Moody’s estime que le vide institutionnel pourrait avoir un impact négatif sur la note souveraine du Liban. Dans une note publiée mardi, l’agence de notation s’inquiète en particulier des conséquences de la démission du Premier ministre, Saad Hariri, intervenue ce samedi 05 novembre depuis l'Arabie saoudite.
« Une impasse politique prolongée, moins d’un mois après l’adoption par le gouvernement de son premier budget en douze ans saperait les récentes améliorations institutionnelles et exposerait le système bancaire à une perte de confiance », a déclaré Moody’s.
« Toute perte de confiance dans le système bancaire ou dans la stabilité des institutions du Liban aboutit à un ralentissement significatif des dépôts entrants du secteur privé ainsi qu’à des sorties de capitaux, ce qui aurait un impact négatif sur la notation souveraine », ajoute l’agence.
Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, s’était voulu plus rassurant lundi. « Le marché est comme à son habitude ; aucune menace ne pourrait mettre en danger la livre libanaise », a-t-il déclaré sur la chaîne LBCI. Sur les marchés financiers, les baisses ont été relativement contenues lundi, malgré l’ampleur du bouleversement politique.
Cet été, Moody's avait dégradé la note du Liban de B2 à B3, en changeant sa perspective de “négative” à “stable”. A l’époque, Moody’s avait expliqué cette baisse par l’évolution inquiétante de la dette publique libanaise (passant de 121 % du PIB à 140 %, soit le troisième taux le plus élevé du Monde).
Pour l'heure, le président libanais Michel Aoun, qui n'a pas encore accepté la démission de son Premier ministre, a entamé mardi des consultations politiques au palais de Baabda, Aucune échéance n’a été communiquée sur les perspectives de formation d’un éventuel nouveau gouvernement.