Contrairement aux idées reçues, les « Libanais d’Afrique » n’ont pas tous fait fortune.
Environ 10% d’entre eux seraient aujourd’hui à la tête d’une entreprise prospère, affirme l’hebdomadaire Jeune Afrique, qui a publié fin mars une liste des 30 dynasties d’entrepreneurs ayant le plus contribué «au développement de leur pays d’accueil», notamment en Afrique de l’Ouest.
Sans surprise, cette sélection comprend pas moins de neuf grandes familles libanaises de Côte d’Ivoire. Le pays héberge en effet la plus importante diaspora du continent - environ 100.000 individus.
Jeune Afrique mentionne ainsi, parmi les familles les plus influentes, les Beydoun, à la tête du groupe industriel Yeshi, les frères Seklaoui, derrière le spécialiste de la fabrication et de la distribution de produits ménagers Sociam et les frères Lakiss, aux manettes jusqu’en janvier du groupe SAF Cacao, racheté par une coopérative locale après sa mise en liquidation judiciaire. Les familles libano-ivoiriennes Fakhoury, Fakhry, Ghandour, Hyjazi et Khalil sont également listées par l’hebdomadaire.
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Autre pays clef dans l’histoire africaine de la diaspora libanaise : le Sénégal. Les Libanais d’origine y seraient environ 30.000, le pays ayant accueilli dès la fin du XIXème siècle les premiers immigrants libanais du continent, en escale à Dakar pour embarquer vers l’Amérique.
Certaines familles n’en sont finalement jamais parties et ont donné naissance à plusieurs empires économiques. C’est notamment le cas de la famille Houdrouge, derrière la société Mercure International of Monaco et au capital de la Société ivoirienne de promotion des supermarchés (Prosuma), de la famille Kaawar, pilote du spécialiste du poisson congelé Thunnus Overseas Group (TOG), qui a ouvert une boutique à Beyrouth récemment, ou encore de la famille Omaïs, fondatrice du groupe Patisen.
Au Nigeria, les « Libanais d’Afrique » sont également nombreux, environ 30 000. « Dans 10 ou 20 ans, c’est sans doute [ce pays, ndlr] dont le dynamisme attire les entrepreneurs comme un aimant, qui comptera la communauté la plus nombreuse », estime Jeune Afrique.
Plusieurs familles, installées depuis longtemps, se sont déjà fait un nom dans le monde des affaires. L’hebdomadaire mentionne les frères milliardaires Gilbert et Roland Chagoury, fondateurs en 1971 de Chagoury Group, actif notamment dans la construction et l’immobilier et la famille Darwish, leader local de la gestion de pylônes.
Parmi les pays où la diaspora est moins importante, le Mali, où s'est installée la famille Achcar, aux commandes du géant de l’agroalimentaire Achcar Mali Industries (AMI). Le fils du père-fondateur, Gérard Achcar, président du conseil d’administration d’AMI, avait été cité dans l’affaire des « Panama Papers ».
Sont également mentionnés dans cette sélection de Jeune Afrique, les Fadoul et les Hage, au Burkina Faso ; les Issaoui et les Tajjedine, en République démocratique du Congo ; les Abi Jaoudi, au Liberia ; les Moukarzel et les Odaymat, au Ghana ; les el-Sahely au Cameroun ; les Nesr en Angola et, enfin, les Wezni en Guinée.