Dans son dernier rapport trimestriel sur l’économie, le département de recherche économique de Bank Audi a évoqué une activité “terne” de l’économie réelle sur les six premiers mois de l’année tout en relevant une situation “saine” au niveau monétaire et financier. De son côté, Fransabank a estimé dans son rapport que le pays avait « maintenu sa croissance globale », sur la même période, tout en signalant les contre-performances constatées dans certains secteurs.
Les deux rapports ont souligné certains points positifs, comme la hausse du nombre de passagers à l’aéroport international de Beyrouth (+9,29 % comparé à la même période il y a un an, à 3 819 758 voyageurs) ou encore la hausse des exportations (+9,9 % à fin juin à 1,53 milliard de dollars, selon les douanes, malgré un déficit commercial stable à environ 8 milliards de dollars). Le secteur immobilier a, pour sa part, accusé le coup comme prévu, suite à l’épuisement des enveloppes consacrées à la subvention des prêts immobiliers de la Banque du Liban entre octobre 2017 et mars 2018, avec une baisse des transactions de 18,2 % en nombre (à 24 472) et de 14 % en valeur (3,87 millions de dollars). L’inflation a enfin atteint 5,7 % sur les six premiers mois, en hausse par rapport aux 4,6 % enregistrés au premier semestre 2017.
Sur les plans monétaire et financier, les deux rapports se réjouissent de l’augmentation de 2,2 milliards de dollars des avoirs extérieurs de la Banque du Liban (BDL) à fin juin, à 44,2 milliards – un phénomène attribué aux récentes opérations d’échanges de titres de dettes pilotées par la Banque centrale. Selon Bank Audi, les avoirs extérieurs de la BDL couvrent désormais 81,8 % de la masse monétaire en livres, contre 80 % à la même période un an plus tôt, ajoutant que ce niveau est deux fois supérieur « à la moyenne des pays à notation similaire (41 %) ».