Le quotidien japonais Asahi Shimbun a rapporté lundi sur son site Internet que Carlos Ghosn, le président du conseil d'administration du groupe japonais Nissan et président-directeur général (PDG) du groupe français Renault, était suspecté par les autorités nippones d’avoir violé la législation japonaise en ne déclarant pas l’intégralité de sa rémunération.
Nous avons "appris que le bureau du procureur de Tokyo avait demandé au président du conseil d'administration de Nissan Carlos Ghosn, le 19 au soir, de se présenter volontairement [à la justice] pour violation alléguée de la Loi sur les instruments financiers et la bourse, pour suspection de sous-déclaration de son salaire", écrit le journal Asahi Shimbun.
Lanceur d'alerte
Une information confirmée par le groupe Nissan dans un communiqué officiel publié sur son site plus tard dans la soirée, heure de Tokyo. “ Sur la base d’un rapport dévoilé par un lanceur d’alerte, Nissan Motor Co., Ltd (Nissan) a mené une enquête interne au cours des derniers mois", pour faute grave impliquant son président non-exécutif, Carlos Ghosn. Ces accusations visent aussi Greg Kelly, directeur délégué de Nissan.
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Par ailleurs, concernant Carlos Ghosn, "un nombre significatif d’actes d’inconduite ont été découverts, dont un usage personnel des actifs de l’entreprise" , ajoute le constructeur automobile, qui affirme coopérer actuellement avec la justice.
Suite à son interrogatoire, Carlos Ghosn aurait été arrêté par les autorités, affrime la NHK, l'entreprise publique en charge des stations de radio et de télévision du service public japonais.
Utilisation personnelle des actifs de l'entreprise
Le PDG de Nissan, Hiroto Saikawa va proposer au conseil d’administration de Nissan le départ de Carlos Ghosn de son poste de président et directeur délégué, ainsi que celui de Greg Kelly.
Ces accusations pourraient conduire à l'arrestation du chef d'entreprise franco-libanais-brésilien après son interrogation, écrit Asahi Shimbun.
L'action Renault dévisse en bourse
Suite à cette annonce, Renault a perdu plus de 3% à la Bourse de Paris, à 62,53 euros, après avoir chuté de plus de 5% dans les tout premiers échanges.
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Après seize ans à la tête de Nissan, qu’il a largement contribué à redresser, Carlos Ghosn, 64 ans, avait annoncé renoncer à son poste de PDG du constructeur japonais à compter d'avril 2017. Il en avait toutefois conservé le poste de président du conseil d’administration afin de « superviser et guider l’entreprise ». Hiroto Saikawa, déjà co-PDG de la société nippone, lui avait succédé.