La place Sassine, carrefour incontournable du quartier d’Achrafié, devrait subir un profond lifting. La municipalité de Beyrouth a approuvé en mai un plan de réaménagement de 35 000 mètres carrés d’espace public, sur la place et ses environs.
Bouchons, klaxons, encombrement… tel est le lot quotidien de la place Sassine. Située en plein centre d’Achrafié, elle dessert trois axes centraux, devenant de facto un passage obligé pour de nombreux automobilistes libanais.
Mais son visage devrait changer. C’est en tout cas le projet porté par le député de Beyrouth, Nadim Gemayel, qui a travaillé, en collaboration avec l’association Achrafieh 2020, sur des études de conception et d’aménagement de la place. Approuvé en mai par la municipalité de Beyrouth, qui devrait le financer à hauteur de 10 millions de dollars, le plan et son financement avaient déjà obtenu une validation de principe en 2016 du conseil municipal, de la Cour des comptes et du ministère de l’Intérieur. Prochaine étape : les deux architectes du projet, Nagi Nassar et Mona Rizk du cabinet QED, devront achever l’étude exécutive ainsi que le dossier d’appel d’offres pour le transmettre à la municipalité d’ici à fin septembre. Les travaux devraient commencer début 2018 pour une livraison d’ici à 2020.
L’objectif de ce projet est de favoriser l’usage piétonnier, de relancer l’activité économique et de recréer une vie de quartier sur une place qui sert simplement de lieu de passage. En parallèle, le plan vise à réorganiser et fluidifier la circulation sur la place, et réduire ainsi la pollution visuelle et sonore. « La circulation sur la place Sassine est chaotique, certaines routes passent de deux à une voie, et vice versa ; tandis qu’elle est très peu adaptée aux piétons », déplore le député Nadim Gemayel. Le plan s’étend sur 125 000 mètres carrés qui englobent la place et ses environs. Au total, il prévoit de rénover et reconstruire environ 35 000 mètres carrés d’espaces publics (trottoirs, routes, stationnement, éclairage, arbres d’alignement…) dont 5 000 mètres carrés d’espace public sur la place elle-même qui seront exclusivement réservés aux piétons.
Côté circulation routière, le plan prévoit de maintenir les accès routiers préexistants tout en réorganisant les voies pour former un croisement où des îlots et des marquages au sol sont installés pour diriger les véhicules dans des canaux fixes. D’abord, les routes principales arrivant sur la place ont été aménagées à deux voies : l’axe Saydé-avenue de l’Indépendance, la route descendant vers Sioufi, la rue Sassine et la rue Furn el-Hayek. Ensuite, le cheminement des routes sur la place sera désormais défini et canalisé au moyen de lignes blanches et de petits murets, et organisé grâce à des feux de signalisation. Seule une bretelle devrait disparaître : celle qui descend vers Mar Mitr pour les automobilistes arrivant de Sodeco. « D’après les études que nous avons menées, cette bretelle est la moins empruntée de la place, alors qu’elle perturbe le plus la circulation. Les automobilistes pourront toujours passer par la bifurcation de Noura puis devant l’ABC ou par Sioufi », explique Mona Rizk. Cette réorganisation du trafic routier devrait améliorer la circulation sur la place d’environ 65 %, selon l’étude d’impact menée dans le cadre du projet.
En réaménageant ainsi la circulation, deux espaces, l’un au centre et l’autre vers Sioufi, pourront être dégagés sur la place. En parallèle, le toit du tunnel descendant vers Mar Mitr devrait être prolongé sur 150 mètres jusqu’au pont de l’ABC, créant ainsi une esplanade de plus de 3 000 mètres carrés, ce qui permettra de reconnecter les deux quartiers que l’autoroute de Mar Mitr avait séparés en 1972. Au centre, la place abritera un mémorial aux martyrs, et les restaurants et cafés auront davantage d’espace pour étendre leurs terrasses. Du côté de Sioufi, une placette abritera une fontaine ainsi que des gradins pouvant accueillir des événements de quartier. Sur l’esplanade, le plan prévoit à la fois la création d’un espace ouvert, passif et polyvalent, d’une aire de jeux pour enfants et d’un kiosque conçu avec des panneaux solaires qui alimenteront l’éclairage de la place. Seront également installés des bornes Wi-Fi, des prises électriques et des ports USB…
La préférence donnée aux zones piétonnes se fera au détriment des places de stationnement, dont l’espace sera inévitablement réduit. « Les automobilistes pourront se garer dans les deux grands parkings que la municipalité a prévu de créer, l’un du côté de Saydé, l’autre vers l’hôtel Alexandre, qui devraient être achevés d’ici à 2020 », assure Nadim Gemayel. « Les places réglementaires que nous avons retirées sur la place ou sur des points biens étudiés pour désengorger et fluidifier le trafic ont été réintroduites dans d’autres rues adjacentes. Mais, en réalité, la plupart des voitures garées sur la place stationnent de manière illégale », ajoute Mona Rizk.
La pérennité de l’entretien et de la maintenance a aussi été réfléchie : son financement sera assuré par les recettes que la municipalité percevra en louant des emplacements pour les distributeurs automatiques de billets, des terrasses de restaurants et cafés, ou encore des espaces publicitaires.
« Ce projet est un projet pilote. Après Sassine, d’autres points centraux de la ville pourraient être réinventés, afin de créer un rayonnement autour de ces derniers et améliorer l’espace urbain dans tout Beyrouth », avance Nadim Gemayel.
« Un réaménagement de la place Sassine dans une optique d’augmentation des espaces piétons est très positif en soi », avance Mona Fawaz, professeure associée en études urbaines et en aménagement urbain à l’Université américaine de Beyrouth, et membre fondatrice de Beirut Madinati, qui n’a pas consulté les détails du projet. « Mais, pourquoi ce plan n’est-il pas porté par la municipalité de Beyrouth elle-même plutôt que par un député ? » s’interroge-t-elle.
Mais son visage devrait changer. C’est en tout cas le projet porté par le député de Beyrouth, Nadim Gemayel, qui a travaillé, en collaboration avec l’association Achrafieh 2020, sur des études de conception et d’aménagement de la place. Approuvé en mai par la municipalité de Beyrouth, qui devrait le financer à hauteur de 10 millions de dollars, le plan et son financement avaient déjà obtenu une validation de principe en 2016 du conseil municipal, de la Cour des comptes et du ministère de l’Intérieur. Prochaine étape : les deux architectes du projet, Nagi Nassar et Mona Rizk du cabinet QED, devront achever l’étude exécutive ainsi que le dossier d’appel d’offres pour le transmettre à la municipalité d’ici à fin septembre. Les travaux devraient commencer début 2018 pour une livraison d’ici à 2020.
L’objectif de ce projet est de favoriser l’usage piétonnier, de relancer l’activité économique et de recréer une vie de quartier sur une place qui sert simplement de lieu de passage. En parallèle, le plan vise à réorganiser et fluidifier la circulation sur la place, et réduire ainsi la pollution visuelle et sonore. « La circulation sur la place Sassine est chaotique, certaines routes passent de deux à une voie, et vice versa ; tandis qu’elle est très peu adaptée aux piétons », déplore le député Nadim Gemayel. Le plan s’étend sur 125 000 mètres carrés qui englobent la place et ses environs. Au total, il prévoit de rénover et reconstruire environ 35 000 mètres carrés d’espaces publics (trottoirs, routes, stationnement, éclairage, arbres d’alignement…) dont 5 000 mètres carrés d’espace public sur la place elle-même qui seront exclusivement réservés aux piétons.
Côté circulation routière, le plan prévoit de maintenir les accès routiers préexistants tout en réorganisant les voies pour former un croisement où des îlots et des marquages au sol sont installés pour diriger les véhicules dans des canaux fixes. D’abord, les routes principales arrivant sur la place ont été aménagées à deux voies : l’axe Saydé-avenue de l’Indépendance, la route descendant vers Sioufi, la rue Sassine et la rue Furn el-Hayek. Ensuite, le cheminement des routes sur la place sera désormais défini et canalisé au moyen de lignes blanches et de petits murets, et organisé grâce à des feux de signalisation. Seule une bretelle devrait disparaître : celle qui descend vers Mar Mitr pour les automobilistes arrivant de Sodeco. « D’après les études que nous avons menées, cette bretelle est la moins empruntée de la place, alors qu’elle perturbe le plus la circulation. Les automobilistes pourront toujours passer par la bifurcation de Noura puis devant l’ABC ou par Sioufi », explique Mona Rizk. Cette réorganisation du trafic routier devrait améliorer la circulation sur la place d’environ 65 %, selon l’étude d’impact menée dans le cadre du projet.
En réaménageant ainsi la circulation, deux espaces, l’un au centre et l’autre vers Sioufi, pourront être dégagés sur la place. En parallèle, le toit du tunnel descendant vers Mar Mitr devrait être prolongé sur 150 mètres jusqu’au pont de l’ABC, créant ainsi une esplanade de plus de 3 000 mètres carrés, ce qui permettra de reconnecter les deux quartiers que l’autoroute de Mar Mitr avait séparés en 1972. Au centre, la place abritera un mémorial aux martyrs, et les restaurants et cafés auront davantage d’espace pour étendre leurs terrasses. Du côté de Sioufi, une placette abritera une fontaine ainsi que des gradins pouvant accueillir des événements de quartier. Sur l’esplanade, le plan prévoit à la fois la création d’un espace ouvert, passif et polyvalent, d’une aire de jeux pour enfants et d’un kiosque conçu avec des panneaux solaires qui alimenteront l’éclairage de la place. Seront également installés des bornes Wi-Fi, des prises électriques et des ports USB…
La préférence donnée aux zones piétonnes se fera au détriment des places de stationnement, dont l’espace sera inévitablement réduit. « Les automobilistes pourront se garer dans les deux grands parkings que la municipalité a prévu de créer, l’un du côté de Saydé, l’autre vers l’hôtel Alexandre, qui devraient être achevés d’ici à 2020 », assure Nadim Gemayel. « Les places réglementaires que nous avons retirées sur la place ou sur des points biens étudiés pour désengorger et fluidifier le trafic ont été réintroduites dans d’autres rues adjacentes. Mais, en réalité, la plupart des voitures garées sur la place stationnent de manière illégale », ajoute Mona Rizk.
La pérennité de l’entretien et de la maintenance a aussi été réfléchie : son financement sera assuré par les recettes que la municipalité percevra en louant des emplacements pour les distributeurs automatiques de billets, des terrasses de restaurants et cafés, ou encore des espaces publicitaires.
« Ce projet est un projet pilote. Après Sassine, d’autres points centraux de la ville pourraient être réinventés, afin de créer un rayonnement autour de ces derniers et améliorer l’espace urbain dans tout Beyrouth », avance Nadim Gemayel.
« Un réaménagement de la place Sassine dans une optique d’augmentation des espaces piétons est très positif en soi », avance Mona Fawaz, professeure associée en études urbaines et en aménagement urbain à l’Université américaine de Beyrouth, et membre fondatrice de Beirut Madinati, qui n’a pas consulté les détails du projet. « Mais, pourquoi ce plan n’est-il pas porté par la municipalité de Beyrouth elle-même plutôt que par un député ? » s’interroge-t-elle.