Combien le Liban consomme-t-il de pesticides ? À cette question pourtant simple, Le Commerce du Levant n’a pu obtenir de réponses officielles malgré de nombreuses sollicitations. Une certitude néanmoins : les importations de produits phytosanitaires sont significatives, et la contrebande l’est tout autant.
Le Liban a importé 7 481 tonnes de produits phytosanitaires en 2016 pour un montant de 50,5 millions de dollars. C’est ce que révèlent les statistiques de UN Comtrade – une base de données de l’Organisation des Nations unies qui s’appuie sur les chiffres fournis par les pays membres – et les déclarations douanières harmonisées (BACI). Mais ces données englobent à la fois les pesticides, les désinfectants, les produits ectoparasitaires employés pour traiter des ovins ou des caprins, voire même certains produits utilisés par des particuliers. Pour connaître le volume des produits importés afin de protéger les récoltes des nuisibles et accroître leurs rendements, il faut interroger les responsables du dossier au sein du ministère de l’Agriculture. Or, ceux-ci n’ont jamais donné suite aux demandes répétées du Commerce du Levant. Dans un article paru début juillet, le quotidien al-Akhbar, lui, affirme avoir eu accès à des experts (anonymes) du ministère, faisant état d’environ 4 000 tonnes de pesticides importés par an.
Même réduits de moitié, par rapport aux données des douanes, ces volumes restent énormes : rapportés aux 240 000 hectares de surfaces agricoles utiles (SAU) que r