Femme Magazine, du groupe Magazine, a publié en décembre 2018 son dernier numéro, le 300e. Après 25 ans, le mensuel féminin en langue française, lancé en 1993, suspend sa publication.
Dans un communiqué, la direction explique que le magazine a « opté pour une politique de survie » pendant plusieurs années et qu’il n’est plus aujourd’hui en mesure de poursuivre. « Avec la baisse drastique des recettes publicitaires et les crises sans fin dans lesquelles se débat le pays, nous avons décidé de suspendre la parution du titre », écrivent Ghada Baraghid, rédactrice en chef, et Léa Bachour, chef de publicité du magazine.
Selon les chiffres de l’institut Ipsos, les dépenses publicitaires dans la presse magazine au Liban ont baissé d’environ 32,4 % en 2018 par rapport à l’année précédente. Une chute qui s’accélère : en 2017 elles étaient de 22 %.
Le groupe Magazine, dirigé par Charles Abou Adal, édite par ailleurs Magazine, son titre phare fondé en 1956 par Georges Abou Adal et qui a changé de périodicité en 2016 pour devenir mensuel. Une décision justifiée à l’époque par la nécessité de « réduire ses coûts et rationaliser les dépenses », selon Paul Khalifeh, rédacteur en chef. Quant à al-Ousbouh al-Arabi, un hebdo généraliste, il est passé exclusivement sur le web en 2014. Déco Magazine qui fait aussi partie du groupe, paraît à un rythme trimestriel et est consacré à la décoration d’intérieur.
Le groupe a également détenu pendant plusieurs années les droits de diffusion de Marie-Claire (rebaptisée Marie-Claire Nour), ainsi qu’une adaptation de la revue Défense et Armement.
Toute la presse écrite au Liban souffre de la baisse de la publicité. Depuis 2016, cinq journaux ont mis la clé sous la porte (al-Anouar, al-Balad, al-Hayat, al-Ittihad al-Loubnani, as-Safir). Dernièrement, al-Moustaqbal n’a plus de version papier et se concentre sur le web.