec 80 % des grandes sociétés de catering du pays), ainsi que du pain et de la farine auprès de boulangers, et des fruits et légumes auprès d’agriculteurs dont les marchandises n’ont pas été écoulées. Ces produits sont ensuite distribués à 70 ONG partenaires qui s’occupent de les livrer aux ménages les plus défavorisés dans différentes régions, sans aucune distinction communautaire. Pour donner une idée de l’ampleur du gaspillage, un mariage de 300 personnes au Liban permet en moyenne de nourrir 300 personnes supplémentaires !
Par ailleurs, nous travaillons beaucoup sur la sensibilisation des nouvelles générations aux questions de pauvreté et de misère. Des visites régulières ont lieu dans une trentaine d’universités et d’établissements scolaires, où nous dispensons un cours intensif à des lycéens âgés entre 16 et 17 ans, qui, à leur tour, sont chargés de transmettre le même savoir aux plus jeunes.
En quoi votre initiative se distingue-t-elle des autres ?
Il y a toujours eu de petites initiatives au Liban, menées par des écoles, des mosquées, des dames dans certains quartiers. Mais elles sont fragmentées et souvent à motivation religieuse ou sectaire. Personne n’a vraiment réfléchi à l’échelle du pays.
Quels sont les principaux obstacles auxquels vous faites face ?
Outre l’absence d’appui ou d’incitation de la part de l’État, les régimes légal et fiscal auxquels nous sommes soumis sont assez contraignants. Par exemple, une ONG au Liban n’a le droit qu’à une seule voiture, alors que notre activité et son expansion sont largement tributaires du nombre de vannettes dont nous disposons. Quant à la TVA, elle n’est pas récupérable, selon la loi, sur une marchandise en voie d’expiration offerte à une ONG, alors que le montant est remboursé si cette dernière est détruite. Nous travaillons donc sur un projet de loi qui va dans le sens d’une exonération appliquée à ce cas spécifique.
Autre obstacle : l’association ne dispose toujours pas, faute de moyens, d’un dépôt permettant de conserver certains plats récupérables ou d’une usine de recyclage de certains aliments – deux éléments-clés pour élargir notre activité.