Moody’s estime, dans une analyse relayée par le Financial Times, que le renforcement du dollar par rapport aux autres devises fait peser un risque considérable sur l’endettement de plusieurs pays émergents, dont le Liban.
L’agence de notation américaine précise que les pays qui émettent des titres de dette à court terme et dont les notes souveraines sont basses seront les plus affectés par une hausse lente des taux d’intérêt (sur le dollar) ou un choc sévère. Outre le Liban, des pays comme Bahreïn, l’Égypte ou encore la Jordanie sont dans ce cas de figure.
Moody’s avait dégradé, en août dernier, la notation souveraine du Liban de B2 à B3 avec perspective “stable”, s’alignant ainsi sur les évaluations de Standard & Poor’s et Fitch (B- ; “stable”).
Le dollar gagne régulièrement du terrain face à l’euro et les autres principales devises depuis la mi-avril, tandis que la Réserve fédérale américaine prévoit de relever ses taux d’intérêt à trois reprises cette année. La première hausse, d’un quart de point de pourcentage, a eu lieu en mars, faisant évoluer les taux entre 1,50 % et 1,75 % actuellement. La hausse des taux directeurs d’une devise augmente la rémunération des avoirs libellés dans la monnaie concernée et a généralement un impact positif sur sa valeur sur le marché des changes. Mais cela a également pour effet secondaire d’augmenter l’endettement des pays émergents dont une importante partie de la dette est libellée en dollars. C’est le cas de la dette publique du Liban, estimée à plus de 80 milliards de dollars et dont plus du tiers est libellé en devises.
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