Le quotidien Asahi affirme en citant des sources anonymes, proches du parquet japonais, que Carlos Ghosn a utilisé Nissan, dont il est le président non exécutif, pour financer l’acquisition de biens personnels à Beyrouth, Paris, Rio et Amsterdam.
Si on en croit une autre média japonais, le site Asia nikkei, c’est une société affiliée au constructeur automobile Nissan, censée financer des startups, qui aurait déboursé en tout 17,8 millions de dollars pour satisfaire l'appétit immobilier de Carlos Ghosn.
Beyrouth en ligne de mire
A Beyrouth, la maison, qu’il a achetée en 2016 et fait rénover pour un montant évalué entre deux et trois millions de dollars, serait concernée.
Toujours selon la presse japonaise, les transactions auraient été effectuées par l’intermédiaire d’une filiale néerlandaise, créée vers 2010, et dotée d’un capital de six milliards de yens (53,4 millions de dollars).
Lundi, la justice de l’archipel a accusé celui qui est également le PDG du groupe français Renault depuis 2005 de fraudes fiscales. Il aurait omis de déclarer quelque cinq milliards de yens – l’équivalent de 44,4 millions de dollars - sur une période de cinq ans. Il a été arrêté et placé en détention provisoire.
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C’est une enquête interne de plusieurs mois du constructeur japonais, déclenchée suite au rapport d'un lanceur d'alerte, qui aurait mené à ces révélations. le constructeur l’aurait ensuite transmise à la justice de son pays.
Toutefois, plusieurs sources s’interrogent sur les circonstances de "l’affaire Carlos Ghosn". Dans les colonnes du Financial Times, un homme d’affaires occidental, expatrié au Japon, rappelait ainsi qu’« un dirigeant non japonais, tel que Ghosn, n’a tout simplement pas la capacité de parler le japonais, ni même [de compter sur] un réseau loyal de collègues japonais au sein de Nissan susceptible de [laisser] échapper un comportement aussi déplacé, même avec l’assistance prétendu de Kelly [autre dirigeant de Nissan accusé, NDLR] (…) »
Carlos Ghosn piégé ?
Et d’ajouter : « Le traitement infligé à Ghosn par les autorités japonaises semble particulièrement sévère, car il a été jeté en prison si rapidement que même sa propre entreprise, Nissan, semble incertaine quant à la nature exacte des crimes qu’on lui reproche. Il est probable que Ghosn ait été piégé. »
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Le Financial Times évoque d’ailleurs, dans son édition du 19 novembre, un possible « coup » visant à re-japoniser par la force la direction du groupe et à défaire l’Alliance Nissan-Mitsubishi-Renault.