Publiés avec plusieurs mois de retard, les chiffres des finances publiques de l’année dernière sont alarmants. Le déficit public a en effet atteint 6,2 milliards de dollars en 2018, en hausse de 66,3 % par rapport à 2017. Ce résultat remet aussi en question la capacité du gouvernement à respecter les objectifs fixés dans le budget : le déficit de 2018 est de 29 % plus élevé que celui initialement prévu dans le budget voté en mars (4,8 milliards de dollars). Par conséquent, le ratio déficit public/PIB a grimpé à 11,2 %, contre 10,6 % prévu dans le budget 2018.
En cause : la hausse des dépenses publiques de 14,7 % en glissement annuel, à 17,8 milliards de dollars en 2018. Cette hausse est due au relèvement de la grille des salaires et des traitements de la fonction publique, dont le coût n’a pas été correctement évalué dans le budget ; à une augmentation importante du nombre de départs à la retraite en 2018 (encouragés par ce relèvement) ; ainsi qu’au recrutement de 5 000 fonctionnaires supplémentaires depuis août 2017, soit après l’entrée en vigueur de la loi n° 46 sur la hausse de la grille des salaires, alors que ce texte imposait un gel des recrutements pendant deux ans, sauf besoins exceptionnels devant être dûment explicités et motivés.
En parallèle, les revenus de l’État ont baissé de 0,7 % en glissement annuel, totalisant environ 11,5 milliards de dollars. Les recettes fiscales ont augmenté de 3,1 % à 8,5 milliards de dollars, mais les recettes non fiscales ont baissé de 11,5 % à 2,3 milliards de dollars. Le solde primaire a accusé un déficit de 635 millions de dollars, contre un excédent de 1,4 milliard de dollars en 2017.